Le terme « fief » signifie à la fois une tenure concédée à charge de services (le « cadeau qui oblige ») et l'objet même de cette concession (souvent une terre). Seul un vassal peut recevoir un fief. Ce régime a longtemps perduré en France puisqu'il en existait encore à la veille de la révolution, et il convient de s'intéresser à l'évolution de la notion de fief, qui de simple concession « accessoire » du contrat féodo-vassalique en est devenue l'élément fondamental.
Comment le fief, concédé originellement de façon viagère, a-t-il changé le lien féodal personnel en lien féodal réel, devenant ainsi un élément héréditaire puis aliénable ?
[...] Ces évolutions démontrent bien l'importance croissante du fief, qui dès lors qu'il devient l'élément principal du contrat féodo-vassalique, va faire l'objet d'une patrimonialisation. Cette patrimonialité du fief s'impose au cours du XIIe siècle comme un impératif de stabilisation, au terme d'une évolution qui voit le fief devenir d'abord héréditaire puis aliénable. A l'inverse d'une simple terre, un fief est concédé à titre viager en échange de services personnalisés et ne peut donc en principe ni être légué ni vendu par son titulaire puisque le vassal a été personnellement choisi par son seigneur pour sa capacité à lui rendre service (d'hypothétiques successeurs ou acheteurs du fief n'auraient peut-être pas cette même capacité utile au seigneur). [...]
[...] Au fil du temps, le lien de vassalité s'est donc peu à peu réifié, représenté par le fief, jusqu'à ce que ce dernier devienne l'essence même du lien féodal, un lien transmissible de multiples façons toujours sous l'égide du seigneur qui s'y peut opposer. [...]
[...] L'héritier doit renouveler l'hommage et le serment de fidélité que son père avait prêté avant lui. Cependant dans certains cas cette hérédité pose des difficultés : Le Cas du Mineur pose le problème du respect des obligations du vassal envers son seigneur, afin de concilier les droits du mineur avec ceux du seigneur la pratique a imaginé 2 solutions qui excluent le recours à un processus de représentation : La Garde Seigneuriale : le fief est entre les mains du seigneur jusqu'à ce que son vassal soit en âge de remplir ses obligations militaires La Garde Noble : l'héritier présomptif du sous-âgé conserve le fief et en assure le service auprès du seigneur jusqu'à ce que le vassal soit en âge de le faire. [...]
[...] L'évolution de la notion de fief et le lien féodal Le terme fief dérive d'un mot germanique qui signifie bétail Il désignait à l'origine les biens qu'un chef pouvait donner à ses familiers, ou ses soldats. Puis avec l'éclatement de l'empire carolingien et l'avènement de l'époque féodale , cette pratique se développant le terme a évolué, seule l'idée de rémunération a été retenue et l'on a appliqué le terme à l'ancien beneficium : la terre donnée par le seigneur à un vassal à titre de rémunération de services. [...]
[...] Cette investiture correspond au transfert d'un bien, concédé à titre de fief. Dans le cas d'une terre, par formalisme un symbole est remis au vassal pour symboliser ce transfert (motte de terre, épée, baguette, gant, oriflamme ) puis le seigneur emmène son vassal sur son fief, procédant à sa montrée Le plus souvent c'est une terre grâce à laquelle le vassal et ses proches pourront assurer leur subsistance, mais les rapports féodaux se multipliant, les seigneurs se voient dans l'incapacité de subdiviser leur seigneurie à l'infini et d'autres choses (prérogatives de puissance publique, le droit de rendre la justice, etc.) sont concédées à titre de fiefs : on les appelle les fiefs en l'air. [...]
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