Pour simplifier à l'extrême, on peut dire que les trois siècles du moyen âge central, les 11ème, 12ème et 13ème siècle, correspondent pour l'Occident chrétien à une période d'expansion et de prospérité, alors que les deux siècles du bas moyen âge, du moyen âge tardif, les 14ème et 15ème siècle correspondent à une période de crise et de reconstruction au moins partielle
[...] Enfin, autre progrès fondamental, l'outillage agricole bénéficie de l'introduction croissante du fer, les instruments se font plus résistants et plus à même d'exploiter les sols lourds et limoneux des plateaux du nord de l'Europe et l'exemple le plus probant et le mieux connu en ce domaine vient des instruments de labour ; si la traditionnelle araire en bois convient toujours et survit donc dans les sols fragiles des pays méditerranéens de l'Europe du sud, en revanche, la charrue avec son socle métallique pourvue d'un versoir dissymétrique permet de mieux aérer les sols picards et anglais par exemple L'amélioration des méthodes de culture Le gain de main d'œuvre réalisé grâce aux progrès techniques permet en effet d'améliorer les méthodes culturales notamment en multipliant les labours pour mieux régénérer les terres. La rotation triennale, c'est à dire l'alternance trisannuelle des cultures sur une même terre, cette rotation qui est connue dès le 8ème siècle à l'époque carolingienne, gagne lentement l'Europe occidentale où elle semble être largement de règle à la fin du 13ème siècle. [...]
[...] On pense en particulier aux Augusta lès de Frédéric II, au florin de Florence, au ducats de Venise et à l'écu d'or crée par Saint Louis, tout cela au 13ème siècle. Ce renouveau du commerce international, mais aussi du commerce régional et local, joue un rôle essentiel dans la croissance urbaine des 12ème/ 13ème siècle. Cet épanouissement urbain se manifeste de trois façons complémentaires : Par le développement des vieux centres, c'est à dire des bourgs et des cités hérités de l'époque romaine, vieux centres autour desquels s'établissent de nouveaux arrivants qui abandonnent les campagnes surpeuplées dans l'espoir de trouver en ville une situation meilleure. [...]
[...] Et par conséquent, cette fameuse peste, en réapparaissant de façon sporadique, confirme d'une façon particulièrement dramatique, le retournement de la conjoncture démographique qui l'a précédé, et empêche, c'est cela le plus grave, toute reprise à la fois démographique et économique réelles avant au plus tôt la seconde moitié du 15ème siècle, voir plus tard. Troisième facteur de crise, troisième malheur des temps : la guerre. La guerre enfin qui exerce ses ravages au 14ème siècle sur l'ensemble de l'Occident, en particulier en France du fait de la guerre de cent ans causée par les prétentions du roi d'Angleterre à devenir roi de France. Les ravages de cette guerre sont réels, ils sont cependant sans commune mesure avec les effets de la peste, mais ils contribuent à une désorganisation de l'économie rurale et urbaine. [...]
[...] Toute une série de villes s'unissent entre elles sur un plan à la fois commercial et politique. Le transport des marchandises se fait donc à cette époque essentiellement par voie d'eau, d'où la prospérité des ports, des ports italiens pour le commerce méditerranéen,(Amalfi, au sud de l'Italie, Pise, Gènes et Venise dont la prospérité est très grande à partir du 12ème siècle.), mais aussi ports flamands (Bruges en particulier) et ports allemands (Lubeck notamment). Mais en dehors des ports, les marchands ont aussi l'occasion de se retrouver dans des foires internationales, rencontre à lieux et dates fixes dont les plus célèbres et les plus prospères qui dominèrent le commerce international du milieu du 12ème siècle au milieu du 13ème siècle, sont les fameuses foires de Champagne, liées à l'initiative des comtes de Champagne, ce qui permet de remarquer, entre parenthèses que les seigneurs féodaux ne sont pas forcément opposés, loin de là, aux bénéfices du commerce et ils encouragent bien souvent le commerce à leur propre profit. [...]
[...] D'où la réapparition des famines et de famines générales, et non plus locales. Une famine générale réapparaît en Europe du Nord Ouest à la suite de trois étés pourris successifs entre 1315 et 1317. C'est ainsi par exemple, en Flandre 10% de la population d'Ypres disparaît à ce moment là du fait de la famine. On assiste également plus tard, un peu près à la génération suivante, à la réapparition de famines régionales, voir quasiment générales dans le Sud de l'Europe dans les années 1340. [...]
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