En 476 le dernier Empereur romain est déposé et entraîne dans sa chute l'Empire Romain d'Occident tout entier, moment de l'Histoire que l'on peut qualifier d'évènement au sens ou Hannah Arendt l'entend, qui convoque donc l'idée d'un avant et d'un après. A l'origine d'une période vaste et riche, le Moyen Age peut se diviser en 2 ères elle-même subdivisables, le Haut Moyen Age (du Vème au Xème siècle) et le Bas Moyen Age couvrant la seconde partie de l'ère jusqu'en 1453, date de la prise de Constantinople par les Ottomans et de la fin de la
Guerre de Cents ans marquée par la victoire française de Castillon. Cette date sera préférée a 1492 puisque la Guerre de Cent ans aura toute son importance, marquant véritablement la fin d'une ère et le début d'une autre pour la Diplomatie. Tel qu'il nous intéresse, nous pouvons aborder le Moyen Age comme la succession d'éclipse et de disparition du concept d'Etat, noyé par les troubles de son temps.
Démembré du Vème au XIIème siècle par des monarchies caractérisées par un pouvoir personnel et personnalisé ainsi que par les temps féodaux (888-1180), l'Etat se réamorce avec Louis VI le Gros (1108-1137) et se réaffirme avec le capétien Philippe II Auguste (1180-1223). Notre développement s'attardera sur la naissance de l'Etat qui dessine incontestablement et nécessairement (c'est-à-dire qui ne peut pas ne pas être) le fond de toile de l'apparition d'une Diplomatie embryonnaire certes, mais possédant un bon nombres des qualités qui marqueront son unicité dans le futur. Devenant primordiale dans un monde communiquant qui aspire à la pacification, la Diplomatie, ou l'art de conduire les relations pacifiques extérieures des Etats, puise ses sources et ses concepts fondateurs au cœur du bas Moyen Age européen. Notre travail sera donc celui d'exposer en quoi certaines mutations enchevêtrées sont irrémédiablement liées à l'élaboration d'un contexte favorable en de nombreux points à l'apparition des premières formes institutionnalisées et ritualisées d'un corps diplomatique. Nous aborderons donc premièrement ces mutations mutatis mutandis qui donnent une raison d'être à la Diplomatie et nous nous attarderons par la suite sur la constitution d'un corps particulier dotés de son personnel et de ses rituels que forme la Diplomatie.
[...] L'Europe médiévale : mutations historiques et naissance de la diplomatie moderne En 476 le dernier Empereur romain est déposé et entraîne dans sa chute l'Empire Romain d'Occident tout entier, moment de l'Histoire que l'on peut qualifier d'évènement au sens ou Hannah Arendt l'entend, qui convoque donc l'idée d'un avant et d'un après. A l'origine d'une période vaste et riche, le Moyen Age peut se diviser en 2 ères elle-même subdivisables, le Haut Moyen Age (du Vème au Xème siècle) et le Bas Moyen Age couvrant la seconde partie de l'ère jusqu'en 1453, date de la prise de Constantinople par les Ottomans et de la fin de la Guerre de Cents ans marquée par la victoire française de Castillon. [...]
[...] L'Eglise reformée conserve intacte la mémoire historique et la culture juridique et idéologique issues du passé romain et carolingien tandis qu'elle se mobilisera pour fournir des cadres de valeur à un Etat renaissant. L'émergence d'une science politique au service du roi permet la conceptualisation des attributs et fondements de la souveraineté. Les autorités laïques ou ecclésiastiques y feront référence afin de justifier et de légitimer l'autorité de l'Etat. C'est ainsi que la suzeraineté rejoint progressivement la souveraineté inaliénable, indivisible et imprescriptible Cette notion va s'imposer dans les faits entre le XIIIème et le XVème siècle a défaut d'être clairement définie. [...]
[...] Les ambassadeurs peuvent donc jouir d'une certaine liberté d'action selon les circonstances et leur audace. Elles ne sont en rien indépendantes du pouvoir puisque les affaires extérieures de l'Etat sont retenues par la Couronne B. Un environnement et des conjonctures internationales favorables à la survenue de la Diplomatie L'un des phénomènes rapprochant tous les états d'Europe est qu'ils se perçoivent mutuellement de plus en plus comme des espaces économiques homogènes dont il convient de gérer les intérêts communs. La rationalisation de la justice et l'essor du droit qui portent véritablement ses fruits au XIIIè siècle conduit à l'introduction d'un véritable droit commun (ius comune) européen. [...]
[...] Plusieurs ordonnances appellent à la vigilance. Dès 1402, des accords prohibent toutes paroles déplaisantes, la parole mauvaise étant source de désordre. Les conceptions juridiques romano-canoniques contraignent depuis ce temps les parties réconciliées au silence sur leur querelle passées. Les injures pèsent lourdement sur une société fondée sur l'honneur et la paix doit être respectée telle un texte sacré. La diffusion de la parole de paix était importante à Arras et les lectures publiques de serments se seraient faites nombreuses tous comme la rédaction de procès-verbaux : le cérémonial assure alors la présence du pouvoir sur le territoire. [...]
[...] Aux progrès économiques s'ajuste alors la collaboration entre peuple au sein de la scène internationale. L'essor des échanges est alors tout autant intellectuel : la rhétorique ou l'art de l'éloquence se redécouvre au Moyen Age du XIIè au XVè siècle par l'usage de la persuasion, publique et politique, dans les assemblées ou les tribunaux par exemple. Cette science d'une complexité inouïe fait partie, avec la dialectique et la grammaire, du trivium qui forme avec le quadivrium les septs arts libéraux de la culture occidentale. [...]
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