Europe médiane, Moyen âge, charte de paix de Salzbourg, 20 avril 1287, Meinhart der Neumeister, Konrad Selichmann, Liebharrt der Tozler, Heinrich der Payzz, évêque Conrad de Lavant, abbé Engelbert de Saint-Pierre, politique, religion, charte pacificatrice, coercitive, prince-archevêque Rudolph de Hoheneck
Amorcé aux XIe et XIIe siècles plus à l'Ouest, l'essor urbain de l'Europe occidentale se poursuit et s'accentue au cours du XIIIe siècle dans les pays germaniques et de l'Europe médiane : entre Rhin et Elbe, le nombre des villes double au cours de ce dernier siècle. Cette mutation, à la fois spectaculaire et progressive, conduit à ce que les villes organisent leur fonctionnement. L'octroi de chartes par les seigneurs urbains répond à cette nécessité.
[...] IV. Une charte qui participe à l'affirmation identitaire de Salzbourg A. La ville de Salzbourg, personne juridique : l'existence du sceau urbain, d'un corps de bourgeois (« nos aimés bourgeois »), dont l'unité est réaffirmée et défendue. B. La participation de la bourgeoisie urbaine à l'administration de la ville par l'intermédiaire des « Nommés », issus du « commun consentement ». C. [...]
[...] Le juge urbain et le vidame doivent, deux fois par an, procéder à une inspection, et quiconque est trouvé ensuite sans armure doit payer à la ville une livre, et, de plus, se procurer sa propre armure Nous disposons aussi que les présentes stipulations légales ne doivent pas porter atteinte à nos autres droits et à ceux de notre Église, ni aux autres droits de la ville et des bourgeois. [ ] Les présentes stipulations de droit ont été promulguées et le présent document a été rédigé à Salzbourg le dernier dimanche avant la Saint- Georges[5], l'an 1287 de la naissance du Christ. Nous avons scellé cette lettre avec notre sceau, le sceau du chapitre cathédral et celui de notre ville de Salzbourg et l'avons ainsi confirmé et lui avons donné valeur de document véridique. [...]
[...] Soit le 20 avril. Ancien diocèse suffragant de la province ecclésiastique de Salzbourg ; aujourd'hui : Sankt-Andrä-im Lavanttal (République fédérale d'Autriche, Land de Carinthie), non loin de la frontière slovène. L'abbaye Saint-Pierre de Salzbourg est le très ancien monastère bénédictin d'hommes de la ville et le plus ancien de tous les pays de langue allemande (fondation en 682). Sa richesse foncière, à laquelle les dons des souverains carolingiens et ottoniens ont largement contribué, est considérable. Littéralement : Cunon « de bon conseil ». [...]
[...] Les témoins de ces stipulations et de cette ordonnance sont : les honorables, seigneur évêque Conrad de Lavant[6], le prévôt du chapitre cathédral Henri, le doyen du chapitre Frédéric de Salzbourg, l'abbé Engelbert de Saint-Pierre[7], ainsi que nos fidèles Kuno von Gutrat[8], Otto von Goldegg[9], Konrad von Wartenfels, Konrad von Eichheim, Konrad von Oberndorf[10], Hermann von Bergheim, Gerhoch von Radeck, le juge urbain Konrad der Kuchler[11], notre vidame Seibot von Lampoding et beaucoup d'autres. Texte original en ancien haut allemand sur pancarte de parchemin. Scellement à la cire jaune sur queues de parchemin. Traces de trois sceaux ; deux sceaux conservés (évêque et chapitre). Archives du Land de Salzbourg. Édition et transcription en allemand moderne : Heinz DOPSCH (sous la dir. [...]
[...] L'Europe médiane dans les derniers siècles du Moyen Âge - La Charte de paix de Salzbourg (20 avril 1287) I. Charte de paix de Salzbourg[1] (20 avril 1287) Nous, Rudolph[2], par la grâce de Dieu, archevêque de Salzbourg et légat pontifical, faisons savoir à tous ceux qui verront ce présent acte, que nous, par le conseil de notre chapitre cathédral, de nos ministériaux et de nos autres conseillers, et avec l'accord de nos aimés bourgeois de Salzbourg, ordonnons avec fermeté avant tout ce qui suit : que les controverses et le conflit qui sévissaient entre nos aimés bourgeois, particulièrement entre les « riches » et les « pauvres » trouvent leur fin et soient désormais du passé, de telle sorte que (lesdits bourgeois) ne s'attaquent plus les uns aux autres, ni en paroles, ni en actes, avec des menaces ou toutes sortes de méchancetés, mais gardent entre eux une paix effective et durable. [...]
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