Au Moyen Âge, l'Eglise fut le principal élément d'unité de l'occident chrétien.
Elle organisa la vie des sociétés et des hommes qui partageaient la même croyance, reconnaissaient le même guide : le pape de Rome.
La préoccupation du chrétien fut d'assurer son salut éternel, c'est-à-dire sa nouvelle vie après la mort. C'est pourquoi il redouta tant le Jugement dernier qui séparait les bons, qui accédaient au royaume des cieux, des mauvais voués à l'enfer. Dans une vie quotidienne hantée par la peur du péché, par l'obligation de prier, de communier, de se confesser, l'intermédiaire imposé entre dieu et les hommes avait tout normalement le premier rang en dignité.
L'expression de cette foi et la participation à la vie de l'Eglise se manifestaient aussi bien par les pratiques religieuses régulières que par la construction de nouvelles églises, le pèlerinage ou la croisade. Cependant, tous ces clercs n'avaient pas le même rôle, la même importance, le même rang ; leur action s'est exercée dans tous les domaines : intellectuel, spirituel, matériel ; mais parfois elle s'est heurtée à des obstacles, a suscité des révoltes. Ce monde n'était qu'apparemment homogène ; il fut, en fait, divers, contrasté, enfoui dans le monde laïc.
Tandis que les aspirants à la perfection, séparés et du siècle (du monde, de la population) par les murs de leur couvent et de la diversité des vies et conditions par la stricte observance de leur règle, ne se sont pas vraiment distingués des laïcs, le personnel au service de la Divinité vivant dans le siècle (clergé séculier) se constitua rapidement en ordre doublement hiérarchisé, d'après les capacités ou d'après les pouvoirs.
[...] Les souverains occidentaux s'arrogèrent donc le droit de permettre une élection ou de choisir un candidat. Le temporel de l'évêque (et de l'abbé) était une dotation terrienne qui permettait au prélat d'exercer sa charge et qu'il recevait moyennant un serment de fidélité à qui le lui donnait selon la féodalité en vigueur. Le seigneur qui investit l'élu était propriétaire éminent de ces biens et les concédait à titre viager à l'évêque, il pouvait donc les reprendre et déposer l'évêque, ce qui était interdit par le droit canon. [...]
[...] Le curé avait de ce fait une grande autorité morale, mais sa situation économique n'était pas toujours excellente : il disposait généralement d'une dotation foncière ; d'un quart de la dîme (impôt qui était constitué par une redevance en nature au clergé ou au seigneur), les trois autres quarts allant à l'entretien de l'église, des pauvres, des orphelins, et à l'évêque ; de revenus assurés par le droit d'étole (c'est-à-dire une rémunération pour les mariages, les enterrements ) ; enfin, il pouvait espérer des dons. Dans des conditions normales, il avait de quoi vivre. [...]
[...] Mais aucune n'eut autant de prestige que celle de Paris. Sa Faculté de Théologie, où enseigna au temps de saint Louis le dominicain italien saint Thomas d'Aquin, était sans rivale en Europe. La spécialisation de l'enseignement s'accentua : la Faculté des Arts annexa la philosophie et l'ensemble des sciences. Les études juridiques, indispensables à la formation des auxiliaires des princes, furent au XIIIe siècle en plein essor. La création littéraire s'épanouit aussi : par les chansons de geste et la littérature courtoise elle répondit aux goûts de la noblesse ; en adoptant la langue vulgaire et en diversifiant les genres (roman en prose, fabliau, satire, histoire, miracles racontés sur les parvis des cathédrales), elle atteignit un public plus large, bourgeois et parfois même populaire. [...]
[...] Leurs membres furent excommuniés en 1184. Les cathares, dont la doctrine orientale fut rapportée par les croisés et les marchands en contact avec les bogomiles (secte) de Bulgarie, peuplèrent une partie des pays germaniques, l'Italie du Nord, la Provence et la France du Sud, du Rhône à Albi, Toulouse et Foix. A la base de leur doctrine, la constatation que l'univers est en proie à la lutte entre le bien et le mal. Les hommes, dans un monde où règne le mal, ne peuvent lui résister ; donc leur responsabilité ne saurait être mise en cause. [...]
[...] L'action des cisterciens ouvrit l'Italie à cet art ; mais si les techniques du gothique s'imposèrent (larges façades, nefs spacieuses), le refus de la lumière, une sculpture s'inspirant de l'Antiquité, l'emploi de fresques et de mosaïques donnèrent un style particulier aux grandes réalisations de la péninsule (double basilique d'Assise). En Espagne, les deux grandes cathédrales de Burgos et de Tolède se rattachèrent à l'influence française, de même que les édifices de Terre Sainte et de Chypre (Famagouste). A Metz, la cathédrale Saint-Etienne fut d'abord romane (Xième siècle), puis gothique (du XIIe au XVIe siècle). Elle fut formée de deux édifices dont les axes se croisent à angles droits. La pierre jaune, caractère distinctif de l'architecture messine, provenait des carrières de Jaumont. [...]
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