Ce texte est constitué de quatre extraits de la chronique du pseudo-Frédégaire. Il s'agit d'une chronique divisée en quatre livres, il est probable que ce n'était pas la structure primitive de la chronique. Les trois premiers livres de la chronique reprennent les écrits de divers auteurs tels que saint Hippolyte pour le premier livre, le second puise dans la chronique d'Eusèbe-Jérôme. Le troisième livre se présente comme un abrégé des Histoires de Grégoire de Tours. C'est le quatrième livre qui est original et relate les évènements qui concernent le regnum Francorum de 584 à 642. Cet écrit est une source fondamentale pour le VIIe siècle Franc. Si le récit est centré sur la Bourgogne, il s'étend à l'Austrasie et aux confins orientaux du royaume, donnant même un éclairage ponctuel sur les Slaves, Byzance et même le monde Arabe.
La chronique du pseudo-Frédégaire fait l'objet de controverses historiographiques : le nom de l'auteur, par exemple n'apparaît qu'au XVIe siècle. On retrouve ce nom inscrit en haut d'une page de la chronique. Les hypothèses varient quant au nombre d'auteurs, on parle d'une à trois plumes différentes. Pour ce qui est de la datation de cet écrit, on s'accorde à le situer vers 658/660.
Ces extraits se situent entre la fin du règne de Dagobert et les premières années du règne de son fils Clovis II. Dans cette première moitié du VIIe siècle, les rois mérovingiens tiennent fermement le pouvoir, il s'agit d'ailleurs d'une époque où le regnum Francorum est unifié sous le gouvernement d'un seul souverain. Mais, on assiste dans le même temps à une émergence des particularismes régionaux dans les différents regna : en Bourgogne, il est demandé la suppression de la mairie du Palais en 626/627 ainsi que le rattachement à la Neustrie. Il s'agit probablement d'une manoeuvre exécutée afin de tendre vers l'autonomie. Le même type d'affirmation se retrouve en Austrasie et en Neustrie qui ont pris conscience de leur existence lors des guerres civiles.
C'est dans ce contexte que le règne de Dagobert Ier prend fin. On voit sa succession se mettre en place avec ses deux fils : Sigebert III et Clovis II. Alors que les particularismes locaux s'affirment de plus en plus, que la noblesse tend à accroître son pouvoir en prenant appui sur ses réseaux de parenté, ses terres et les hommes libres qui se sont recommandés à elle. On voit enfin les évêques soutenir les intérêts de ce milieu aristocratique dont ils sont issus, tout en continuant à exercer les fonctions administratives qui leur sont dévolues.
Parmi ces grands du royaume, un personnage va affirmer son importance : le Maire du Palais. Agissant en principe au nom du roi, il tend à s'émanciper de la tutelle royale, prenant ainsi une importance croissante dans l'administration du royaume mais également au sein de la noblesse.
[...] Cela laisse donc à penser que cela intervient du fait de la volonté de la noblesse. Il y a donc ici un paradoxe en ce que la noblesse austrasienne dix ans auparavant fit pression sur Clotaire II afin d'obtenir de lui un roi : Dagobert. Quelles sont donc les raisons qui poussent maintenant cette même noblesse à réclamer un roi à celui qui fut leur propre roi et qui depuis 629 est roi des trois regna ? De plus, il convient de nuancer la dignité accordée à Sigebert celui- ci n'étant pas majeur. [...]
[...] carré histoire, hachette supérieur. O. Guillot, A. Rigaudière, Y. Sassier, Pouvoirs et institutions dans la France médiévale : Tome 1 Des Origines à l'époque féodale Paris, Armand Colin Ouvrages spécifiques Pierre Riché, Les Carolingiens : une famille qui fit l'Europe Paris : Hachette. Colloque historique international publié par Hartumut Atsma, La Neustrie : les pays au nord de la Loire de 650 à Paris. [...]
[...] Le roi mérovingien se doit de manifester sa générosité, ce qui se fait via le don. Les bénéficiaires de ces dons sont les Leudes, le roi leur impose la fidélité mais il les tient par la récompense, que ces récompenses soient des charges laïques ou ecclésiastiques ou encore des biens : par exemple des terres du fisc. Donc Dagobert donne ici à son fils les moyens de gouverner, au sens propre comme au figuré. Le verbe convenir semble montrer ici l'idée d'une tradition ou du moins d'un usage déjà en pratique. [...]
[...] Ou simplement la volonté de se placer sous la protection du saint ? Ce qui laisse à penser que les symptômes de la maladie sont connus et que c'est une affection que l'on ne guérit pas à cette époque, ou du moins est réputée conduire à la mort. Lignes 21 à 26 «Peu de jours après, comme il sentait que sa vie était en danger, il ordonna que vînt rapidement à lui Aega, mettant sous la tutelle de ce dernier la reine Nanthilde et son fils Clovis, sentant qu'il allait bientôt mourir et se faisant conseiller de façon experte par Aega, afin que celui-ci, par son zèle assidu permît au royaume d'être diligemment gouverné. [...]
[...] Dans cette première moitié du VIIe siècle, les rois mérovingiens tiennent fermement le pouvoir, il s'agit d'ailleurs d'une époque où le regnum Francorum est unifié sous le gouvernement d'un seul souverain. Mais, on assiste dans le même temps à une émergence des particularismes régionaux dans les différents regna : en Bourgogne, il est demandé la suppression de la mairie du Palais en 626/627 ainsi que le rattachement à la Neustrie. Il s'agit probablement d'une manoeuvre exécutée afin de tendre vers l'autonomie. Le même type d'affirmation se retrouve en Austrasie et en Neustrie qui ont pris conscience de leur existence lors des guerres civiles. [...]
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