Par définition, un évêque au Moyen Age est un dignitaire de l'église, successeur des apôtres, qui possède la plénitude du sacerdoce et qui a la direction spirituelle d'un diocèse jusqu'à sa mort. Sa fonction est considérée comme une « charge publique », on parle d'honor. Son pouvoir est fort et ses fonctions diverses. Mais être évêque au Moyen Age est plus complexe que cela. On peut alors se demander en quoi l'évêque est un personnage important au sein de la société médiévale. Nous verrons de quelle façon on accède au siège épiscopal, quels sont les réels fonctions et pouvoirs d'un évêque, et quelles en sont les limites.
[...] Or cette compétence judiciaire est particulière, puisqu'elle repose sur le droit de procéder à une inquisitio (enquête). Cette puissance inquisitoriale, c'est-à-dire le pouvoir de contraindre des hommes libres à témoigner sous serment, ne fait pas partie des compétences d'un juge ordinaire, et apparaît comme le pouvoir judiciaire extraordinaire du roi ou de son représentant. De même, il bénéficie d'un pouvoir judiciaire au sein des affaires matrimoniales. En effet, les évêques luttent activement contre le concubinage ou le mariage des prêtres et les mariages stratégiques au cœur de l'aristocratie. [...]
[...] Enfin, l'évêque est aussi un pasteur. Il est placé à la tête d'une église locale dont il est chargé de l'épiscopat jusqu'à ce qu'il décède. Il est lié à son église, ce lien étant symbolisé avec l'anneau qu'il porte. B Un rôle politique -Au sein du conseil du roi : A l'époque des Mérovingiens et des Carolingiens, les évêques avec les comtes, les ducs et certains princes séculiers, prennent part à des concilia mixta, dans le but d'édicter d'un commun accord des mesures civiles et religieuses. [...]
[...] Le cas le plus célèbre reste celui du diocèse d'Albi. Vers 1038, à la mort de l'évêque Amiel, deux vicomtes d'Albi ont cédé temporairement leurs droits électoraux et accordé la charge épiscopale à Guillaume contre une somme de dix mille sous. De ce fait, Guillaume disposait librement du siège épiscopal, et pouvait, s'il le voulait, bénir un nouvel évêque s'il souhaitait renoncer à ses fonctions d'évêque. De même, on retrouve à Cahors le même phénomène. Selon des témoignages, l'archevêque Dacbert et le comte de Toulouse ont proposé à Bernard, l'abbé de Beaulieu, l'épiscopat de Cahors contre une grosse somme d'argent. [...]
[...] De plus, le roi se réserve le droit de désigner lui-même l'évêque, au cas où le candidat présenté ne conviendrait pas. -Il y a aussi les familles seigneuriales locales qui exercent des pressions sur le choix de façon directe ou indirecte. Les seigneurs locaux s'emploient à tester leur pouvoir de persuasion et à user de leur autorité auprès du clergé ou des vassaux de l'évêché, pour placer l'un de leurs membres sur le siège épiscopal. B Destituer un évêque -La législation canonique : La législation canonique reste relativement floue en matière de déposition des évêques dans le Haut Moyen Age, mais le pouvoir royal a toujours plus ou moins prétendu exercer légitimement le droit de déposer les clercs coupables de crimes majeurs, comme notamment la violation du serment de fidélité prêté au roi. [...]
[...] -L'intronisation : Après la consécration, l'évêque doit se soumettre au rituel de l'intronisation. Avant d'être officiellement placé sur le trône épiscopal, il est conduit dans sa cité par les groupes de clercs et de laïcs qui a présidé à son sacre et traverse la ville jusqu'à l'église au milieu de la population. II Les fonctions de l'évêque Le mot évêque vient du latin episcopus, lui-même adapté du grec episkopos ce qui signifie surveillant Nous allons voir de quelle façon l'évêque surveille son diocèse, comment il le dirige et grâce à quels pouvoirs. [...]
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