Etude des relations entre Chypre et l'Espagne au XIVème et XVème siècle au travers de la vie de la reine Eléonore. L'accent est essentiellement mis sur les relations diplomatiques et économiques par l'analyse du rôle des marchands. Document intéressant dans le cadre d'une étude sur l'économie de la Méditerranée orientale à la fin du Moyen-Age. Il comporte 18500 caractères, un plan, une bibliographie et des annexes : la dynastie franque de Chypre, les armes des souverains de Chypre et une belle carte de l'île datant du XVIème siècle.
[...] Notons que ces drames sauvages sont récurrents et ensanglantent la cour chypriote depuis plus d'un siècle et le meurtre d'Amaury en 1310. Quoi qu'il en soit, ces luttes intestines qui débouchèrent sur l'occupation de Famagouste par les Génois ont raison d'Eléonore qui est désignée comme bouc-émissaire par son fils, le roi Pierre II, manipulé par son épouse Valentine Visconti. La reine-mère est ainsi soumise à procès et expulsée de l'île. Elle fait son retour à Barcelone le 28 août 1381. Elle perd son fils, Pierre II, peu après, le 13 octobre 1382. [...]
[...] Enfin nous nous attarderons sur ces Catalans qui gravitent autour de la reine. Une reine au destin tragique Eléonore d'Aragon est née en 1333. Elle est la fille de Pierre 1381- infant d'Aragon, comte de Ribagorze et de Jeanne de Foix, petite- fille de Jacques II d'Aragon, Blanche d'Anjou, Gaston Ier de Foix-Béarn et de Jeanne d'Artois. L'étude de Maria Teresa Ferreri Mallol débute en 1353, avec le départ d'Eléonore de Barcelone pour Chypre. Elle va y épouser le futur roi Pierre Ier de Chypre qui règnera de 1359 à 1369. [...]
[...] Mais c'est en Amaury, son successeur et premier roi de Chypre qu'il faut voir le véritable fondateur du nouvel Etat. Le texte que nous allons étudier, intitulé La reina Leonor de Chipre y los Catalanes de su entorno, nous porte plus d'un siècle et demi après l'avènement de Guy de Lusignan et nous éclaire sur le destin singulier d'une reine. Mais avant de poursuivre, arrêtons-nous quelques instants sur l'auteur du document. Maria Teresa Ferrer i Mallol est doctoresse en histoire médiévale à la Faculté de Philosophie et de Lettres de l'Université de Barcelone, de même que chercheuse au sein de l'Institut Milo i Fontanals du CSIC –Consell Superior d'Investigacions Cientifiques- dont elle est directrice de l'Annuaire des Etudes Médiévales. [...]
[...] Cette dernière voulait utiliser la Couronne aragonaise pour expulser les Génois, malheureusement Pierre IV signa, en 1378, un traité de paix avec eux. A ce moment la mainmise économique de la république ligurienne sur le royaume des Lusignan est effective et entraîne un véritable protectorat politique. Mais Pierre II ne s'en laisse pas compter et cherche des alliés contre les Génois en Italie même. Il se tourne vers Venise et surtout, il épouse Valentine Visconti –dont le voyage jusqu'à Chypre est décrit dans le document-, fille du duc de Milan, Barnabo Visconti, duquel il espère une pression efficace sur le territoire génois. [...]
[...] Il n'est pas rare non plus de les voir se muer en diplomates ou médiateurs. Jaume Fiveller, pour sa bonne connaissance de la cour chypriote et des affaires orientales, est naturellement désigné pour tenter d'obtenir la libération de la reine et le paiement des rentes. Jean Goras est aussi protecteur des biens de la reine. Ces Catalans sont aussi de précieux créanciers pour la cour aragonaise, à l'image de Francesc Casasaja qui finance de multiples opérations de secours, mais aussi de redoutables combattants : Lleo Marc escorte Valentine Visconti pour son voyage et surtout Ramon et Luis Resta, Guerau de Queralt et Hug de Santa Pau affrontent directement les Génois à Chypre. [...]
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