Fondé sur l'expression latine « studia humanitatis », « l'humaniste » est celui qui étudie les civilisations et les langues antiques. Sa tâche consiste essentiellement en une retranscription de manuscrit antique en langage moderne. De ce terme on a fait découler le mot « humanisme » pour désigner le « mouvement intellectuel et culturel de la Renaissance caractérisé par la redécouverte de l'art et des textes de l'Antiquité. » Né au XIVe siècle, il s'étend sur toute l'Europe jusqu'à la fin du XVIe siècle. Il participera dans une large mesure au développement d'une pensée nouvelle au lendemain de l'ère médiévale.
En quoi et pourquoi Érasme, Budé, et More ont-ils marqués l'évolution de la pensée humaniste et se sont-ils imposés comme d'illustres figures de la période de rupture culturelle qu'est la Renaissance ?
Si ces trois penseurs, aux parcours différents ont porté leur intérêt sur de multiples domaines culturels, leur influence n'en a été que plus importante sur la réflexion du siècle. Érasme, Desiderius Erasmus Roterodamus, naît en 1469 à Rotterdam, et décède à Bâle, en 1536. Il est une des plus grandes figures de l'humanisme en Europe, un humanisme chrétien, et représente pour beaucoup un des grands maîtres à penser du XVIe siècle.
[...] L'humanisme est sans conteste un courant de pensée d'une importance clé dans la période charnière qu'est la Renaissance. Qu'il s'agisse d'art, de philosophie, de théologie, de mathématiques ou de sciences naturelles, les humanistes s'intéressent à tous les domaines de culture possibles, et imaginables, persuadés que la sagesse humaine et la pensée juste ne peuvent que grâce à une grande connaissance du monde. Ces hommes, tels qu'Erasme, Budé ou More sont des personnages d'exception, qui ont eu un rôle de figures de proue, de meneurs de ce mouvement de pensée et de culture, révolutionnaire. [...]
[...] Il y est pour la première fois confronté à des textes de l'Antiquité païenne. Il devient également moine chez les chanoines de Steyn, en Hollande (1487-1492), où il achève de se forger une solide culture littéraire antique, avant d'être ordonné prêtre en 1492, à l'âge de 25 ans. Enfin, il peut suivre des cours de théologie à Paris, au collège Montaigu (1495), puis à la Sorbonne. C'est à l'écriture, en latin, qu'il se consacre par la suite, ce qui montre à la fois une grande maîtrise de la langue, et un goût pour la culture antique. [...]
[...] Ami d'Erasme, Guillaume Budé incarne également un des grands personnages de l'humanisme en France. Issu d'une famille bourgeoise, il nait à Paris en janvier 1468 et y décède en août 1540. Il entreprend, vers l'âge de 25 ans (1493), des études de droit à Orléans. Peu à peu, il montre une réelle soif de savoir, et va s'éprendre de philosophie, d'histoire, de théologie, de sciences naturelles, qu'il apprend seul, et voue une véritable passion aux langues antiques. Il apprend le grec, qu'il aime par- dessus tout, avec une rapidité fulgurante grâce à un travail personnel acharné. [...]
[...] Erasme et Thomas ont la particularité d'avoir, dans leur humanisme, accordé une grande place à la pensée morale et religieuse, plus encore qu'aux influences de l'Antiquité païenne. L'éducation tient, dans la pensée humaniste une place prépondérante. Aussi, pour Erasme, il importe que soit enseigné dès le plus jeune âge le latin et le catéchisme, et que priorité soit donnée à l'éveil de l'intérêt, de la curiosité de l'enfant, au respect de ses goûts, de ses capacités. Enfin, il faut pour lui accorder une égale importance au travail intellectuel et à l'effort physique. [...]
[...] Les idées nouvelles se répandent, et font progresser la réflexion du siècle à grande vitesse. Car si les livres philosophiques, les pamphlets et autres se diffusent largement, grâce aux collèges créés par les humanistes, Erasme, ou Budé par exemple, le nombre de lettrés augmente également. Les presses se développent. La maison de Josse Bade, à Paris, installée en 1498, constitue un des lieux de rencontres, de débats, de discussion privilégiés des intellectuels tels Guillaume Budé ou Lefèvre d'Etaples.[10] L'invention a donc un double rôle dans la diffusion des idées. [...]
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