Il n'y pas en fait entre enseignement écrit et parole une scission nette. L'oral est au cœur de l'enseignement médiéval et le but primordial de tout enseignement c'est la parole. Théologiens ou décrétistes sont formés pour aller prêcher au peuple, qui ne sait pas lire les vérités de la foi et servir ainsi d'intermédiaires culturels. C'est là la vocation des ordres mendiants, fondés au début du XIIIème s
[...] Tout ceci est plutôt italien. En France, ce sont les femmes qui en font les frais et qui sont les spectatrices les plus assidues. Ainsi la femme de Guillaume de Murol, un peu folle par ailleurs, passait sa vie à courir les sermons ! Les lieux du prêche sont très variés : cathédrale, église paroissiale, mendiante ou cimetière sont plus fréquents que la place publique, lieu non consacré. Un bon tiers des sermons sont prononcés dehors, du haut d'une chaire ou d'une estrade de fortune érigée pour l'occasion. [...]
[...] L'enseignement par la parole au Moyen-Âge Introduction Il n'y pas en fait entre enseignement écrit et parole une scission nette. L'oral est au cœur de l'enseignement médiéval et le but primordial de tout enseignement c'est la parole. Théologiens ou décrétistes sont formés pour aller prêcher au peuple, qui ne sait pas lire les vérités de la foi et servir ainsi d'intermédiaires culturels. C'est là la vocation des ordres mendiants, fondés au début du XIIIème s. Les Franciscains ou Cordeliers ou Mineurs ont été fondés par François Bernardone, fils d'un riche marchand d'Assise, converti au culte de Dame Pauvreté. [...]
[...] D'autres figurent dans la Légende dorée de Jacques de Voragine. A la fin du XIIIème s. apparaissent des recueils thématiques puis alphabétiques d'exempla dont les plus connus sont l'Alphabetum narrationum d'Arnold de Liège (vers 1300) et la Scala celi de Jean Gobi (vers 1320). Les sermons sont adaptés évidemment au temps lithurgique (de tempore ou de sanctis) mais aussi au public : la fin du XIIIème s. voit le succès des sermons ad status destinés aux clarisses, aux filles publiques . [...]
[...] Mise en oeuvre L'offre en sermons est nombreuse et diversifiée ; en 1272-73, Raoul de Châteauroux étudiant à Paris et désireux de se constituer un fond personnel, court les sermons de toutes les églises de Paris (35 paroisses, couvents mendiants, universités, béguinage). Ecoutant jusqu'à 4 sermons de 40 minutes à 1 h 30 dans la journée, il en transcrit 200. Tout le calendrier liturgique est représenté. Ce sont des sermons de la veine de prédicateurs expérimentés qui ne visent pas l'originalité. Beaucoup de sermons donc mais Paris est une capitale et une ville universitaire. [...]
[...] Ce n'est donc pas la quantité qui manque. Pour ce qui est de la qualité, elle varie. Les moins doués des frères prêchent en semaine dans leur église halle ou parcourent la campagne s'adressant aux paysans des termini, munis simplement d'un petit drapeau pour indiquer le sens du vent et que les auditeurs sachent où s'asseoir. Les diocèses sont quadrillés de termini qui évitent les conflits entre ordres mendiants, pour le sermon peut-être, pour la quête qui suit sûrement. Aux plus doués et mieux formés sont réservés les grandes prédications solennelles des quatre semaines de l'Anet et du Carême, commandées par les municipalités ou les princes qui rivalisent pour avoir le meilleur prédicateur et paient bien. [...]
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