La situation des femmes n'est pas mauvaise au XIIème s. La culture orale leur est accessible et les écoles monastiques acceptent les filles. Nombre de châtelaines discrètes sont plus cultivées que leur époux et exercent une forte influence sur leurs enfants. Le décrochage se produit au XIIIème s
[...] La Summa de saint Antonin va plus loin et propose aux futurs prédicateurs un résumé mnémotechnique de tous les péchés des femmes selon les 23 lettres de l'alphabet accompagné d'exemples où l'on trouve Médée, Hélène de Troie ou Jézabel : de A avidum animal, à B bestiale baratum (gouffre), C concupiscentia carnis jusqu'à V vanitas vanitatum . qui se termine paradoxalement par Mais la femme qui craint Dieu mérite la louange et les exemples de Marie Madeleine ! Contre ces péchés envahissants qui sous-entendent implicitement un lien entre la femme et le diable, le prédicateur conseille tout ce qui peut canaliser une nature féminine qui oscille entre la faiblesse et le débordement : mesure, discrétion, sobriété, tempérance, modestie . B. [...]
[...] Le texte est adressé à des jeunes filles qui ont entre 10 et 15 ans et se préparent à entrer dans la vie ou à de très jeunes femmes. Le rédacteur toujours placé en position d'autorité a pour but de convaincre de mener une vie de bonne chrétienne pour faire son salut et de montrer comment devenir une bonne épouse et une bonne mère. Pour parler aux dames, l'auteur dispose d'un matériel légué par la tradition qui reste d'une remarquable stabilité : des autorités tirées de l'Ancien Testament, des proverbes, des exempla empruntés aux sermons, quelques vies de saintes provenant de la Légende Dorée. [...]
[...] En 1390, Christine était orpheline, veuve avec trois enfants et une vieille mère. Sans beaucoup de ressources, elle se transforma en homme et se plongea dans les livres. Elle commença par écrire des compositions poétiques puis opta pour d'ambitieux traités politiques en français que nul ne s'attendait à voir une femme écrire : Livre des faits du sage roi Charles Livre de chevalerie, Livre de Policie s'intéressent au prince idéal, à la guerre et à la paix, à la réforme du royaume et à la nécessaire conciliation entre les partis que Christine attend de la reine Isabeau. [...]
[...] Les Epîtres de Paul établissent très fortement l'infériorité féminine à la fois au sein de l'assemblée des chrétiens Que les femmes se taisent dans les assemblées et au sein de la famille Le mari est le chef de la femme Il ne reste donc que deux voies possibles à la femme : imiter Eve en succombant à la pente naturelle de sa nature fragile et encline au péché ou imiter Marie Madeleine la pécheresse repentie. La femme est belle, suave, précieuse mais sa beauté n'est qu'une illusion, un piège qu'elle tend aux hommes. Sous la peau, un sac de fiente. [...]
[...] L'espace est celui de la maison à laquelle les femmes sont vouées et confinées. Aller à sa porte ou rester à sa fenêtre est déjà un chemin de perdition : sortir même pour aller à l'église accompagnée présente des risques. Le temps quotidien et hebdomadaire enferme la femme dans un réseau serré d'obligations : réciter ses heures comme le veut Geoffroy de La Tour Landry ou prier seulement au lever, lors des repas et le soir comme le veut Christine de Pisan, jeûner le Vendredi et assister à la messe. [...]
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