Le premier texte est un récit historique, à caractère dynastique et en latin. Il a été commandé par le roi Louis IX à l'abbaye de ST Denis. A l'origine, l'œuvre s'appelait Romans des rois. C'est le moine Primat qui va l'écrire. On peut tout de suite noter que Primat va utiliser de nombreuses sources, majoritairement des chroniques antérieures écrites en latin. Primat est donc un compilateur qui s'efforce d'intégrer dans sa chronique tout ce qui lui semble important. Les grands thèmes de la chronique sont, entre autres, la gloire carolingienne, la faveur de Dieu,…. Il s'étend jusqu'à la mort de Philippe Auguste en 1223, grand père de Louis IX, mais d'autres compilateurs vont continuer sa chronique, comme Guillaume de Nangis, qui incorpore dans les chroniques l'histoire de Saint Louis. On voit donc naître par ce texte la constitution d'une histoire de France quasi officielle. Cependant Louis IX ne connaîtra jamais la totalité de l'œuvre, étant terminée en 1274 (Louis IX meurt en 1270). Primat remettra donc le livre à son fils, Philippe III. Il faut enfin noter que la chronique de Primat est le premier à effectuer une numérotation des rois, et à les classer sous une triple généalogie : les mérovingiens, les carolingiens et les capétiens. Le texte est traduit au XIV par Jean du Vignay.
[...] Il semble toutefois plus probable que ce soit les valets qui emprisonnent Enguerran, sûrement une volonté du roi de montrer qu'une personne quelle qu'elle soit devant un tribunal royal ne peut paraître en grand apparat. Enguerran va selon Saint Pathus être tenu en une chambre sans fer »(l.11,txt2). On voit donc ici que le rang de Enguerran lui évite de vivre dans un cachot comme les prisonniers doivent y vivre normalement. Le procès en lui-même se fait devant ses égaux : et il établit un jour où tous les barons seraient là (l.20, txt1), comme il est fait lorsqu'un grand seigneur se retrouve appelé devant le roi. [...]
[...] Le premier texte est composé de et commence par expliquer qui est Enguerran de Coucy et les faits que lui reprochent le roi : la mise à mort de trois enfants supposés chassants sur les terres du seigneur, vivant sous la protection de l'abbaye de Saint Nicolas au Bois, et la réaction de l'abbé et d'un membre de la famille des enfants, Gilles le Brun qui portent plainte devant le roi. Enguerran de Coucy veut être jugé devant les barons du royaume. [...]
[...] Mais le principal sujet est le même pour les deux textes, c'est-à-dire la justice exemplaire du roi, sa piété ( ) En quoi le procès d'Enguerran de Coucy sert-il d'exemple à Louis IX comme une volonté de maintenir son emprise sur les comtes et les barons ? Quelle est l'image de Louis IX montrée dans ces deux textes ? Dans un premier point nous verrons le procès d'Enguerran de Coucy, pour nous pencher en second point sur la supériorité de la justice royale et enfin en troisième point nous verrons la figure sainte du roi Louis IX. [...]
[...] Ainsi le droit de chasse est primordial car il empêche tout paysan de chasser sur les terres du seigneur, en tout cas pour les gros gibiers, les petits gibiers étant théoriquement accessibles à tous. C'est par rapport à ce point-là que se déroulent les faits, situés dans un des bois composant le domaine des Coucy. «Comme ils allaient s'ébattant et jouant et comme certains racontent en tirant avec arc et flèches les lapins parmi les bois du sire de Coucy (l.6-7, txt1). [...]
[...] Le roi ne supporte pas ce jeu d'alliance et parle même indigné qu'ils aient pu faire assemblée, et estimant qu'ils faisaient conspiration contre le royaume et contre son honneur »(l.67). Le roi se rend compte que ces alliances sont dangereuses, elles l'ont déjà empêché de pendre Enguerran de Coucy comme il le voulait à l'origine. On peut donc voir que le procès va servir les intentions du roi pour remettre la main sur le pouvoir, et montrer aux barons qu'ils sont ses sujets et lui doivent obéissance. [...]
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