L'éloge funèbre de Georges Tornikios que nous allons étudier s'inscrit à la suite de la mort de l'impératrice Anne Comnène, en 1153. Mais si l'on tient compte du discours d'introduction, on constate que le temps a passé entre le moment où Anne Comnène est morte et celui du discours. On peut donc se demander quel est l'intérêt de cet éloge. On peut se demander si cet éloge est mis au service du défunt ou s'il sert plutôt la pensée orthodoxe
[...] Bientôt Procnée eut de son mari un fils que l'on nomma Itys. Mais Térée devint amoureux de sa belle-sœur Philomèle. Il lui fit violence et pour qu'elle ne put s'en plaindre, il lui coupa la langue. Mais la jeune femme trouva le moyen de tout révéler à sa sœur en brodant ses malheurs sur une étoffe. Procnée décida alors de punir Térée. Pour cela, elle tua son propre fils Itys, le fit bouillir et donna cette chair à manger à Térée, à son insu. [...]
[...] Ici les thématiques principales semblent être la vision chrétienne de la mort et Anne Comnène. Tous les schémas auxquels se plie le discours ont pour fonction d'exprimer soit la réalité, soit sa signification. Nous tenterons de le montrer en examinant le genre du discours et les formes de style auxquelles l'auteur a recours. D'une part, ce discours de circonstance adopte un plan classique : Un exorde : première partie d'un discours oratoire qui correspond au premier paragraphe. Un basilikos logos qui s'adresse directement à l'impératrice. [...]
[...] Enfin, la mère arrive, outrée de douleur et de désespoir. Elle demeure assise auprès des corps de ses chers enfants ; elle les arrose de larmes, sa douleur la rend immobile, elle ne donne aucun signe de vie. La voilà changée en rocher. Un tourbillon l'emporte en Lydie, sur le sommet d'une montagne où elle continue de répandre des larmes qu'on voit couler d'un bloc de marbre. La référence à ces mythes permet de décrire la mort selon les croyances païennes, c'est-à-dire comme un sacrifice douloureux et inconsolable. [...]
[...] Pour cela, il utilise comme argumentation les Ecritures saintes. Celles-ci interdisent de prendre le deuil par l'intermédiaire d'une loi. Or, pourquoi suivre la loi ? Le mot loi traduit habituellement le mot hébreu Torah Dans l'Ancien Testament, il s'agit d'une loi bien déterminée. C'est Paul qui pose dans toute son ampleur le problème de la loi et de la grâce. La loi est sainte et le commandement saint, juste et bon. Mais l'homme n'est pas justifié par les œuvres de la loi. [...]
[...] L'éloge funèbre : un exemple de production rhétorique A. La rhétorique, un style populaire Cet éloge funèbre de Georges Tornikios sur Anne Comnène ressemble à tous les autres rédigés en faveur d'empereurs, d'impératrices, de princes, de patriarches, de dignitaires. Leur auteur ne se soucie pas de rassembler des détails biographiques qui soient précis ; à part quelques exceptions, il cherche avant tout à répondre au questionnaire fixé par la tradition sur les vertus ou les exploits de celui ou celle qu'il loue. [...]
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