A la fin de l'époque carolingienne, les grandes abbayes royales comme Reichenau, St Gall, Fulda, Hersfeld, Corvey jouent déjà un rôle fondamental. Depuis le règne de Louis Le Pieux, la combinaison entre immunité, protection royale et privilège de libre élection de l'abbé fait de ces grands établissements un soutien éminent de la politique royale. Saint Gall et Reichenau sont les véritables centres du pouvoir du roi Charles III le Gros. Au début du Xe, on compte une cinquantaine de communautés d'hommes, et la moitié de communautés féminines, en Germanie (...)
[...] Les monastères de femmes et les chanoinesses Parmi les grandes abbayes royales, nombres sont des abbayes de femmes, majoritairement fondées par l'aristocratie saxonne et transférées sous la garde du roi. Une quinzaine d'entre elles sont fondées à l'époque carolingienne, notamment Gandersheil. Mais la grande vague de fondations débute dans les années 930, sur le modèle de celle de Quedlinbourg établi sur le douaire de la reine Mathilde. La densité de ces monastères est impressionnante. Entre 820/840 et 1020/1040, une cinquantaine sont fondées dans toute la Saxe. Cela s'explique d'abord par des raisons sociales : il s'agit d'assurer le destin d'un héritage, d'abriter les filles non-mariées et les veuves. [...]
[...] Guillaume vient de St Emmeram de Ratisbonne (important foyer de réforme fin Xe/début XIe siècle). Les moines d'Hirsau présentent sa candidature au comte de Calw en 1069, et Guillaume obtient du comte la liberté pour son monastère en 1075 : le comte Adalbert donnait tous ses biens au saint patron de l'abbaye, renonce à son droit de seigneurie qu'il transfère à l'abbé, reconnaît aux moines le droit d'élire librement leur abbé, mais réserve la charge d'avoué aux membres de la famille comtale. [...]
[...] Il porte ensuite lui même la réforme dans les royaumes : concile à Reims en octobre, puis siège en novembre à Mayence aux cotés d'Henri III qui condamne également simoniaques et nicolaïtes, invitant clercs et laïques à se soustraire à la communion des prêtres mariés. Les principaux points jugés nécessaires à la Réforme portent sur la gratuité des ordinations et le mariage des prêtres. En matière de célibat des prêtres, le choix de la chasteté se rapporte à un modèle monastique étendu à tous les ecclésiastiques. [...]
[...] En dehors de la Saxe, le roi se livre vite à de nombreuses visites démonstratives. A Fulda, en 920 et 922, à Reichenau et St Gall en 930 où il se fait inscrire dans les livres de la confraternité. Otton Ier rompt avec la politique d'amicitia de son père. Au début de son règne, ne trouve de soutien que dans l'Église, même s'il ne la contrôle pas encore partout. Les monastères royaux de Saxe et de Franconie, zone centrale du pouvoir ottonien, sont rapidement pourvus de privilèges qui les lient à la royauté, notamment par le privilège de libre élection qu'Otton délivre en plus grand nombre que n'importe quel autre souverain. [...]
[...] Église et pouvoirs dans le royaume de Germanie (Xe XIIe siècle) 1. La vie conventuelle en Germanie A. Le réseau des grandes abbayes et le pouvoir royal Les grands monastères royaux, soutien du pouvoir royal A la fin de l'époque carolingienne, les grandes abbayes royales comme Reichenau, St Gall, Fulda, Hersfeld, Corvey jouent déjà un rôle fondamental. Depuis le règne de Louis Le Pieux, la combinaison entre immunité, protection royale et privilège de libre élection de l'abbé fait de ces grands établissements un soutien éminent de la politique royale. [...]
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