« Venise est la plus libre de toutes les villes libres d'Italie » a écrit un chroniqueur du Moyen-âge. C'est cette liberté qui va lui permettre d'étendre ses capacités commerciales tout au long du Moyen-âge. Entre le IXe et le XIe siècle, Venise connait un premier essor commercial. En effet, un nouvel axe est en train de se constituer. Il traverse la Méditerranée d'est en ouest, est centré sur l'Afrique du Nord et se développe sous l'impulsion des musulmans qui viennent de conquérir la Syrie, le Maghreb et l'Espagne. La rivalité entre marchands arabes et byzantins permet l'accroissement de l'importance de Venise en tant que débouché de Byzance vers l'Occident.
Nouvel axe commercial, institutions politiques en place, indépendance en train de prendre forme, la cité, au début du IXe siècle, a les moyens de commencer à faire du commerce. Jusqu'à l'an mille, les Vénitiens firent du cabotage entre les lagunes, sillonnèrent les canaux et les fleuves vers le nord de l'Italie. Après l'an mille, ils investissent les mers, commerçant, naviguant et combattant dans toute la Méditerranée. On peut donc se demander comment ce changement s'opère et qu'est-ce qui fait la force des Vénitiens dans le commerce.
Dans un premier temps, nous étudierons les débuts de la dynamique commerciale, puis l'affirmation de son influence, grâce à son poids militaire mais aussi aux rapports politiques qu'elle entretient avec le monde extérieur. Enfin, dans un troisième temps, nous verrons dans quels domaines la force commerciale de Venise s'exprime.
[...] Pourtant, celle-ci va se mettre en ordre de marche dès le IXe siècle. Autour de Venise, dans son duché, on est dans une lagune, c'est-à-dire de l'eau et des marais, donc rien qui puisse permettre la construction d'un environnement sain. Sur les terres émergées de la lagune, il y a des îlots vite consolidés par l'industrie des hommes dans lesquels les communautés tentèrent à l'origine d'acclimater une agriculture. Celle-ci tenait surtout à du jardinage. Devant l'augmentation du peuplement et de l'urbanisation, ces jardins et vignes reculèrent. [...]
[...] La consommation des Vénitiens est le but de cette pêche, il n'y a pas ou peu d'exportation. Fixées sur des pieux, des clôtures de roseaux et d'herbe des marais servaient à retenir les poissons. Ces clôtures permettent de contrôler les phénomènes de migration, de pêcher en abondance, et avec facilité. Venise et l'assise de son pouvoir L'augmentation de l'influence de Venise La suprématie vénitienne dans l'Adriatique puis dans la Méditerranée n'a pas été acquise sans lutte. Cela s'est fait par étapes. [...]
[...] Le sel parait pourtant mal supporter la puissance vénitienne en construction et au Xe siècle, les salines connaissent la crise. Plusieurs sont d'ailleurs abandonnées. Des travaux de restauration sont entrepris et au XIe siècle, la production de la lagune alimente à nouveau un commerce d'exploitation. C'est désormais le bassin septentrional qui fournit l'essentiel du sel. Dans la fin du XIe siècle, un glissement géographique a lieu, les nouvelles salines migrent vers le sud du duché. La production se concentre alors autour de Chioggia qui va devenir par la suite un des plus gros centres d'extraction du sel. [...]
[...] La ville est incendiée, on tue quelques habitants, on déporte les survivants à Venise, ne les relâchant que contre leur soumission. Ces quelques exemples d'intervention pour la défense du commerce montrent l'attitude des Vénitiens jusqu'au moment où ils parviennent à s'imposer sur l'Adriatique et d'y exercer un véritable monopole du trafic maritime. Dans l'optique de la défense de leur commerce, dès le IXe siècle, les Vénitiens construisent de grands navires destinés exclusivement à un usage militaire. Petit à petit, Venise étend donc son influence. L'Adriatique moyenne est tenue après des expéditions contre Zara autour de l'an mil. [...]
[...] Preuve encore que Venise traitait avec des peuples de tout horizon. La mer Adriatique est au cœur de ce trafic, elle relie l'offre et la demande et Venise est donc au cœur. Pendant un moment, elle se spécialisa donc dans l'approvisionnement d'esclaves dans les cours orientales et les harems et fournit aux Sarrasins des Slaves pour leur armée. Pourtant, cela va poser problème aux papes et aux empereurs byzantins. Les papes contestaient la vente d'esclaves à des peuples infidèles ; d'autre part, les Byzantins, qui étaient exposés aux attaques musulmanes, ne voulaient pas que les Vénitiens participent involontairement à l'effort de guerre de leurs ennemis. [...]
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