Le texte dont je vais vous parler est intitulé « De ecclesiastica potestate », du pouvoir ecclésiastique, il fut rédigé par Gilles de Rome en 1301, à la suite du conflit opposant le pape Boniface VIII et le roi Philippe le Bel. Dans cet extrait Gilles de Rome utilise une série d'arguments afin de démontrer la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, c'est à dire la primauté absolue du pape. Nous allons étudier dans une première partie, comment Gilles démontre la supériorité du pouvoir spirituel, à travers trois arguments. Nous verrons dans une 2ème partie la réalité du pouvoir théocratique auquel cela correspond
[...] Cela permet une fois de plus à Gilles de Rome de démontrer que le pouvoir suprême appartient au pontife suprême. On voit que Gilles de Rome à travers ces divers arguments instaure la supériorité du pouvoir ecclésiastique sur le pouvoir des rois ou des princes. La théorie développée à travers ces arguments conduit à la définition de ce que doivent être les pouvoirs concrets des uns et des autres, mettant ainsi en place un gouvernement théocratique. II. La réalité du pouvoir théocratique A. [...]
[...] Gilles de Rome veut démontrer que le pouvoir temporel , fondé uniquement sur l'administration des biens, dépend de l'autorité du pape, qui a le domaine réel ce qui lui confère un droit d'intervention permanent lignes 55/56 le droit de l'église est universel et supérieur lignes 57/58 l'église possède l'un et l'autre glaive et possède donc davantage le glaive matériel que le pouvoir terrestre L'église, avec le pape, est à la tête de tout pouvoir, mais il n'exerce pas directement toute forme de potestas, il la confie. C'est un pouvoir délégué par le pape. [...]
[...] Par conséquent, le pouvoir sacerdotal, qui dirige les âmes, régit aussi les corps et les choses temporelles Pour Gilles de Rome, c'est donc bien le spirituel qui doit régir le monde. Il élargit son parallèle à l'ordre universel dans lequel on observe la même hiérarchie c'est aux lignes 17/18 dans le gouvernement de l'univers tout ce qui est corporel est gouverné par le spirituel Cet ordre qui régit l'univers doit servir de modèle pour établir le gouvernement du monde (lignes 19/20). [...]
[...] L'autonomie propre à l'ordre temporel est contenue par l'autorité 1ère de l'ordre spirituel. La subordination de l'état doit s'étendre logiquement à tous les éléments d'action dont il dispose : puissance civile et militaire, mesures économiques et législatives, tout cela doit être soumis aux canons de l'église et ordonné en vue de la servir lignes 42 à44 les princes séculiers doivent être soumis à l'église pour ce qui relève du glaive matériel car ils doivent user de ce glaive pour le besoin de l'église, le profit de la foi, l'accroissement des biens spirituels lignes 77 les biens temporels sont des organismes pour aider et servir les biens spirituels les mots servir et aider sont reviennent d'ailleurs à plusieurs reprises dans le texte. [...]
[...] Le 1er argument utilisé est celui de l'ordre universel hiérarchisé. A. Un ordre universel hiérarchisé En effet Gilles de Rome parle de la subordination hiérarchique, qui est un thème très répandu au Moyen-âge. Cette idée d'un ordre hiérarchique implique que s'il y a deux puissances, il faut nécessairement que l'une soit subordonnée à l'autre, et il va de soi que celle qui est la plus éminente se trouve être à la tête de l'autre. Gilles de Rome va démontrer qu'entre les deux pouvoirs, le temporel et le spirituel, c'est bien le pouvoir de l'église, en tant que représentant le spirituel qui a la primauté. [...]
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