Dissertation sur le sujet : Le sacre est-il constitutif de la royauté ? Le sacre pose un problème juridique qui amène deux conceptions à s'affronter : celle des juristes royaux, pour lesquels depuis la mort de Saint Louis, le sacre n'a plus de valeur constitutive puisque l'armée a reconnu Philippe le Hardi comme successeur, même si le sacre n'a eu lieu qu'un an plus tard en 1271. Le sacre est-il constitutif de la royauté ou bien confirmatif ?
[...] Cette pratique là, de l'association au trône, souligne encore une fois le changement de nature du sacre. Le sacre constitutif de la royauté, créateur de droit, devient avec ses principes exprimés par cette formule, simplement confirmatif d'un droit. La formule le roi est mort vive le roi exprime par ailleurs qu'il n'y a pas d'inter règne. Par exemple, Henri VI est déclaré roi de France alors qu'il n'a qu'un an. Dans un tel cas pour assurer la continuité de l'Etat s'impose le principe de la régence. [...]
[...] Dissertation : Le sacre est-il constitutif de la royauté ? Le sacre est une cérémonie religieuse conférant à un souverain un caractère sacré (et même divin), le distinguant ainsi des autres laïcs. C'est une cérémonie distincte du couronnement, qui trouve son origine dès l'antiquité, avec l'onction de David par Samuel. Le sacre apparaît donc comme un rite hébraïque. Inconnu de la Rome antique et de Byzance, la cérémonie du sacre sera restaurée au Moyen-Age, notamment en France avec le sacre de Pépin le Bref. [...]
[...] Ainsi, la couronne est indisponible. Le roi ne peut pas disposer de la couronne ni par legs, ni par donation. Il ne peut pas en user à son gré et ne peut pas non plus renoncer à la couronne. Le domaine de la couronne donc, n'est pas à la disposition du roi, il n'en a que l'usage. A partir du règne de Charles en 1364, l'engagement de ne pas aliéner le domaine est inséré dans le serment du sacre. Ce principe d'inaliénabilité se trouve encore renforcé par un autre principe qui est celui de l'imprescriptibilité. [...]
[...] Il n'est plus considéré comme un pur laïc mais il approche l'ordre sacerdotal c'est-à- dire des prêtres. L'avènement du roi ainsi que son accès au trône : La cérémonie du sacre se déroule en trois temps qui sont la promesse, l'onction, et la remise des regalia. Si le roi promet dans un premier temps de porter à bien le peuple et l'Eglise, il subit ensuite l'onction sainte qui le lie à Dieu. On lui remet ensuite les insignes de la royauté (regalia) que sont l'anneau, le sceptre, la couronne et la main de justice précédemment évoqués. [...]
[...] La régence apparaît comme une assistance qui ne se substitue pas au roi. C'est la volonté du roi, manifestée par le régent qui fait loi. Les ordonnances sont rédigées au nom du roi. Tous ces changements de nature du sacre vont désormais permettre à cette cérémonie d'accroître le pouvoir royal. L'accroissement du pouvoir royal : Un certain nombre de pouvoirs sont conférés au Roi sacré. Il apparaît comme un roi thaumaturge. C'est ainsi qu'il guérit les écrouelles en posant ses mains sur les plaies des malades et en prononçant la phrase : Le Roi te touche, Dieu te guérit Ce pouvoir, délégué par Dieu, permet au Roi de se situer au-dessus du commun des mortels. [...]
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