En 987, Hugues Capet, fort du soutien de l'archevêque de Reims Adalbéron, est élu roi par les grands du Royaume à Senlis. Cette élection ouvrait la voie à l'établissement d'une nouvelle dynastie, la dynastie capétienne. Cette élection est révélatrice de l'emprise que les grands du Royaume ont instaurée sur la royauté dans les derniers temps de l'ère carolingienne.
Afin d'assurer le pouvoir dans la famille capétienne, les règles de dévolution de la Couronne vont être modifiées et précisées progressivement. Hugues Capet va réintroduire le principe héréditaire dans la dévolution du pouvoir en faisant sacrer son fils de son vivant selon un rituel qui sert à marquer les esprits.
Ignoré des Mérovingiens, le sacre n'est pourtant pas inconnu à l'époque franque. Emprunté à la tradition juive et tiré de l'Ancien Testament, il était d'ailleurs utilisé par Pépin le Bref qui se fait sacrer en 751 et en 754 pour légitimer sa prise de pouvoir.
[...] La coutume consistant à faire sacrer le fils du vivant de son père se maintient jusqu'au XIIe siècle. Elle permet de faire disparaître l'élection qui est incorporée au rituel du sacre. Philippe Auguste est le premier roi à ne pas faire sacrer son fils de son vivant: le principe héréditaire est acquis. La cérémonie du sacre: Si à partir de Philippe Auguste, le sacre ne fait plus totalement le roi, il conserve son caractère de rituel distinctif, de cérémonie d'investiture dont le déroulement a été très tôt établi. [...]
[...] On dit alors qu'en vertu de la loi salique, les femmes et les descendants par les femmes sont exclus de la succession au trône de France. Au milieu du XIVe siècle, il est donc acquis que la dévolution de la couronne de France se fait de père en fils, par ordre de primogéniture, et que les femmes et les descendants par les femmes en sont exclus. À défaut d'héritier mâle en ligne directe, c'est le collatéral le plus proche par les hommes du roi défunt qui lui succède. [...]
[...] Il faut dire que la question de la dévolution s'était internationalisée avec le risque de voir le roi d'Angleterre monter sur le trône de France. Les arguments du camp français: Le camp français avait développé toute une argumentation pour justifier son choix en faveur de Philippe de Valois, argumentation guidée en fait par des préoccupations politiques: éviter de faire passer la couronne de France sur la tête du roi d'Angleterre. Les partisans de Philippe de Valois vont chercher à donner une base juridique à l'exclusion d'Édouard III. Pour se faire, ils vont utiliser la loi salique. [...]
[...] En effet, sa violation n'entraîne le parjure et le roi ne risque pas l'excommunication. Après la promesse, vient le rite de l'élection: l'archevêque désigne à l'approbation des évêques, des grands et du peuple le roi qui est acclamé par trois fois Nous approuvons et voulons qu'il en soit ainsi Le roi est alors oint avec le Saint Chrême sur différentes parties du corps (front, nuque, épaules) et reçoit les insignes de la fonction royale: l'anneau (symbole de l'union de la royauté avec son peuple), le sceptre (symbole de sa puissance temporelle), le glaive (symbole de la lutte contre les ennemis de la foi), la main de justice (symbole de sa fonction de justicier du royaume). [...]
[...] Mais si c'est une fille, qui allait succéder à Charles IV puisqu'il était admis depuis 1316 que les femmes étaient exclues du trône de France? L'exclusion des descendants par les femmes: Les prétentions du roi d'Angleterre à la couronne de France allait faire admettre le principe de l'exclusion des descendants par les femmes Les faits: Au décès de Charles IV en 1328, deux prétendants au trône de France sont en lice. Il y a d'un côté Édouard III, roi d'Angleterre, neveu de Charles IV et petit-fils de Philippe le Bel par sa mère, Isabelle, sœur du défunt Charles IV. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture