Curé, Guillaume de Puylaurens n'est pourtant pas la source la plus enflammée quand il décrit, dans sa Chronique, les hérésies vaudoise et cathare (Nous pouvons penser, par exemple, aux écrits de Pierre de Vaux de Cernay). Né vers 1200 et mort en 1274, l'auteur vécut à Toulouse et appartint à l'entourage de l'évêque Foulque (l.45), il était lettré et accompagna en tant que notaire l'évêque de Toulouse contre les hérésies. Sa Chronique est composée de 50 chapitres organisés chronologiquement, depuis le début de la croisade jusqu'en 1272. L'extrait qui nous est ici proposé est situé au chapitre n°7, et plus précisément après le récit de la prédication cistercienne. Il décrit le déroulement des débats à Verfeil et à Pamiers et le début de la prédication de Dominique Guzman, chanoine castillan et son évêque, Diègue. L'auteur fait ici à la fois une description, un récit des événements, mais aussi une analyse de l'évènement. A travers son récit, nous apercevons les caractéristiques des hérésies, et aussi les principaux défauts des prédicateurs avant Dominique et Diègue. Cet extrait nous permet aussi de nous interroger sur les sources, les raisons de l'hérésie tout comme sur les raisons de la réussite de la prédication de Dominique.
Pour tenter de saisir la portée du document, nous l'analyserons en deux temps. Dans un premier temps, nous analyserons les sources des hérésies et les hérétiques eux-mêmes. Puis nous étudierons la prédication de Diègue et Dominique et les raisons de son succès.
[...] Il s'agit d'un rejet de la trinité, dissociant le Père qui est dans les cieux (l.19) et le fils, fils de l'Homme qui est dans les cieux (l.18). Pour lutter contre cette erreur, l'évêque Diègue (Et nous verrons que l'auteur ne fait parler que l'évêque et jamais Dominique, même si celui-ci accompagne son évêque) tourne au ridicule la lecture littérale de la bible que font les cathares, en citant Isaïe (l.21) le ciel qui n'est pas en réalité une citation d'Isaïe mais plutôt une citation des Actes des Apôtres (7,49 : Le ciel est mon Trône, Et la terre mon marchepied. [...]
[...] Sa Chronique est composée de 50 chapitres organisés chronologiquement, depuis le début de la croisade jusqu'en 1272. L'extrait qui nous est ici proposé est situé au chapitre et plus précisément après le récit de la prédication cistercienne. Il décrit le déroulement des débats à Verfeil et à Pamiers et le début de la prédication de Dominique Guzman, chanoine castillan et son évêque, Diègue. L'auteur fait ici à la fois une description, un récit des événements, mais aussi une analyse de l'évènement. [...]
[...] Difficulté signifiée l.51 : Nous avons été élevés avec eux Mais dans le cas des Vaudois, nous voyons dans le texte qu'il ne fut pas trop difficile de les faire revenir dans les rangs de l'Eglise. En effet, l'auteur nous parle de cette reconversion (l.37-40), ils devinrent les Pauvres Catholiques et les Pauvres réconciliés Cette reconversion nous fait remarquer que ces hérétiques vaudois étaient bien, de fervents croyants, dont l'idéal de pauvreté dépassait le clergé. Cet idéal de pauvreté est une des raisons du succès de Dominique et son évêque Diègue. [...]
[...] Ces derniers vont en toute humilité plantes et pieds nus (l.10). En effet, le récit qui nous est fait ici intervient après un séjour des espagnols auprès du Pape, en 1205 et après leur rencontre à Montpellier, l'année suivante, des légats et abbés cisterciens chargés de la prédication et désemparés par leur échec. Les espagnols leur reproche le luxe de leur suite et leur conseille de prêcher à pied, il apparaît dans le même temps que Diègue décide de renvoyer lui-même sa suite à Osma (Cet épisode est narré par Pierre des Vaux-de-Cernay, dans l'ouvrage de J. [...]
[...] Mais nous devons tout de même nuancer ce jugement. Tout d'abord, Guillaume de Puylaurens ne rapporte dans le texte que la parole de l'évêque Diègue d'Osma 24) et non pas celle de Dominique (Tout comme dans les récits de Pierre de Vaux-de-Cernay, où Dominique est souvent absent). De plus, nous avons relevé dans notre première partie les erreurs commises par les prédicateurs relevant de l'ignorance des croyances cathares et aussi des erreurs quant aux citations de la bible, prises dans un sens littéral presque grossier (La citation à propos du trône et du marchepied intervient, dans les actes des apôtres, à propos de la construction des édifices terrestres). [...]
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