A la fin de l'époque carolingienne, les grandes abbayes royales comme Reichenau, St Gall, Fulda, Hersfeld, Corvey jouent déjà un rôle fondamental. Depuis le règne de Louis Le Pieux, la combinaison entre immunité, protection royale et privilège de libre élection de l'abbé fait de ces grands établissements un soutien éminent de la politique royale. Saint Gall et Reichenau sont les véritables centres du pouvoir du roi Charles III le Gros. Au début du Xe, on compte une cinquantaine de communautés d'hommes, et la moitié de communautés féminines, en Germanie (...)
[...] La caractéristique principale de ce mouvement est l'obtention de la liberté mais les comtes qui l'ont accordée n'en ont pas moins gardé le contrôle de la seigneurie à travers la charge d'avoué, limitant de ce fait la liberté réelle du monastère. [...]
[...] D'abord en Saxe, où Henri en tant que duc a déjà sur eux la haute main. En dehors de la Saxe, le roi se livre vite à de nombreuses visites démonstratives. A Fulda, en 920 et 922, à Reichenau et St Gall en 930 où il se fait inscrire dans les livres de la confraternité. Otton Ier rompt avec la politique d'amicitia de son père. Au début de son règne, ne trouve de soutien que dans l'Église, même s'il ne la contrôle pas encore partout. [...]
[...] Dans le même but, les itinéraires royaux conduisent fréquemment le roi aux marges de son principal territoire de puissance. Recul de l'importance des monastères sous les Saliens La rupture de la dynastie salienne consiste surtout en un déplacement du centre de gravité des lieux mémoriaux notamment vers Spire et vers le monastère de Limbourg, fondation de Conrad II lui-même. Mais la grande différence entre la politique ottonienne et la politique salienne est qu'on n'observe pas de grand mouvement de donation de fondations nobiliaires à la couronne dans le nouveau centre du pouvoir qu'est la Rhénanie ou le Palatinat. [...]
[...] En revanche, après 1075, Henri s'est détaché des abbayes, séjournant plutôt chez les évêques qui lui sont fidèles. B. Les monastères de femmes et les chanoinesses Parmi les grandes abbayes royales, nombres sont des abbayes de femmes, majoritairement fondées par l'aristocratie saxonne et transférées sous la garde du roi. Une quinzaine d'entre elles sont fondées à l'époque carolingienne, notamment Gandersheil. Mais la grande vague de fondations débute dans les années 930, sur le modèle de celle de Quedlinbourg établi sur le douaire de la reine Mathilde. La densité de ces monastères est impressionnante. [...]
[...] Entre 820/840 et 1020/1040, une cinquantaine sont fondées dans toute la Saxe. Cela s'explique d'abord par des raisons sociales : il s'agit d'assurer le destin d'un héritage, d'abriter les filles non-mariées et les veuves. Mais ces monastères servent aussi de maison d'éducation pour les jeunes filles et on y apprend la grandeur de la noblesse par le culte des ancêtres, la fermeté de caractère, mais s'y ajoute aussi une formation pratique (lire, écrire, broder). Enfin, ces maisons religieuses sont une illustration de la puissance d'une famille aristocratique, mais aussi de la famille royale : elles représentaient donc un élément fondamental du pouvoir aristocratique dans ses liens avec l'Église et avec la royauté. [...]
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