La renaissance commerciale de la fin du XIe siècle s'est accompagnée d'un redéploiement des activités artisanales et industrielles, qui quittent les campagnes et les structures domaniales pour aller s'installer dans la ville et s'organiser en métiers. C'est là un fait capital dans l'histoire de l'Occident, car, en s'insérant dans un cadre urbain, l'artisanat se diversifie, s'organise et se hiérarchise, à la différence du monde rural.
À ce propos, il est important de donner quelques indications préliminaires sur l'artisanat dans le monde rural, pour pouvoir marquer la différence entre les deux espaces (rural et urbain), et surtout expliquer le développement et la diversification de cette activité, qui est l'artisanat et les métiers, dans les villes de l'Occident médiéval.
Dans les campagnes, cet artisanat occupe une place importante, fait vivre de nombreux individus et fournit aux paysans une production manufacturière de base (des vêtements, des chaussures, des poteries, des outils...). La documentation met en lumière la présence de nombreux métiers, qui représentent des activités importantes de l'artisanat rural. Certains artisans occupent une position prépondérante au sein des communautés rurales. Le cas du meunier n'échappe à personne, car il s'agit d'un personnage incontournable, mais aussi détesté. On peut évoquer l'exemple du forgeron, qui assure la fabrication et l'entretien de l'outillage agricole. D'autres activités apparaissent, telles que les métiers de l'habillement, l'alimentation (le boulanger), la construction (par exemple des métiers qui produisent des matériaux de construction : tuiles, briques, charbon de bois, bois de charpente...) (...)
[...] Art.51- Les valets des tisserands doivent laisser leur travail dès qu'aura sonné le premier coup de vêpres. [ . ] Art.53- Toutes les amendes dessus dites doivent être payées au prévôt de Paris ou à son commandement ; les maîtres jurés doivent avoir la moitié pour leur peine, de la main du prévôt ou de son commandement, comme il est dit plus haut. Étienne BOILEAU, Livre des métiers, éd. R. de Lespinasse et F. Bonnardot, Histoire générale de Paris pp. [...]
[...] L'origine des associations de métier est donc multiforme et très mal connue. La diversité des métiers Les associations de métiers ne sont pas uniformes : chaque métier, dans chaque ville, dispose d'une organisation différente. Cependant, on distingue traditionnellement deux grandes catégories de métiers : les métiers réglés et les métiers jurés. Les premiers sont plus représentatifs de la Flandre, de la France du Midi et de l'Italie. Là, les institutions urbaines sont très présentes et très développées. Elles promulguent et soumettent le métier à une réglementation spécifique. [...]
[...] C'est une arme redoutable en période de mévente. Ici, l'accès à la maîtrise est rendu plus difficile encore : il faut être fils de maître pour être tisserand. Ces mesures restrictives n'ont pas cependant pas empêché l'artisanat de prospérer : Paris passe de 50.000 à 200.000 habitants en un siècle ; or on dénombre 130 métiers vers à la fin du XIIIe et pas moins de 360 tisserands (le nombre de la population a quadruplé, ce qui augmente ses besoins et mène donc à l'explosion du nombre des métiers et des artisans). [...]
[...] Pour le fil de trame, les écheveaux sont déroulés et le fil est enroulé sur une navette. La chaîne est formée d'un ensemble de fils parallèles 600 à selon la qualité du drap très serrés, ayant la longueur de la future pièce de drap, soit généralement 20 à 30 mètres. Trame et chaîne sont placées sur un métier à tisser horizontal (ostille en picard), construit généralement en chêne. À l'une des extrémités du cadre, est fixé un rouleur ou ensouple, sur lequel s'enroulent les fils de la chaîne. [...]
[...] La première lice soulevée, l'ouvrier qui se tient sur l'un des côtés du métier lance à celui qui se tient en face de lui la navette qui entraîne le fil de la trame. Le tisserand soulève ensuite la deuxième lice et on lance la navette en sens inverse. Un peigne de bois permet de serrer les fils de trame au fur et à mesure. Cette équipe doit être particulièrement coordonnée et attentive. De chaque côté de la largeur de la pièce, une lisière forme ce que l'on appelle la marque de fabrique : elle indique la qualité de la laine, le poids et la nature du tissage. [...]
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