Cours d'histoire médiévale étudiant la dislocation de l'empire carolingien. La mort de Louis le Pieux intervient le 20 juin 840 et signifie l'échec définitif de l'unité territoriale carolingienne, car on voit immédiatement les fils du défunt empereur se déchirer autour de l'héritage ; mais de même qu'on s'accorde à parler de legs culturel, religieux, voire économique de la période carolingienne, ce fractionnement ne veut pas dire qu'il n'y ait pas d'héritage politique carolingien. On pense aujourd'hui que l'intérêt du problème consiste précisément à rechercher le lien entre facteurs internes et externes : dans l'équilibre perpétuellement précaire qui structure les relations entre les rois et l'aristocratie, les attaques extérieures font pencher la balance en faveur de cette dernière, car elle s'avère, à l'expérience, plus apte à défendre le territoire attaqué.
[...] On parvient finalement à un accord en 880, où chacun conserve un royaume. Mais les échecs militaires des Carolingiens de l'ouest et de l'est, alliés pour la circonstance, contre l'« usurpateur Boson, puis la reprise au début des années 880 des attaques Vikings depuis leurs bases anglaises, mosanes et rhénanes, marquent le basculement définitif de l'ensemble carolingien : d'un assemblage de regna centraux et périphériques, régulièrement répartis entre héritiers de la dynastie, on passe à une mosaïque de grandes principautés où les Grands rivalisent avec la dynastie légitime pour exercer les prérogatives de l'État, à commencer par la défense, en leur propre nom. [...]
[...] Il ressort entre autres de ce constat que la collaboration entre frères sous l'égide de leur aîné empereur ne s'amorce pas sous les meilleurs auspices ; elle montre effectivement très rapidement ses limites Les conséquences du traité de Verdun : le régime de confraternité (843- 855) Au plan étymologique, le mot confraternité est constitué d'un préfixe latin cum qui marque le lien, l'attachement, et bien sûr de frère : autant dire que ce singulier concept politique est à prendre au sens fort, au moins dans la bouche de celui qui s'y montre le plus attaché, Lothaire. [...]
[...] Le début d'équilibre ou du moins de moindre instabilité que le partage de Verdun et le régime de confraternité s'étaient efforcés d'imposer est remis en cause dès la mort de Lothaire Ier en 855 : les deux autres frères, Charles le Chauve et Louis le Germanique, se jettent sur l'héritage de leurs neveux. Mais des facteurs bien plus puissants encore jouent contre les Carolingiens : l'aristocratie, seule à même de faire face efficacement aux attaques des Vikings et des Sarrasins, s'attache désormais à démontrer que le pouvoir politique, et donc la légitimité, réside dans ses mains. La dislocation définitive de l'ensemble carolingien et l'émergence de royaumes non-carolingiens (855-888) 1. [...]
[...] Ils mettent au point la seule parade concevable face à eux: la fortification, qui rend le siège difficile, voire impossible puisque les Normands n'ont pas de machines adéquats. La date de 864 marque le début d'une période intense de fortifications, en faveur des zones les plus riches : le bassin parisien, puis à la fin du IXe siècle la zone entre Loire et Rhin (Charles le Chauve tient de nombreuses assemblées avec ses Grands ; à la même date de 864 il ordonne de détruire dans le premier édit de Pîtres les fortifications non autorisées, montrant qu'il a bien compris le risque qu'elles signifiaient : l'émancipation des Grands). [...]
[...] Au-delà du cas aquitain bien connu, Charles doit sans cesse négocier avec les Grands de son royaume. C'est le cas à Coulaines dès novembre 843 (là encore, la date montre que cet accord aves les Grands de Francie occidentale est en rapport étroit avec le traité de Verdun), lors d'une assemblée où il apporte aux aristocrates laïcs de son royaume la garantie d'une transmission héréditaire de leurs honores, de même que leurs parents clercs se voient garantir leurs honores ecclésiastiques. [...]
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