Au VIIIe siècle, Charles apparaît comme le prince le plus puissant d'Occident grâce à sa politique d'expansion vers l'Italie, mais aussi vers la Saxe et l'Espagne. Ces batailles, en plus d'obéir à une politique d'expansion, se mettent au service de la foi et montrent que Charles est un prince chrétien puissant.
Charles souhaite, sous l'influence d'Alcuin et d'Eginhard, étendre une culture qui lui est propre, la renaissance carolingienne. Cette idée d'expansion géographique et culturelle rappelle l'Empire romain d'Occident disparu depuis 476. Dès lors, l'idée d'un retour à l'Empire se fait petit à petit.
Ainsi, Alcuin, dans sa lettre de juin 799, explique à Charlemagne que l'Europe a besoin d'une autorité laïque et chrétienne forte pour être dirigée. Charles peut alors prétendre à un retour à l'Empire où il en serait à la tête. Cette idée d'un nouvel Empire d'Occident concurrençant celui d'Orient est attendue par le pape et l'entourage de Charles comme le souligne le Liber Pontificalis, Les Annales royales et La Vita Karoli de Eginhard.
Ceci nous amène à nous demander en quoi le sacre est l'affirmation du pouvoir de Charlemagne et de l'Occident ainsi que celui du pape.
[...] En somme, il existe une corrélation certaine entre l'expansion du royaume franc avec l'extension du catholicisme en Europe. Charlemagne apparaît donc comme le défenseur du christianisme, comme l'a été autrefois l'empereur d'Occident à partir de Constantin vers 306 jusqu'à la chute de l'Empire en 476. Cela signifie qu'un royaume fort doit reposer sur une institution forte et mobilisatrice comme le catholicisme. Charles ressemble donc à Constantin, car comme lui il règne sur un vaste territoire où le catholicisme est la religion officielle. De plus, selon Alcuin, Charlemagne rassemble autour de sa personne, l'autorité impériale. [...]
[...] Cette peine a été choisie par Charlemagne au sein d'une assemblée. Une fois encore Charles prouve que l'autorité de l'Occident c'est lui. Il apparaît comme le roi au-dessus des autres rois qui mettent son rôle au service de la foi chrétienne. Mais sa fonction est bien plus que celle de simple roi chrétien. Avant son sacre par Léon III, il a été nommé patrice des Romains (ligne 22 du texte dans sa jeunesse par le pape Étienne II. Ce titre désigne dans la Rome antique et plus particulièrement sous la République romaine, les sénateurs c'est-à-dire les membres aristocrates d'une assemblée qui traitait des questions politiques, militaires, financières et religieuses. [...]
[...] L'idée d'un retour à l'Empire romain d'Occident s'explique aussi par la vacance du titre impériale à Constantinople. C'est ce qu'explique Alcuin dans sa lettre lorsqu'il parle du titulaire de la dignité impériale (ligne 4 du texte et de Seconde Rome (ligne 5 du texte A). Le premier terme désigne ainsi l'empereur d'Orient appelé aussi basileus et le second terme correspond à Constantinople. Depuis la déposition du dernier empereur d'Occident, Romulus Augustule, le fossé entre l'Empire d'Orient et l'Occident n'a fait que croître. [...]
[...] Elles sont certainement destinées à une élite de laïques et d'ecclésiastiques, proches et soutien de Charlemagne. Le troisième document, Le Couronnement, est issu de la geste d'évêque, Le Liber Pontificalis. Il s'agit de la collection des notices biographiques des papes qui se sont succédés à Rome. Cet ouvrage aurait été probablement écrit par des clercs de la cour pontificale, il serait destiné aux aristocrates laïques et ecclésiastiques. Le dernier récit provient de la Vita Karoli de Eginhard. Il s'agit d'une biographie qui retrace la vie de Charlemagne. [...]
[...] Le couronnement de Charlemagne Le dossier sur le sacre de Charlemagne comprend quatre sources narratives. Le premier texte est une lettre d'Alcuin. La lettre est un genre hérité de la Rome antique qui obéit à des codes de rhétoriques. Ici, il s'agit d'une correspondance officielle par un clerc anglais, Alcuin. Alcuin, savant et ecclésiastique anglais, étudie à la cathédrale d'York puis il en devient directeur en 778. Au cours d'une mission à Rome, en 780, il rencontre Charlemagne et sur la demande de ce dernier, il dirige un programme d'éducation destiné aux Francs. [...]
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