Etude de la relation entre le corps et l'âme au Moyen Age. Analyse de la vision des hommes du Moyen Age à travers l'Eglise, la société et la science. La vision se partage entre la peur, la méfiance, la curiosité.
[...] Aristote, oublié des Occidentaux à cette époque, a écrit un Traité de l'âme. On connaît ses œuvres notamment grâce aux traductions du grec à l'arabe et de l'arabe au latin. Dans son traité, il parle de l'acte premier d'un corps organique possédant la vie en puissance. L'âme est ainsi conçue dans une forme substantielle, plutôt que comme une chose transcendante. Un autre penseur, Averroès, pose le problème de la relation qui lie l'âme et l'intellect. Ces deux notions peuvent-elles signifier la même chose ? [...]
[...] Au Moyen Âge on dit que ce sont des morts dotés de corporéité en étant immatériels ; ce n'est donc ni un corps ni une âme. Les fantômes reviennent sur Terre aussitôt après leur mort car ils n'ont pas réussi leurs affaires terrestres avant de mourir. Ils viennent la nuit dans le rêve de leur proche, vêtu de leur habit de mort. L'historien Jean-Claude Schmitt a écrit un ouvrage sur ce sujet : Les revenants, les vivants et les morts dans l'Occident médiévale. D'après lui, les fantômes naissent au XIIIe siècle. [...]
[...] Les pécheurs vont en enfer et par essence l'homme naît pécheur. Les hommes du Moyen Âge sont obsédés par le sort des enfants morts sans baptême car ce rite représentait le pardon des pécheurs. D'où l'existence dans les esprits du Moyen Âge de Limbes pour les enfants : c'est un lieu qui se trouverait proche de l'enfer mais qui serait plus doux car il s'agit de protéger les enfants du Diable même s'il y a la trace du péché originel. [...]
[...] On parle alors de conceptions duelles. Cela a nourri les croyances des hérésies dualistes qui opposent l'âme et le corps. L'homme dans la tradition chrétienne est l'union du corps et de l'âme. Selon les théologiens chrétiens, l'âme résulte d'une création divine, elle est immatérielle et immortelle. Pour ces hommes, l'union sexuelle de deux corps créée un troisième corps mais l'âme est l'œuvre de Dieu, ce qui donne l'humanité au corps. Si elle naît en même que le corps, elle porterait aussi les souillures du péché, ce qui a ainsi conduit les théologiens à dissocier les deux. [...]
[...] Selon Etienne Templier (1277), cette conception contredit la théorie dualiste platonicienne : l'âme n'était pas créée pour les platoniciens, le corps abrite l'âme. Il s'agit d'une conception païenne contre laquelle les Chrétiens s'opposent. D'où la dévalorisation du corps et les efforts pour qu'il soit à la hauteur de l'âme. Cette âme est comme un souffle vital et elle est partiellement à l'image de Dieu, souvenir de la perfection divine guidant le corps. Le corps en soi n'existe pas pour les penseurs chrétiens car il est pénétré d'âme. [...]
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