Histoire médiévale Situation du Valais contrôle du fleuve dans la plaine récits
Autrefois complètement recouvert d'un gigantesque glacier, le Valais est aujourd'hui séparé d'une extrémité à l'autre par le long cours du Rhône. Depuis que la région est habitée, le fleuve causa aux communautés résidentes divers heurs et malheurs ; un domaine vaste, certes agréable, mais constamment menacé par les eaux.
Certains auteurs du début du XIXe se sont appliqués à décrire le Valais et nous donnent un aperçu détaillé de la situation. De quelle manière présentent-ils le Rhône et son lit ? Quel est leur sentiment par rapport à cette source naturelle si difficile à maîtriser ? Ils font rapport de l'étonnante topographie du lieu et de la mentalité des personnes qui y vivent. Quels aspects leur semblent primordiaux et apparaissent chez chacun d'eux ?
A partir des sources de la fin du Moyen Âge, nous tenterons de répondre à diverses questions qui permettront de cerner au mieux notre sujet, à savoir les utilisations du fleuve ainsi que la manière de le dompter. Les comptes des châtelains nous offrent de précieuses indications sur les rapports qu'entretenait la population valaisanne avec son voisin direct, le Rhône. Comment cohabiter avec cette masse instable d'eau ? Les crues dues aux intempéries troublaient régulièrement la vie des habitants de la plaine. Comment se protégeaient-ils des catastrophes tout en exploitant les bienfaits que pouvait amener le fleuve ?
Qui dit fleuve, dit pont, et donc entretien et droits. Les sources médiévales nous rendent compte des problèmes financiers liés aux éventuelles réparations dues aux débordements. Qui se chargeait de payer les réparations ? Que percevaient-ils en retour ?
Le Rhône est source d'inquiétude, mais il est surtout une ressource énergétique et agricole importante. Chaque témoin, à chaque époque, craint les débordements. D'ailleurs la dernière grande inondation date d'octobre 2000 : la situation fut dramatique, certaines personnes y perdirent même la vie. Les ingénieurs remettent donc en question la stricte canalisation du fleuve : une troisième correction est nécessaire pour optimiser l'utilisation du Rhône. Quels en sont les objectifs ?
[...] La désapprobation de l'abbaye au sujet de cette digue s'explique également par le fait que le Rhône marque les limites de l'abbaye d'Arbignon situé au nord du lit. D'un point de vue politique, il est donc important que le fleuve maintienne son cours. Les conflits entre voisins sont récurrents, notamment suite à la pose de digue sur un terrain inapproprié. Les délimitations des domaines doivent donc être claires. Une autre possibilité pour les riverains de protéger leurs biens est de fourrer la rive. [...]
[...] La trajectoire du Rhône dépend de la force de ses affluents ; la migration du fleuve est ainsi troublée par ses affluents, et le fleuve décrit des méandres. Ses autres affluents importants sont : la Saltine, la Visia, la Navisence (apporte les eaux d'Anniviers), la Borgne (Hérens), la Morge (Conthey), etc. La fonte des glaciers provoquée par la chaleur de l'été va constamment faire varier le régime du débit du Rhône. Déjà bien avant les diverses corrections, les débordements et inondations étaient favorisés par la quantité de matériaux déposés dans ses eaux, que le fleuve ne pouvait entraîner. [...]
[...] Le bac est lui aussi un autre moyen de déplacement. Combien gagne un batelier[57], qui fixe son salaire et quelle est son utilisation ? Les salaires des bateliers sont fixés par des conventions dont voici un extrait datant de 1681 : bache cts.) par personne avec sa charge ; pour un chargé ou non chargé de même que pour un bœuf, une vache ou un autre gros bétail, un bache (15 cts.) ; pour le menu bétail comme veau, mouton, brebis, chèvre, I cruche cts.) ; pour un poulain, une génisse, et autres semblables deux sols (10 cts.) Son salaire n'est donc pas fixe, mais va dépendre du type de transport effectué : plus l'animal, la personne ou la charge est lourde, grande, plus son salaire sera élevé et inversement. [...]
[...] Source traduite et éditée par Pierre Dubuis, mars 2007. Non datée, mais sans doute du deuxième tiers du XVe siècle, cette esquisse de la plaine entre la Balmaz et Ottans est liée à un litige entre l'abbaye de Saint-Maurice et la bourgeoisie de Saint-Maurice. Transcription et traduction des indications portées sur la carte par Pierre Dubuis, février 2007. Document no extrait des archives de la Commune de Fully. Il a été transcrit par Muriel Borgeat-Theler et analysé et traduit par Pierre Dubuis, mars 2007. [...]
[...] 545-561. DUBUIS Pierre, L'historien sourcier. A la recherche de l'eau dans les comptes des châtelains savoyards (Valais et régions voisines, XIVe et XVe siècles) Histoire d'eau. Actes de la Conférence annuelle sur l'activité scientifique du Centre d'Etudes franco-provençales, Saint Nicolas, 15-16 décembre 2001, Aoste pp. 55-69. HAENNI W. Le Rhône valaisan et ses corrections Troisième congrès du Rhône, Genève, juillet 1929. SANTSCHI Catherine «Les annales du notaire montheysan Claude Revilliodi, 1490-1525, Edition, introduction et commentaire Vallesia XXIII pp. 31-68. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture