Dans les pays de la Nouvelle Chrétienté, l'Eglise est une grande force bien intégrée, mais elle lutte pour sa liberté et elle doit trouver des compromis, notamment avec les princes-rois. Au temps d'Innocent III, on a une alliance directe de la papauté avec les hiérarchies locales.
Au Danemark le roi Valdemar II et l'archevêque de Lund, Anders Sorensen, eurent une collaboration très poussée.
En Norvège, le roi Sverre Sigurdsson lutta contre la prépondérance de l'Eglise : c'était un ancien prêtre, et pour lui l'Eglise devait être contrôlée par le roi qui était appelé au pouvoir directement par Dieu. Mais l'archevêque Erik, qui a dû passer dix ans en exil au Danemark parce qu'il était opposé au roi, trouva un appui de la part d'Innocent III. Celui-ci jeta en 1199 l'interdit sur la Norvège et appela les rois du Danemark et de Suède à une croisade contre Sverre. Ce conflit ne fut réglé qu'à la mort de Sverre.
En Pologne, l'archevêque de Gniezno, Henri Kietlicz, protesta contre la politique trop dure du prince de Grande Pologne. Il a trouvé de l'aide auprès d'Innocent III, qui a lancé une réforme dans le pays : les évêques seront désormais élus par le chapitre. Même le principal adversaire de Kietlicz, le prince Ladislas « Jambes Grêles » fut obligé d'admettre ce principe d'élection des évêques. Kietlicz a remporté cette « bataille», l'Eglise polonaise est désormais plus forte et plus indépendante.
En Hongrie, on a une monarchie forte et proche de Rome par tradition. En principe le consentement préalable du roi était nécessaire dans n'importe quelle élection ecclésiastique. Les rois revendiquaient un droit de « patronage suprême », qui selon eux remonterait aux grands saints rois, saint Etienne et saint Ladislas. La papauté contesta ce privilège spécial, mais on chercha un compromis tenant compte des droits du roi, du pape, et de l'archevêque d'Esztergom, le premier personnage ecclésiastique de la Hongrie.
En Bohème, Innocent III dû intervenir dès les premières semaines de son pontificat, à cause de la déposition de l'évêque Daniel II de Prague et le divorce du roi Premysl Ottokar. Le roi avait obtenu de l'évêque Daniel l'annulation de son mariage. L'évêque Daniel fut accusé par une partie du clergé de Prague de n'être pas élu de manière canonique. Innocent III déposa l'évêque Daniel, mais concernant le mariage du roi, l'affaire plus compliquée, car la Bohème tenait une place importante dans l'empire, au moment de la lutte pour le pouvoir entre Philippe de Souabe et Otton de Brunswick.
[...] La christianisation du peuple russe a été comparable à celle des peuples de la nouvelle chrétienté, mais il y avait des résistances folkloriques et un ritualisme prononcé. La Serbie et la Bulgarie Dans les Balkans, l'affaiblissement de Byzance à la fin du XIIème siècle a permis aux Bulgares et aux Serbes de retrouver leur indépendance, mais celle-ci était quelque peu fragile. Les princes bulgares et serbes ont donc cherché des alliances politiques avec les Latins, empereurs et papes, contre Constantinople. [...]
[...] En Hongrie, on a une monarchie forte et proche de Rome par tradition. En principe le consentement préalable du roi était nécessaire dans n'importe quelle élection ecclésiastique. Les rois revendiquaient un droit de patronage suprême qui selon eux remonterait aux grands saints rois, saint Etienne et saint Ladislas. La papauté contesta ce privilège spécial, mais on chercha un compromis tenant compte des droits du roi, du pape, et de l'archevêque d'Esztergom, le premier personnage ecclésiastique de la Hongrie. En Bohème, Innocent III dû intervenir dès les premières semaines de son pontificat, à cause de la déposition de l'évêque Daniel II de Prague et le divorce du roi Premysl Ottokar. [...]
[...] La papauté appuya les initiatives de missions et de croisades à l'égard de ces peuples. Au Danemark, les expéditions de ce genre ont renforcé l'alliance très étroite de l'Eglise et de l'Etat à l'époque des Valdemar. Plusieurs bulles d'Innocent III ont encouragé la lutte contre les païens. L'archevêque Anders Sorensen, légat du pape, fut chargé de coordonner des initiatives dans ce domaine et il reçut pour cela les pouvoirs nécessaires pour organiser l'Eglise dans les territoires soumis aux Croisés. En Livonie (la Lettonie actuelle), vers la fin du XIIème siècle, une colonie allemande, avec à sa tête l'évêque Albert de Buxhovden, s'organisa à l'embouchure de la rivière Dvina : la ville de Riga était née. [...]
[...] Les Dominicains ont trouvé dans ces pays l'appui des évêques réformateurs, qui se sont révélés être des instruments efficaces de la réalisation des réformes ecclésiastiques dans le sens du Concile de Latran IV. En 1227 l'évêque de Wloclawek du couvent de Gdansk constate qu'il n'est pas à même de remplir seule la lourde tâche de prédicateur et de pasteur, c'est pourquoi il accorde les plus vastes pouvoirs aux religieux mendiants, qu'il considère comme ses auxiliaires directs dans le domaine pastoral. [...]
[...] Les Tatars Il s'agit de l'impact sur la nouvelle chrétienté et sur la christianisation dans cette région. Au cours du XIIème et au début du XIIIème siècle, le morcellement de la Ruś de Kiev en plusieurs principautés devint un phénomène de plus en plus marquant. De nouveaux diocèses furent créés dans des régions qui jusque-là étaient périphériques : les régions de Rostov, de Souzdal-Vladimir, de la Volynie et de Galicie. À la veille de l'invasion mongole, il y avait dans la Ruś, une quinzaine de sièges épiscopaux. [...]
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