Le texte proposé est un article intitulé « Un conflit viticole du travail dans les vignes d'Auxerre aux XIV et XV° siècles » rédigé par Alessandro Stella, extrait d'une revue Histoire et sociétés rurales. Il s'agit du brouillon présenté par les propriétaires des vignes d'Auxerre au Parlement de Paris en 1393. Le texte est divisé en deux partis : la première page contient les revendications des propriétaires, quand à la seconde il s'agit d'une anticipation faite aux contestations que pourraient avoir les vignerons. L'unique ressource économique du pays d'Auxerre, située en Bourgogne, est le travail de la vigne. Celle-ci est d'autant plus importante qu'elle est l'affaire de tous. Toutes familles ou presque de la région possédaient en effet une ou plusieurs parcelles de vignes. Mais la vigne, si elle est source de richesse est également source de conflit, comme nous pouvons le voir dans le texte. Celui-ci nous relate un conflit qui opposa en 1393 les propriétaires des vignes aux travailleurs de ces mêmes vignes. Ce conflit n'est pas une nouveauté : la population auxerroise a été pendant des siècles divisée en deux camps bien tranchés. D'un côté se trouvaient les ecclésiastiques, les nobles et les bourgeois et de l'autre les vignerons et les laboureurs. Pour mieux comprendre ce conflit, il s'agit d'en retracer une brève chronologie. Jean Guilly nous apprend qu'en 1353 une émeute violente balaya la région Auxerroise, due aux bouleversements économiques profonds que causa la guerre de 100 ans dans toute la France. Le pays est alors soumis à des rapts et des pillages. Ces évènements causèrent la peur des habitants, et principalement des vignerons, qui rentrèrent de plus en plus tôt chez eux. Cette guerre, dans le pays Auxerrois, entraîna une négligence dans le travail des vignerons, qui abandonnèrent même certaines parcelles de terres. Une fois la paix conclue par le traité de Brétigny en 1360, les habitudes des vignerons ne changèrent pas. Les propriétaires des vignes, agacés par une telle attitude, demandèrent au pouvoir royal d'agir. Ils pensent en effet qu'il est temps de mettre fin aux abus qui les ruinent.
En mars 1392 la ville d'Auxerre rend publique une ordonnance royale sur la conduite à tenir par les ouvriers des vignes. Celle-ci est identique à celle donné à la ville de Sens neuf ans plus tôt, soit en 1383. Nous reviendrons plus longuement sur le contenu de cette ordonnance au cours de l'exposé. Cette ordonnance ne régla pas le conflit. Elle provoqua une vive irritation chez les vignerons. De nouveau les propriétaires des vignes se tournèrent vers le roi en lui écrivant une lettre de défense. Il s'agit là du texte de la brochure.
[...] Le travail des vignerons est ensuite réglementé par la loi, suite aux plaintes répétitives des propriétaires des vignes. L'ordonnance de 1392 réglant les heures de travail des vignerons et autres ouvrier d'Auxerre stipulait que les vignerons ne devaient laisser leurs ouvrages qu'à soleil couchant, et ainsi est-il accoutumé d'ancienneté et doit estre fait. régler le problème de la fixation des salaires maxima et la répression du vol des fruits. Les récriminations des propriétaires nous montre cependant que ni les coutumes ni les lois ne sont respectés par les vignerons qui semblent agir à leur guise, pour le plus grand mécontentement des propriétaires. [...]
[...] Les modalités de ce conflit, nous le voyons, provoquent la colère des propriétaires des vignes. Mais il faut aller plus loin dans l'analyse pour voir qu'elles les déstabilisent également d'un point de vue économique et social. Economiquement d'abord la réduction du temps de travail est une perte de gains pour les propriétaires. En effet moins les vignerons travaillent, moins les rendements sont importants. De plus, les propriétaires doivent payer un salaire aux vignerons et laboureurs prenoyent grans et excessiz pris pour leurs salaires L.26 La question des salaires n'est pas négligeable pour les propriétaires des vignes. [...]
[...] Mais certains point sont revus, il s'agit donc d'un compromis fait par le Parlements en fonction des revendications des deux partis. Ainsi les vignerons obtiennent le droit de quitter le travail plus tôt afin qu'ils soient chez eux avant le coucher du soleil. En cas de fraudes, les vignerons perdront les gains de la journée, dont la moitié ira à leur maître et l'autre à la ville pour l'entretien des fortifications. Malgré ce nouvel arrêt, les batailles restent incessantes entre les deux partis, jusqu'au 11 février 1457. [...]
[...] Ces évènements causèrent la peur des habitants, et principalement des vignerons, qui rentrèrent de plus en plus tôt chez eux. Cette guerre, dans le pays Auxerrois, entraîna une négligence dans le travail des vignerons, qui abandonnèrent même certaines parcelles de terres. Une fois la paix conclue par le traité de Brétigny en 1360, les habitudes des vignerons ne changèrent pas. Les propriétaires des vignes, agacés par une telle attitude, demandèrent au pouvoir royal d'agir. Ils pensent en effet qu'il est temps de mettre fin aux abus qui les ruinent. [...]
[...] Le temps Pourquoi les vignerons quittent le travail plus tôt III. Les conséquences de ce conflit pour les propriétaires. Les conséquences économiques Les conséquences sociales Ce texte présente la confrontation économique et sociale de deux groupes : les propriétaires et les travailleurs des vignes. Commençons par présenter les propriétaires : les informations ne sont pas nombreuses sur eux. Les sources nous apprennent généralement que les vignes Auxerroises sont la propriété d'abbayes, de nobles ou de bourgeois qui espèrent en tirer des bénéfices. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture