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Dans la conception chrétienne, la guerre est considérée comme le châtiment de Dieu. Cependant, le Moyen Âge est aussi imprégné de la pensée antique. Dans le De re militari, Végèce résume les conceptions de l'Antiquité tardive sur la guerre : elle est moyen d'instaurer la paix. Son traité est redécouvert avec la Renaissance du XIIe siècle. Dès lors, il fait autorité, ses premières traductions en langue vernaculaire datent de la fin du XIIIe siècle.
A. Le droit canon et la guerre
Durant le XIIIe siècle, au terme d'une élaboration commencée avec les Pères de l'Église et en particulier saint Augustin, le concept chrétien de guerre juste prend forme, avec les 5 critères de guerre juste élaborés pour la première fois par le décrétiste Laurent l'Espagnol vers 1210 dans son Apparatus, repris par Jean le Teutonique dans la Glossa ordinaria et par Raymond de Penafort dans la Summa de casibus : la personne, l'objet, la cause, l'esprit et l'autorité. La personne, personne du siècle et pas ecclésiastique, l'objet, pour recouvrer des biens ou défendre la patrie, la cause, par nécessité, pour que la paix soit acquise, l'esprit, pas par haine ou esprit de vengeance, l'autorité, par autorité d'Église dans le combat pour la foi ou autorité du prince, si un seul de ces points manque la guerre est injuste.
Un autre pilier de la guerre juste est érigé par le cardinal d'Ostie, Henri de Suse dans sa Summa Aurea de 1253, la distinction des 7 types de guerres dont 4 justes et licites et 3 injustes ou illicites en fonction surtout de l'autorité qui les déclare : la guerre dite romaine entre fidèles et infidèles, juste ; la guerre dite judiciaire, des fidèles combattant sous l'autorité d'un juge légitime ayant la souveraineté complète contre des gens rebelles, licite ; la guerre présomptueuse, menée par ces rebelles, illicite ; un autre type de guerre licite, est celle menée par une autorité à laquelle ce droit a été concédée dans les formes ; il existe encore deux autres types de guerre illicite : la guerre volontaire, menée par des fidèles qui combattent de leur propre autorité, par exemple les princes séculiers sans autorisation du souverain ; la guerre téméraire, des fidèles qui s'opposent à une autorité fondée juridiquement. Enfin, il existe encore une autre guerre juste : la guerre nécessaire et licite faite par des fidèles contre la guerre volontaire, c'est-à-dire contre un envahisseur.
La question est donc de savoir si les deux rois de France et d'Angleterre sont des princes au sens complet du terme et ont l'auctoritas pour déclarer la guerre. Deux autorités auraient pu le contester, le pape et l'empereur (...)
[...] Dans la tradition chevaleresque, la désertion est surtout source d'infamie pour avoir manqué à son serment et abandonné son seigneur, mais la plupart des déserteurs sont de conditions très modestes, en 1303 Edouard Ier ordonne de les faire arrêter et de récupérer les soldes déjà payées, au XVe siècle les peines s'alourdissent, prison, confiscation des terres données par la couronne en Normandie voire la pendaison. Les pénalités sont plus sévères en France où la mort est très souvent envisagée et exécutée pour trahison, crime contre le bien commun et le roi. [...]
[...] III) Les sièges Le Jouvencel de Jean de Bueil évoque la guerre de siège par le biais du sire de Chamblay. Celui-ci, suivant Végèce, recommande le recours à des pieux en fer pointus reliés par des rangées de chaînes pour barrer l'accès. Il faut aussi prévoir des guets, entourés par ces chaînes, disposés devant toutes les portes de la place. Ceci fait les assiégeants doivent ensuite choisir une large place pour installer leur camp, hors de portée de l'artillerie des assiégés, il faut placer une troupe au centre en cas d'attaque du camp. [...]
[...] VI) Logistique et intendance La logistique joue un rôle essentiel dans la conduite de la guerre : exemple des armées d'Édouard Ier. Végèce écrit que la faim fait plus de dommages dans les armées que l'épée ; les commandants du Moyen Âge font tout ce qu'ils peuvent faire pour procurer les quantités nécessaires de blé, vin et autres nécessités pour les troupes en campagne. A. Intendance Le soldat étant payé, l'armée n'est pas tenue de lui fournir la nourriture, mais on risque le danger de s'aliéner les populations en les pillant. [...]
[...] Le transfert des prisonniers Il existe deux moyens pour vérifier qu'un prisonnier a changé de main. Le premier est contractuel dans les endentures : par exemple le roi se réserve les prisonniers les plus puissants, seigneurs de sang royal ou capitaines, c'est ainsi qu'Henri V se réserve les 6 prisonniers les plus importants d'Azincourt, mais aussi dans les sous-contrats entre les capitaines et leurs écuyers même réserve des prisonniers importants pour les capitaines, mais rarement sans contrepartie monnayée. Par ailleurs, il existe un véritable marché des prisonniers auquel prennent part non seulement des capitaines mais aussi de riches marchands londoniens ou de Calais. [...]
[...] Les Français auraient du se retirer, mais leur trop grand nombre les en empêche. La première ligne est la seule à être intervenue jusque-là, mais les fuyards avertissent la 2e et la 3e ligne de la situation et la 2e ligne commence à prendre pied sur le sol boueux pour porter secours, exactement ce qu'il ne fallait pas faire, il aurait fallu envoyer la cavalerie de la 3e ligne car les archers anglais étaient alors sans défense, mais personne ne semble y avoir pensé, au contraire les fantassins se lancent dans la mêlée, poussant les autres devant, ils les obligent à rester dans cette boucherie. [...]
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