La concurrence entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel au début du XIVème siècle : la bulle Unam Sanctam (1302)

Résumé du document

La bulle Unam Sanctam rédigée le 18 novembre 1302 par Boniface VIII revêt, au-delà de la fièvre des circonstances, la forme et la valeur d'une constitution. Elle se présente en effet comme un exposé doctrinal des principes qui règlent le rapport entre le pouvoir spirituel de l'Eglise et le pouvoir temporel. Si Boniface VIII reprend à ce sujet les écrits de ses prédécesseurs, il va plus loin dans son affirmation de la supériorité du spirituel.
Boniface VIII n'y attaque qu'à mots couverts. Cependant, le bulle à un retentissement considérable lorsqu'elle parait dans le royaume de Philippe le Bel. Fruit d'une crise avec ce dernier, la bulle Unam Sanctam en provoque une autre. La réponse du roi est à la hauteur du coup d'éclat que génère la bulle.
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Extraits

[...] En effet, seule l'arche et la population qui s'y trouvait survécurent au déluge qui anéanti tous les êtres vivants de la terre. L'Eglise serait donc la seule garante de toute vie sur terre. De plus, d'après le Pape, l'Eglise est la seule institution à pouvoir garantir le droit commun. Elle seule détient les clés d'une justice équitable. Il n'existe pas de justice en dehors d'elle il n'y a ni salut, ni rémission (cad pardon des péchés L2 et 3. De plus, l'Eglise a le monopole des sacrements et de la charité ”L10. [...]

[...] Elle doit par conséquent déléguer son pouvoir temporel aux rois pour que ceux-ci puissent assurer sa défense. Le Roi n'est donc que le premier des soldats du Pape. Boniface montre dans ce passage que si les 2 pouvoirs appartiennent à l'Eglise, l'un doit être manié par l'Eglise (cad le spirituel), et l'autre pour l'Eglise (cad le temporel) ”L23. Les Rois ne sont donc là que pour servir l'Eglise. Le souverain pontife affirme que l'empire terrestre ne peut assurer seul la perfection de l'homme, parce qu'il n'est pas concerné par les fins célestes de la vie. [...]

[...] Le Cantique des cantiques est un livre de la Bible. Il revêt la forme d'une suite de poèmes, d'un chant d'amour alterné entre une Bien-aimée et son Bien-aimé. Pour les chrétiens, il s'agit de l'allégorie de l'amour entre le Christ et l'Église. Ainsi, l'époux L3 désignerait le Christ parlant de l'Eglise. Le Pape illustre ses propos par le récit de l'arche de Noé L6 à 8. On trouve ce récit dans la Genèse, chapitres et 10. A par elle (l'arche de Noé) tout fut détruit L8. [...]

[...] La concurrence entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel au début du XIVème siècle : la bulle Unam Sanctam (1302) L'époque médiévale est jalonnée de conflits qui opposent la Papauté et la Royauté. En voici un des plus fameux. Il oppose le pape Boniface VIII au Roi Philippe le Bel. Une bulle est lettre apostolique d'intérêt général portant le sceau du pape. Au Moyen Âge, le terme bulle signifiait sceau et s'appliquait également à tout document sur lequel un sceau papal ou souverain était apposé. [...]

[...] C'est dans ce concile que Boniface résolut d'envoyer à Philippe la bulle Unam Sanctam. Le pape Boniface VIII s'attaque au maître du plus vaste et du plus puissant Etat d'Occident. En effet, Philippe le Bel est à la tête, depuis le 5 octobre 1285, de près de 14 millions d'habitants sur un territoire presque comme celui de la France actuelle. On comprend donc que le Roi puisse se placer comme une menace à la papauté. Afin d'affirmer son pouvoir, pourquoi et comment Boniface VII argumente-t- il ? [...]