C'est au cours du premier siècle de notre ère, en 794 qu'apparait le concile de Francfort. En effet, cette année-là, Charlemagne convoque à Francfort un concile qui doit être la réconciliation de celui de Nicée.
Ce concile de Nicée eut lieu en 787. Il avait pour objectif de mettre un terme au conflit politico-religieux provoqué par l'iconoclasme. Le concile a affirmé la nécessité de vénérer les images et les reliques : l'honneur n'est pas rendu aux images, ni aux reliques mais, à travers elles, à la personne qu'elles représentent.
A travers le concile de Francfort, Charlemagne veut alors se mettre à la place du pape, jouer un rôle de médiateur entre Dieu et les fidèles. Le concile de Francfort détermine les canons de l'orthodoxie et se montre tout aussi déterminé en ce qui concerne le culte des images. Il condamne le concile de Nicée pour « avoir frappé d'anathème ceux qui n'accorderaient pas la même adoration aux images des saints qu'à la Divine Trinité ». Tous s'associent aux conclusions du roi, et le pape n'éprouvera pas le besoin de les contester : le triomphe de Charlemagne est alors total.
Il semble donc intéressant de nous demander quels sont, à la lumière des canons du concile de Francfort, les rapports entretenus par les pouvoirs laïques et ecclésiastiques au temps de Charlemagne ?
[...] En effet, Charlemagne, qui s'estimait protecteur de la vraie foi, marqua des réserves et commença à se considérer comme un arbitre dans le débat sur les images. En occident, on avait toujours réprouvé l'iconoclastie. Sans exclure le culte des images on les estimait surtout pour leur valeur didactique. Elles étaient les livres des laïcs c'est-à-dire de ceux qui ne savaient pas lire, comme l'avait dit Grégoire le Grand. On peignait sur les murs des églises des cycles entiers d'événements bibliques, comme, par exemple, à l'église d'Oberzell, les miracles de Jésus. Il se fit aussi que de mauvaises traductions latines de Nicée parvinrent en Occident. [...]
[...] Néanmoins, le siècle est également marqué par une forte influence cléricale, dont nous allons dès à présent étudier les apports. II les influences cléricales dans le siècle Les influences cléricales se manifestent au cours de ce siècle, à la fois par des questions débattues exclusivement par les clercs et d'autre part, par le fait que le roi soit de plus en plus conseillé par les clercs Des questions laïques débattues par les clercs Bien qu'il semble indéniable que le roi exerce une forte influence, voire une autorité complète à propos de questions concernant l'église Chrétienne, il n'en demeure pas moins que celle-ci intervient relativement fréquemment dans des questions d'ordre laïc. [...]
[...] C'est pourquoi il prendra la décision de réfuter les thèses de l'adoptianisme, et parviendra par un vote à l'unanimité suite au concile de Francfort, à condamner l'adoptianisme. Charlemagne par ses interventions dans les affaires cléricales parvient à renforcer ce qu'est la trinité en condamnant une fois de plus le concile de Nicée qui niait la réalité des trois personnes au seine de la Trinité ( le père, le fils, et l'esprit saint), en défendant un unitarisme de l'église et non pas cette Trinité chrétienne. [...]
[...] Les clercs exercent un rôle à part entière dans l'exercice du pouvoir du roi. En effet, les évêques vont même jusqu'à démettre de ses fonctions un représentant du roi, qui se nomme Transilon. En implorant le pardon et en renonçant à ses droits et ses quelques possessions, le roi mais aussi l'assemblée ecclésiastique lui ont fait grâce de la vie à la seule condition qu'il se retire dans un monastère. Ainsi, les deux autorités suprêmes du royaume sont cesse liées, elles prennent des décisions ensemble, et mêlent pouvoir et religion. [...]
[...] Le fait que le roi éclipse petit à petit le pape, dans ses fonctions, se remarque aussi par le fait que Charlemagne, une fois le concile achevé, promulguera les canons dans ses capitulaires, c'est-à-dire dans les actes législatifs, novateurs directement promulgués par l'empereur et qui sont applicables à l'ensemble du royaume. En agissant de la sorte, Charlemagne laïcise la religion en l'incorporant dans ses codes de droit. Nous avons pu voir que les interventions du roi, tendaient à éclipser progressivement les fonctions du pape dont le rôle venait à s'amoindrir pour laisser place à l'autorité toute puissante de l'empereur. Voyons dès à présent, de quelles manières le roi est-il parvenu à s'immiscer dans les affaires de l'ordre strictement clérical. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture