Occident latin, Moyen Âge, notion de crise, histoire religieuse, Église, crise institutionnelle, exil avignonnais de la papauté, crise intellectuelle, crise morale, Évangile, épidémies de peste, démographie, crise du féodalisme, guerre de Cent Ans, France, Italie, Angleterre, Europe, croisades, souveraineté, mutations sociales
Mais si la crise de la tête de l'Église est l'aspect le plus grave et le plus visible de l'ébranlement de l'appareil ecclésial, du fait même de l'extrême centralisation de celui-ci, héritée de la réforme grégorienne, la crise institutionnelle est aussi perceptible aux échelons locaux. Les désordres en tout genre se multiplient aussi bien dans le déroulement quotidien de la vie paroissiale et diocésaine que dans le fonctionnement des ordres religieux, anciens et nouveaux, des universités, etc.
[...] Les désordres en tout genre se multiplient aussi bien dans le déroulement quotidien de la vie paroissiale et diocésaine que dans le fonctionnement des ordres religieux, anciens et nouveaux, des universités, etc. Ces désordres n'étaient pas forcément, en soi, chose nouvelle, mais leur aggravation et leur accumulation finissent par retentir sur la vie religieuse de l'ensemble des fidèles laïcs. De plus, non seulement leur réalité est incontestable, mais la perception qu'en ont eu les contemporains s'est avérée souvent exagérée, ce qui ne faisait qu'attiser les mécontentements et les aspirations à la réforme. B. [...]
[...] Au total, la fin du Moyen Âge apparaît comme une époque assez favorable aux « classes moyennes » qui bénéficient du relâchement de la pression démographique et des difficultés des élites anciennes ; les possibilités d'ascension sociale se multiplient sans doute dans les milieux d'artisans, de fermiers et laboureurs, etc. C. Mutations géo-politiques Globalement, les pays de la « vieille Europe » sont les plus touchés par les crises, atteints de plein fouet par les difficultés économiques et la saignée démographique, en proie aux guerres, victimes de la relative fermeture de la Méditerranée (échec des dernières croisades, avancée turque) : ainsi de la France méridionale et capétienne et de l'Angleterre (surtout le Sud et l'Est du pays), de la Flandre, de la Catalogne, de l'Italie, de l'Allemagne rhénane et hanséatique. [...]
[...] Communément utilisée pour caractériser l'histoire de l'Occident latin à la fin du Moyen Âge, que signifie la notion de « crise » en matière d'histoire religieuse ? I. Crise de l'Église A. La crise a d'abord été une crise institutionnelle L'« exil » avignonnais de la papauté (1305-1376) marque une profonde rupture dans l'histoire d'une institution intrinsèquement liée depuis l'Antiquité à son siège romain. Cet exil débouche sur l'épisode encore plus douloureux du Grand Schisme (1378-1417), lui-même suivi de la « crise conciliaire » (1431-1449) qui voit le pouvoir pontifical à peine rétabli à Rome dans son unité mise en cause par un Concile siégeant à Bâle. [...]
[...] Le XIVe siècle a vu l'édifice scolastique ébranlé par les coups de boutoir du nominalisme (Guillaume d'Ockham) et la relative unité antérieure éclater en courants divergents, sinon antagonistes ; la synthèse thomiste gardait ses partisans, mais d'autres s'orientent vers une sorte de fidéisme qui sépare de plus en plus domaine de la foi et domaine des disciplines profanes (philosophie, sciences physiques, politiques, etc.), d'autres se tournent vers le mysticisme, d'autres encore prônent un retour à l'Évangile et à l'action pastorale par la prédication et l'exemple, parfois appuyé par le rejet humaniste des gloses et des questions syllogistiques. [...]
[...] Ces pays plus dynamiques sur le plan démographique et économique s'intègrent désormais pleinement à l'Europe tant sur le plan politique que culturel et religieux : fondations d'universités (Prague, Vienne, Cracovie, St-Andrews, Uppsala, etc.), essor des églises nationales (cf. hussisme en Bohême), etc. Conclusion Au milieu du XVe siècle, si la crise institutionnelle semble surmontée, le pape n'est plus guère qu'un prince italien et les aspirations à la réforme, malgré quelques avancées (mouvements de « stricte observance » régulière), demeurent insatisfaites. [...]
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