Commentaire de textes : Vie de Charlemagne - Éginhard (IXe siècle ap. J.-C.) et Liber Pontificalis, tome 2, p. 6-7

Thèmes abordés

Commentaire de textes, Vie de Charlemagne, Eginhard, Liber Pontificalis, pape Léon III, couronnement de Charlemagne, hagiographie, Empire byzantin, aristocratie romaine, Eglise catholique, Empire romain d'Occident

Résumé du document

Les documents que nous allons étudier sont des extraits de deux ouvrages, tout d'abord, la "Vie de Charlemagne", écrite en latin par Éginhard probablement entre 817 et 833 et traduit par François Guizot, qui est un historien et homme d'État français du XIXe siècle. Le second texte est le "Liber Pontificalis" également appelé "Livre des papes" puisqu'il est un ensemble de textes retraçant les évènements marquants des différents papes et des pontificats compilés entre le VIe et le IXe siècle, il s'agit donc d'un passage traitant du pontificat du pape Léon III (795-816) qui couronna Charlemagne à Rome en 800.

Extraits

[...] Des portraits élogieux de Charlemagne comme défenseur de l'Église catholique En effet, nous pouvons observer que ces deux textes dressent des portraits élogieux de Charlemagne et du pape Léon III, tout d'abord, dans Vie de Charlemagne, le roi est en effet mis en avant dans le texte, nous pouvons observer la place et la volonté de placer Charlemagne comme prestigieux dans le texte. Nous pouvons observer à la ligne 2 que Charlemagne était très attaché à aider l'Église catholique et qu'il fit « des dons en or, en argent, et même en pierreries » ainsi qu'en argent, et qu'il « vénérait spécialement l'église de l'apôtre saint Pierre de Rome » ligne 1 et 2. [...]

[...] Le problème qui se pose lors du couronnement de Charlemagne est que le pape aurait échangé les deux premières phases, et Charlemagne aurait été acclamé après avoir été couronné par le pape. Nous pouvons observer ces deux étapes dans Liber Pontificalis à la ligne 17 : « Le couronna d'une très précieuse couronne » puis aux lignes 20 et 21 : « l'acclamation : « A Charles très pieux auguste, par Dieu couronné grand et pacifique empereur, vie et victoire » ». [...]

[...] Ces deux textes sont donc particulièrement orientés, avec une vision très romaine pour le Liber Pontificalis et un portrait très élogieux et se rapprochant de l'hagiographie pour la Vie de Charlemagne. La Vie de Charlemagne nous présente tout d'abord l'attrait qu'avait le monarque pour l'Église Saint Pierre de Rome et le met en avant par les nombreux dons en argent, or, et objets qu'il aurait faits, puis en quoi celui-ci se montre pieu et défenseur de l'Église catholique et enfin dans une seconde partie le conflit entre le pape Léon III et les membres de l'aristocratie romaine, l'intervention de Charlemagne dans le conflit et son couronnement pendant Noël 800. [...]

[...] Le texte place également Charlemagne comme défenseur de l'Église et de la papauté et son attrait allant même presque jusqu'à la fascination pour la basilique Saint Pierre de Rome. La première partie du texte d'Éginhard, rappelant l'attrait du monarque pour l'Église de saint Pierre, sa foi et les nombreux vient placer une sorte de justification à l'accès de Charlemagne au trône de l'empire chrétien d'occident. Dans la suite du texte, Charlemagne est également placé comme un personnage humble et diplomate, on observe ligne 18 et 19 que « lui n'opposa qu'une admirable patience, à leur mécontentement, leur envoya de fréquentes ambassades, les appela ses frères », l'auteur fait référence aux empereurs de l'empire chrétien d'Orient qui s'opposait à l'accession au trône de Charlemagne. [...]

[...] Le premier vis-à-vis du texte est qu'il aurait été très compliqué pour le pape de prendre une décision de cette importance seule et sans l'appui d'une assemblée d'autant plus pour un pape beaucoup moins puissant et influent que son prédécesseur Hadrien Ier qui lui avait plus de pouvoir vis-à-vis de l'aristocratie romaine et de la hiérarchie ecclésiastique. Ensuite cette vision centrée sur le pape qui accorde les pouvoirs à Charlemagne dans le Liber Pontificalis posera problème entre Charlemagne et le pape puisque le couronnement viendra se placer comme une double légitimation de pouvoir conflictuel. II. [...]