L'auteur, Guy De Chauliac, est né aux environs de l'an 1298 et est mort en 1368. Il est considéré comme un des précurseurs de la médecine chirurgicale en disséquant le premier des corps humains dans un but médical. Dans ce texte, il analyse les pestes de 1348 et 1360. La première, apportée par les Mongoles qui envoient des pestiférés à Caffa (comptoir Génois) fut la plus meurtrière. La seconde touche moins de personnes mais reste, évidemment, tout aussi effroyable. Ces deux pestes marquent le XIVème siècle de manière irréfutable, les conséquences démographiques seront dramatiques et même le roi cherche à connaître les causes de ces épidémies. Cause religieuse ou scientifique, toujours est-il que la science est sollicitée pour apporter des réponses. Et l'auteur nous apporte ici le point de vue d'un homme de science du XIVème siècle. D'un homme de science qui cherche à savoir quels sont les causes des épidémies, quelle en est la propagation, quels moyens pour y remédier.
Ainsi, nous pouvons nous demander quelle est la part de science dans les informations que nous donne Guy De Chauliac, et quelle est donc la part du sacré ou du surnaturel. Comment le scientifique médiéval voit-il la peste ?
Nous essayerons de répondre à ces questions dans une étude du texte en trois parties. Notre première partie s'attachera à la propagation de l'épidémie. Dans une seconde partie, nous étudierons les causes de l'épidémie pour l'auteur, puis, nous finirons par étudier les moyens entrepris pour soigner la peste.
[...] Même si nous n'avons pas de chiffres précis pour dénombrer les morts de la peste, nous savons cependant que la population européenne a diminué de moitié environ, après celle-ci. Ces troubles sont d'ailleurs si profonds qu'ils mènent les gens à douter de l'Eglise. La société d'après la peste fut différente à celle avant la peste et nous pouvons penser que Guy De Chauliac, qui est contemporain de ce changement, est aussi un témoin important puisque lettré et scientifique. Même s'il fut nommé chanoine de Reims par Innocent VI, le divin ne tient pas la place centrale dans son récit. [...]
[...] En effet, l'origine est connue mais de manière imprécise. Mais le vecteur de l'épidémie, la puce, n'est pas encore connu, ce qui explique le fait que Guy De Chauliac déclare qu'il suffisait de se regarder pour l'attraper (l. 13-14). La propagation rapide de l'épidémie amène aussi l'auteur à chercher des précédents. Ainsi, ligne 20 à 26, il explique que tous les précédents, à savoir les pestes survenues à l'époque antique, comme la peste dite de Justinien, au VIème siècle. Mais aucune ne fut aussi effroyable que la peste noire. [...]
[...] Or, cette théorie repose sur des faits scientifiques. En effet, l'auteur explique que cette conjoncture astrale mit en mouvement les humeurs épaisses Ligne 52, comme l'aimant attire le fer il explique donc ainsi par des faits scientifiques (l'aimant) ce qui ne peux pas être expliquer par la science (mouvement des humeurs épaisses Toujours est-il que malgré cette explication, la majorité du peuple voit une cause divine à cette épidémie. Guy De Chauliac ne parle pas du vaste mouvement des flagellants, même si, proche des papes, il est bien placé pour le constater. [...]
[...] Autre disposition, diminuer le sang c'est-à-dire pratiquer des saignées qui, malheureusement, provoquaient en même temps un affaiblissement du malade, facilitant encore sa mort. Par contre, nous constatons que le médecin privilégie le renouvellement et la purification de l'air. En effet, la peste pulmonaire se propageait beaucoup plus rapidement dans les milieux clôt et c'est sans doute pourquoi les plus touchés par la peste furent d'abord les notaires ainsi que les prêtres ou les médecins, en contact direct avec les pestiférés. [...]
[...] Ce texte nous montre donc la vision de la peste qu'avait un homme de science du XIVème siècle. Même si les causes de la peste, pour l'auteur, s'éloignent de la religion, et surtout, s'éloignent de la puissance divine la part du surnaturel reste encore très importante. Cela dit, il parait évident que les liens qui unissent science et astrologie accentuent encore l'évolution des sciences. Même si Guy De Chauliac ne connaissait ni les tenants ni les aboutissants de cette peste, il réussit néanmoins à la comprendre, à l'éviter et même à la guérir. [...]
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