Circonstances, mise en place, Triumvirat, César, consulat de César, Pompée
Appien est un historien grec né à Alexandrie en 90 après JC. Il remplit quelques fonctions équestres, dont un poste à Rome, sous Antonin. C'est à la fin de sa vie qu'il écrivit en Grec son Histoire romaine en 24 livres, parus vers 160. Le récit allait des origines jusqu'au règne de Trajan; il était développé selon un plan original, que l'on qualifie d'ethnique : Appien envisageait successivement les différents peuples, dans leur aire géographique, par rapport à la conquête romaine. Les livres XIII à XVII forment les cinq livres des guerres civiques (période 133-35 av.JC), dont est issu le texte étudié. L'Histoire romaine se caractérise par une absence presque complète de dates : Appien dit dans sa préface qu'il lui a semblé superflu de dater chaque événement.
L'extrait étudié nous conte la mise en place du triumvirat : en 61, lorsque Pompée revient d'Orient, il rencontre l'hostilité du sénat qui refuse de ratifier sa réglementation de l'Orient et de lotir ses vétérans. César, rentré d'Espagne en grand vainqueur, se voit octroyer le triomphe. Mais il veut avant tout briguer le consulat de 59. N'ayant pas eu l'autorisation de se présenter in absentia, il renonce au triomphe. C'est dans ces circonstances que les deux hommes se rapprochèrent. César ajoute Crassus, à peine réconciliée avec Pompée. Cette alliance est appelée "triumvitat", pacte privé et secret. Crassus avait l'argent, Pompée ses vétérans et ses conquêtes, César son génie et l'idolâtrie des foules. Les triumvirs se partagèrent les charges de l'Etat en se garantissant l'aide mutuelle. C'est ainsi que César est élu consul en 59.
[...] Il n'y aura plus en fait, jusqu'à la fin de l'année, qu'un seul consul, César, devant qui les optimates abdiquaient parce qu'ils avaient enfin compris, par l'adoption de sa loi agraire, que, flanqué de Pompée et de Crassus, il disposait d'une puissance insurmontable. Bibliographie Source Appien, Les guerres civiles à Rome II les Belles Lettres Ouvrages généraux F. Hinard, Histoire romaine, tome 1 : Des origines à Auguste Fayart Ouvrages spécialisés C. Nicolet, Le métier de citoyen dans la Rome républicaine, Gallimard E. [...]
[...] C'est dans ces circonstances que les deux hommes se rapprochèrent. César ajoute Crassus, à peine réconciliée avec Pompée. Cette alliance est appelée "triumvitat", pacte privé et secret. Crassus avait l'argent, Pompée ses vétérans et ses conquêtes, César son génie et l'idolâtrie des foules. Les triumvirs se partagèrent les charges de l'Etat en se garantissant l'aide mutuelle. C'est ainsi que César est élu consul en 59. Il s'agira donc de voir dans quelles circonstances se mit en place ce triumvirat et quelles auront été les influences de Crassus et de Pompée lors qu consulat de César. [...]
[...] Pour l'avenir, on se contenta de la formule plutôt vague selon laquelle rien dans la conduite de la politique ne devait se faire au détriment de l'un des trois. L'alliance de César, Pompée et Crassus ne tarda pas à attirer sur elle les foudres de leurs adversaires optimates, et lorsque Varron raconta dans un ouvrage le récit de cette entente, il l'intitula la Tricaranos, le monstre à trois têtes (l.10-11). Le triumvirat constitué, il restait maintenant à César à se faire élire consul et à faire voter des lois qui lui tenait à cœur. [...]
[...] A ce moment délicat pour Pompée, l'offre de soutien mutuel faite alors par César ne pouvait qu'être la bienvenue : "Comme Pompée s'indignait de cette attitude, il passa un accord avec César" (l.8). Mais César avait également besoin de l'appui de Crassus qui pouvait lui mobiliser son argent et sa clientèle. Né en 114, Crassus avait rejoint Sylla et était ressorti immensément riche des proscrits. Après avoir écrasé la révolte de Spartacus, il fut consul avec Pompée en 70. C'est donc César qui réconcilia Crassus avec Pompée ce qui aboutit au premier triumvirat, une conjoncture d'intérêts inattendue. [...]
[...] César décida donc de se tourner vers le peuple : "[César] haranguait le peuple" (l.22). Débarrassé du sénat qui le gênait, César évoqua au grand jour les adhésions qu'il s'était ménagé dans l'ombre. "En pleine assemblée du peuple il demanda à Crassus et à Pompée leur avis sur ses projets de loi" (l.22-23) : Crassus, en quelques mots, apporta son soutien. Pompée lui qui n'était pourtant pas un orateur, se lança dans une véritable harangue, passa en revue les articles du projet et les approuva un à un : "[Crassus et Pompée] approuvèrent les projets de lois" (l.23). [...]
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