En 843, l'Empire carolingien construit par Charlemagne est partagé entre les trois fils de Louis le Pieu par le traité de Verdun. Cette désagrégation de l'Empire est révélatrice d'une crise de l'Etat et du pouvoir tant dans sa conception que dans son exercice. L'unité géographique et politique reconstituée par les rois carolingiens et notamment par Charlemagne est suivie d'un morcellement territorial et politique qui donne naissance à une multitude de seigneuries. Les causes de cet émiettement politique et territorial sont nombreuses.
Le partage de l'Empire est lié à la conception patrimoniale du pouvoir qui perdure sous les Carolingiens. Ainsi, Charlemagne avait prévu de diviser l'Empire entre ses fils, mais le hasard voulu que seul Louis le Pieux survive et monte sur le trône, permettant le maintien de l'unité impériale pendant quelques années.
En 817, avec l'Ordinatio imperii, Louis le Pieux organise l'unité juridique de l'Empire qui devait être divisé territorialement entre ses trois fils. Le remariage de Louis le Pieux et la naissance d'un quatrième enfant remet en cause ce partage. Après le décès de Louis le Pieux en 840, une lutte fratricide éclate entre les fils survivants, lutte qui aboutit en 843 au partage de Verdun : à l'Ouest, le royaume de Charles le Chauve (la Francia occidentalis), à l'Est celui de Louis et entre les deux celui de Lothaire (la Lotharingie).
[...] En effet, le commerce et la monnaie se raréfient. La monnaie d'or finit par disparaître et Charlemagne institue le monométallisme argent. La raréfaction de la monnaie, auquel il faut associer un déclin des villes, entraîne une disparition du grand commerce. De fait, le grand domaine devient le centre de la vie économique dans un système d'économie fermée, rurale, ou l'on y produit tout ce qui est nécessaire aux habitants (autosubsistance). Ce grand domaine est alors source de puissance pour son propriétaire grâce aux redevances qu'il perçoit de ses tenanciers ainsi qu'au contrôle qu'il exerce sur eux. [...]
[...] La châtellenie constitue ainsi la cellule politique de base car ce cadre étroit est le mieux adapté aux exigences politiques, sociales et économiques de l'époque. Ces seigneuries sont de taille variable et leurs frontières souvent très floues. Elles s'imbriquent les unes dans les autres. Son titulaire y exerce les droits de puissance publique appartenant auparavant à l'Etat (droit de justice, droit de ban, de battre monnaie Si les seigneuries apparaissent comme des succédanés d'Etat, elles ne sont pas pour autant des entités pleinement autonomes. [...]
[...] Cette montée en puissance de certains grands s'accompagne d'une appropriation des prérogatives de puissance publique par les agents royaux et des particuliers. Les réseaux vassaliques Les réseaux vassaliques participent à la médiatisation des hommes libres. On appelle médiatisation le phénomène de subordination de certains hommes à d'autres (lien personnel) qui de fait échappent à l'autorité directe de la puissance publique. La vassalité se répand à tous les niveaux de la société: le roi l'utilise certes à son profit mais les grands dignitaires laïcs et ecclésiastiques font de même. [...]
[...] Le phénomène est surtout perceptible dans la France mineure (c'est-à-dire les régions comprises entre les Flandres et l'Aquitaine et entre la Normandie et la Bourgogne). De nombreux comtés deviennent à leur tour des entités politiques autonomes du pouvoir royal. Il s'agit par exemple des comtés du Mains, de l'Anjou, de Mâcon, de Nevers, d'Auxerre. L'apparition de la châtellenie A la fin du Xème siècle, le phénomène gagne le pagus qui se désagrège en châtellenies: les vicaires et les vicomtes deviennent indépendants. [...]
[...] Celui qui possède la terre finit par exercer le pouvoir de commandement sur les habitants du domaine. C'Est-ce que les historiens appellent la théorie du régime domanial. II- Les conséquences de l'émiettement politique et territorial On distingue trois grandes étapes dans le processus de dislocation de l'Etat: la formation des principautés territoriales la dislocation du centre et l'apparition de la châtellenie qui aboutissent à la naissance de la seigneurie, nouveau centre d'exercice du pouvoir. La formation des principautés territoriales La constitution des principautés territoriales est facilitée par l'existence de certaines caractéristiques L'apparition des principautés territoriales A la fin du Ixème siècle (entre 888 et 920), les régions périphériques du royaume se constituent en principautés sous l'autorité souveraine d'un chef héréditaire: au Nord, le comté de Flandre, le duché de Bretagne, le duché de Normandie, le duché de Bourgogne, au Sud, le duché d'Aquitaine, le comté de Toulouse. [...]
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