« C'est à toi donc maintenant que s'adresse ma parole, à toi, qui que tu sois, qui renonce à tes volontés propres et prends les nobles et fortes armes de l'obéissance, afin de combattre pour le Seigneur Christ, notre véritable roi ».
Cette citation, tirée du prologue de la règle de l'ordre du Temple, permet de donner un aperçu de la vie de ceux que l'on appelle ici les chevaliers du Christ. Il nous est ici donné une description de leur mode de vie par Saint Bernard, grâce à ce texte issu de son œuvre de laude novae militiae, que l'on pourrait traduire par Louange de la nouvelle milice, et dont le titre original complet est Liber ad milites Templi de laude novae militiae. Il s'agit en réalité d'une lettre écrite par Saint Bernard à Hugues de Payns (mort en 1136), fondateur de l'ordre du Temple, entre 1129 et 1131. C'est donc un document public ainsi qu'une source littéraire, historiographique.
Son auteur, Saint Bernard, n'est autre en réalité que Bernard de Clairvaux. Né en 1090 ou 1091 au château de Fontaine-lès-Dijon, il est issu d'une famille de la noblesse moyenne de Bourgogne et reçoit une éducation à l'école canoniale de Châtillon-sur-Seine dès l'âge de 9 ans. Il entre dans la vie monacale en 1112 à l'abbaye de Cîteaux, nouvel ordre monastique réformateur et menant une vie plus rigoureuse selon la règle de Saint-Benoît que les bénédictins de Cluny. Ardent défenseur de la réforme monastique entreprise par les cisterciens, il fonde en 1115 l'abbaye de Clairvaux dont il est élu abbé jusqu'à sa mort survenue en 1153. Considéré comme un réformateur du monachisme au XIIe siècle, il est également un grand défenseur de la croisade qu'il considère comme une guerre sainte contre les infidèles pour protéger les lieux saints chrétiens et acquérir son salut. C'est dans ce contexte que Saint Bernard soutient la création de l'ordre du Temple et de sa règle présentée au concile de Troyes en 1129.
[...] On voit ainsi que les chevaliers du Christ mènent une vie monastique inspirée en grande partie de la règle de saint Benoît, notamment pour ce qui est de la vie commune et concernant le renoncement à tout bien propre. Bernard de Clairvaux semble par ailleurs penser à la ligne 15 que c'est, entre autres, ce mode de vie commune ainsi que ce vœu de pauvreté, en mettant ainsi tous les membres sur un même pied d'égalité, qui permettent à ces moines d'être aussi unis, car nulle différence ne peut ainsi semer la discorde entre eux. [...]
[...] Les chevaliers du Christ selon Saint Bernard. C'est à toi donc maintenant que s'adresse ma parole, à toi, qui que tu sois, qui renonce à tes volontés propres et prends les nobles et fortes armes de l'obéissance, afin de combattre pour le Seigneur Christ, notre véritable roi Cette citation, tirée du prologue de la règle de l'ordre du Temple, permet de donner un aperçu de la vie de ceux que l'on appelle ici les chevaliers du Christ. Il nous est ici donné une description de leur mode de vie par Saint Bernard, grâce à ce texte issu de son œuvre de laude novae militiae, que l'on pourrait traduire par Louange de la nouvelle milice, et dont le titre original complet est Liber ad milites Templi de laude novae militiae. [...]
[...] Enfin, on peut ajouter que d'autres ordres religieux vont également devenir des ordres militaires religieux afin de protéger les lieux saints de la chrétienté, comme ce sera le cas, quelques années après l'ordre du Temple, des moines de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem ou Hospitaliers, qui sont créés en 1099, mais ne commencent à tenir un rôle militaire qu'à partir de 1137. Mais ceci est une autre histoire . Bibliographie Ouvrages. DEMURGER A., Chevaliers du Christ. Les ordres religieux militaires au Moyen Age, Paris, Hachette DEMURGER A., Vie et mort de l'ordre du Temple, Paris, Seuil, coll. Histoire LEROY T., Les Templiers, légendes et histoire, Paris, Imago Sites internet. [...]
[...] Or, les chevaliers du Christ sont des religieux, mais aussi des soldats. La création de l'ordre du Temple en 1129 suscite par conséquent de nombreuses critiques en Occident, particulièrement au sein de l'Eglise, qui n'admet pas cette pratique guerrière de la part de clercs réguliers. On peut penser que c'est notamment pour justifier le port des armes par ces hommes que Bernard de Clairvaux a rédigé cet éloge des chevaliers du Christ. En outre, il utilise aux lignes 43-46 des citations de la Sainte Écriture pour montrer qu'il est nécessaire de combattre les ennemis du christianisme, donc de combattre pour Dieu. [...]
[...] On peut également penser que, lorsque l'auteur parle de celui qui commande (l.10), il fait allusion à un plus petit échelon de la hiérarchie qui est le commandeur des chevaliers, à la tête en général d'une dizaine de frères-chevaliers, et qui est au service du maréchal, autorité militaire suprême de l'ordre, subordonné au maître. On remarque par l'ensemble de ces citations que le chevalier du Christ doit renoncer, lors de son entrée dans l'ordre, à toute volonté personnelle au profit des besoins collectifs. Cela permet ainsi de créer une certaine solidarité, comme l'écrit l'auteur à la ligne 17, où il souligne que l'ensemble de ces chevaliers agit comme un seul homme, montrant ainsi que tous sont dévoués à la même cause, à servir Dieu. [...]
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