Au XIIe siècle, certaines villes du royaume de France acquièrent des statuts urbains qu'on appelle des chartes de franchises. On désigne par cette expression un acte émis par un seigneur reconnaissant aux habitants d'une localité ou d'un groupe de localités un statut particulier qui leur confère des droits de nature et d'ampleur variables. La charte est donc un acte juridique.
Le document que nous allons traiter porte sur la charte « Willelmine » de Reims. Nous sommes donc en présence de la traduction en français de la charte accordée par Guillaume à ses "chers fils et fidèles bourgeois" et écrite par Willelmine. Cette charte date de 1182, la date étant mentionnée sur le document et confirmée à la fin de la charte (...)
[...] Selon la charte, un échevin élu (pour un an) doit tenir sa place. Guillaume, par l'intérmédiaire de Willelmine nous fait part de sa volonté de faire tenir la charge de l'échevin pourvu qu'il ait suffisament de forces corporelles. On voit que le rôle d'échevin peut être pris comme un privilège d'avoir une charge publique mais que c'est un rôle à risque et que l'échevin s'expose. Les lignes 20 à 26 font mention du cas ou un ou plusieurs échevins rendrait un jugement pas assez raisonnable L'archevêque essaye de créer un climat de confiance avec ses bourgeois en leur montrant que les échevins n'auront pas tout pouvoir. [...]
[...] De ce fait, l'autorité des archevêques est prépondérante. Il faut également savoir que la seigneurerie ecclésiastique s'est bien mieux et bien plus rapidement adaptée au monde de la ville que la seigneurerie laique. La gestion seigneuriale pratiquée par les évêques ou dans notre cas par l'archevêque est plus efficace et plus constante car le patrimoine religieux n'est soumis ni aux partages successoraux, ni aux échanges liés aux alliances par mariage. La ville de Reims sera fortement marquée par le caractère religieux du pouvoir. [...]
[...] C ) Un caractère irréversible ? Le caractère de la charte semble très affirmé, il est même sacré de par le double aspect de Guillaume à la fois archevêque et seigneur. Le dernier paragraphe du texte mentionne que le contenu de la charte demeure désormais ferme et invariable Le caractère fort de ce texte étant encore accentué par la dernière phrase et le fait qu'il soit donné par la main du chancelier Lambin. Nous retrouvons, comme dans le premier paragraphe la menace divine de l'anathème. [...]
[...] La charte Willelmine est arrachée par les bourgeois au cours d'un processus assez long. On voit que cette charte est une concession faite par le seigneur. En effet, une communauté va se former sous l'impulsion des marchands et de ceux qui dominent la production des textiles (toiles de Reims . ) et sera un des vecteurs du mouvement d'émancipation. En 1139, une commune est établie sur le modèle de celle de Laon. L'initiative des bourgeois de Reims déplait fortement aux autorités ecclésiastiques qui obtiennent du pape l'interdiction formelle de cette compagnie infâme Les bourgeois ne vont pas se résigner et vont déclencher une deuxième inssurection en 1166 1167. [...]
[...] La charte Willelmine de Reims prévoit ces magistrats, les échevins, qui doivent être rétablis dans la cité de Reims. Ceux ci seront élus par la communauté Les bourgeois du ban de Guillaume vont donc obtenir le droit d'être jugés, en cas de procès, par douze échevins qui seront élus chaque année au début du Carême. Les bourgeois auront également le droit de récréance (liberté sous caution avant un jugement). Cependant, l'archevêque va se réserver la juridiction pour les délits de vol, de meurtre et de trahison. [...]
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