Pépin II (qui était fort du patrimoine et du réseau d'alliances et de dépendances hérités, par son père, des Arnulfides de la Moselle, par sa mère des Pippinides de la Meuse, et conforté par son mariage avec Plectrude héritière des Hugobertides du Rhin moyen) avait réussi:
- à mettre sous le joug non seulement l'Austrasie dont il était devenue en 680 maire du palais, mais aussi la Neustrie et le nord de la Bourgogne.
- à préserver l'influence franque au-delà du Rhin.
- et même à conquérir la Frise rhénane, c'est à dire le delta du Rhin qui était aussi important sur le plan stratégique que sur le plan économique.
Mais, à sa mort en 714, les deux fils nés de Plectrude étaient déjà mort, et il ne laissait de ce côté qu'un petit-fils de six ans, Theodoald. Frisons et Neustriens profitèrent de la faiblesse du parti austrasien pour se soulever et récupérer leur indépendance. Celui qui sauva l'héritage de Pépin et la puissance de l'Austrasie, s'imposant d'abord contre Plectrude et son petit-fils, puis contre les Frisons et les Neustriens qu'il vainquit tour à tour (717-719), fut « Karl » ou Charles, plus tard appelé Martel, fils de Pépin et d'une seconde épouse, Alpaïde.
Avec Charles Martel, on rentre dans l‘une des périodes les plus classiques de l'historiographie du Moyen Âge européen. Pour la première fois depuis le III e siècle, l'Occident connaît au VIIIe et au début du IX e siècle une période de relatif équilibre (parachèvement de la christianisation, stabilité ethnique et politique, retour d'une croissance démographique et économique).
[...] De Charles Martel à Charlemagne: ascension des Carolingiens et unité de l'occident Pépin II (qui était fort du patrimoine et du réseau d'alliances et de dépendances hérités, par son père, des Arnulfides de la Moselle, par sa mère des Pippinides de la Meuse, et conforté par son mariage avec Plectrude héritière des Hugobertides du Rhin moyen) avait réussi: - à mettre sous le joug non seulement l'Austrasie dont il était devenu en 680 maire du palais, mais aussi la Neustrie et le nord de la Bourgogne. [...]
[...] En outre, il renforça sa base sociale en même temps que son armée. C'est-à- dire qu'il fit rentrer dans sa dépendance assermentée un nombre de plus en plus important de fidèles ou vassaux, dont il rémunérait le service en leur confiant des terres prélevées ou sur le patrimoine de sa famille (mais celui-ci, au même titre que le fisc royal, avait tendance à diminuer, du fait de la multiplication des donations); ou sur les terres du fisc ou les terres saisies à la suite de campagnes militaires de plus en plus souvent victorieuses; ou, enfin et surtout (ce devint en effet une pratique de plus en plus répandue), sur les terres d'églises, considérées comme des terres publiques et à ce titre (en toute légitimité selon Charles et ses conseillers) confisquées (au sens propre, c'est à dire réintégrées au fisc). [...]
[...] En attendant, Charlemagne, qui avait créé dès 781 des royautés déléguées pour ses trois fils légitimes (Charles en francie, Pépin en Italie et Louis en Aquitaine), conçut en 806 un projet de partage entre eux trois, sans envisager le devenir du titre impérial (comme si cette distinction ne lui avait été attribuée qu'à titre personnel). Il fallut la mort précoce des deux aînés pour qu'en 813 il associât le survivant, Louis, son Empire, en le couronnant lui-même empereur à Aix-la-Chapelle, retirant toute initiative à la papauté. [...]
[...] Carloman a un gros noyau centré sur le centre de la Gaule; Charles un vaste croissant allant des côtés aquitaines jusqu'à la Germanie méridionale en passant par le nord de la Neustrie et presque toute l'Austrasie. La chance veut que Carloman meure en 771: Charles écarte son neveu Pépin de la succession de son père. Il devient de facto le maître de tout le regnum. Les conquêtes A la suite de son père, Charles mobilise l'armée de tous les hommes libres chaque année, non plus en mars (comme le voulait une tradition héritée de Rome), mais en mai (nécessité de fourrage naturel pour une armée où la cavalerie occupe une place toujours croissante). [...]
[...] La rénovation impériale Charles a voulu remplacer les multiples résidences de ses prédécesseurs (où il séjourna volontiers au début de son règne) par une authentique capitale. Il créa donc vers 794 au cœur de l'Austrasie, à proximité d'une station thermale connue par les Romains qu'il fréquentait souvent, et au cœur de forêts giboyeuses, le palais et l'église-halle (dite chapelle d'Aix (Aix-la-Chapelle), dont il fit bientôt sa résidence quasi permanente. Son architecture et son décor empruntèrent beaucoup au modèle du palais impérial de Byzance et des plus prestigieuses églises de Jérusalem (églises du Saint-Sépulcre), de Ravenne (église impériale, bâtie sous Justinien, de Saint Vital) et de Rome (Saint-Pierre). [...]
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