A l'époque Heian, les femmes japonaises semblent jouir d'une position relativement élevée, à tel point que certains historiens rejettent l'appellation de "patriarcale" pour cette période (Wakita: 79). D'autres auteurs, au contraire, mettent l'accent sur la position de dominées des femmes, dès le VIIe siècle.
Il semble, cependant, que les femmes aient été encore davantage dominées avec l'établissement d'un gouvernement de guerriers et que le statut des femmes de l'ère Muromachi soit encore moins favorable que celui de leurs ancêtres.
Qu'en est-il, au juste? Quels sont les droits et statuts des femmes, et leurs limites, aux deux époques considérées ? Comment le changement, si changement il y a eu, s'est-il opéré ?
[...] Toutefois, si à la fin du XVIe siècle les femmes sont vraiment mises en marge de la société, cela prend, en fait, assez longtemps. Ainsi, si les femmes sont de moins en moins présentes dans les registres officiels, elles continuent à être présentes dans les registres non officiels. Elles jouent encore un rôle très important dans la société, notamment dans l'économie. Les femmes héritent encore, mais si elles dirigent, de fait, des propriétés, la terre est enregistrée sous le nom de leur mari. [...]
[...] Si un certain nombre de possibilités étaient offertes aux femmes dans la période Heian, elles devaient, néanmoins, se plier à un certain nombre de restrictions. Les femmes étaient, ainsi, exclues de la vie publique. S'il y avait bien une sorte de hiérarchie pour les femmes à la Cour, Shônagon remarque "After all women really have the worse time of it . it does sometimes happen that the daughter of a commoner becomes principal consort of a High Court Noble and that the daughter of a High Court Noble becomes Empress. [...]
[...] A la fin du XIVe siècle, les femmes perdent le droit d'hériter, mais aussi d'amasser des propriétés (Wakita: 82). Au début de l'époque médiévale, toutefois, la division égalitaire entre héritiers hommes et femmes reste permise. Pendant un certain temps, il n'y a pas de changement dans les pratiques d'héritage: les femmes pouvaient ainsi être jitô. De plus, les épouses pouvaient avoir une propriété en tant que gokebun (portion de la veuve); quand le mari mourait alors que les enfants étaient encore jeunes, c'est même tout le domaine qui passait à la veuve. [...]
[...] Si l'on en juge par le Pillow Book, les femmes pouvaient, d'ailleurs, tout comme les hommes, avoir plusieurs amants. Le mode de mariage d'avant le Xe siècle, où le mari "rend visite" à sa femme, paraît avoir donné pas mal d'indépendance à la femme; dans les familles provinciales importantes, il arrive qu'elle garde le contrôle d'une entreprise commerciale: prêt d'argent, production et vente de saké, serriculture . (Wakita: 81). Les femmes de la Cour d'Heian semblent, elles aussi, avoir eu une certaine indépendance. [...]
[...] Le changement du statut des femmes japonaises entre la période Heian (794 - 1185) et l'ère Muromachi (1333 - 1587): l'histoire d'un déclassement? A l'époque Heian, les femmes japonaises semblent jouir d'une position relativement élevée, à tel point que certains historiens rejettent l'appellation de "patriarcale" pour cette période (Wakita: 79). D'autres auteurs, au contraire, mettent l'accent sur la position de dominées des femmes, dès le VIIe siècle. Il semble, cependant, que les femmes aient été encore davantage dominées avec l'établissement d'un gouvernement de guerriers et que le statut des femmes de l'ère Muromachi soit encore moins favorable que celui de leurs ancêtres. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture