L'aire géographique couverte par ces monuments publics est restreinte avant tout à l'Italie communale: Italie padane (Lombardie, Emilie, Romagne), Italie Centrale (Toscane, Ombrie). Ils ont été par excellence les bâtiments publics qui ont abrité les représentants des institutions communales: podestats, prieurs, Capitaine du Peuple, conseils communaux, etc.). Comme tels, ils sont devenus, à côté de la cathédrale, les monuments typiques d'une organisme politique dont la vivacité s'affirme tout au long de deux siècles en Italie: la Commune.
[...] Des règles d'hygiène sont édictées pour les marchés, notamment en ce qui concerne l'alimentation. Le souci des autorités de préserver la dignité de la nouvelle place transparaît : il convient que la place ne soit pas souillée par les marchands et leurs clients. Les boutiques et ateliers de la bordure de la place civique font l'objet de soins particuliers, et ne peuvent être admis autour de la place que les commerces propres : changeurs, marchands textiles, etc. On sait par ailleurs tout le soin mis à paver ces nouvelles places publiques, d'une façon souvent élégante qui tranche avec l'ordinaire des rues voisines. [...]
[...] L'élargissement de la participation à l'assemblée populaire nécessite désormais des emplacements plus vastes que ceux en usage jusqu'ici. L'installation de la concio, décrétée par les consuls mais probablement avec l'assentiment de la concio entière, sur la place de la cathédrale ne va pas sans entraîner un important remaniement du nouveau centre religieux et civique de la cité. Le rassemblement de quelques centaines de personnes exige le dégagement d'un espace assez large. Aussi, les consuls sont-ils amenés à élargir la place principale de la ville, procédant au passage à de véritables expropriations pour nécessité publique, afin de permettre la réalisation d'un assez vaste parterre devant la cathédrale. [...]
[...] De plus, la construction du palais devient vraiment un acte politique : il n'est pas innocent que Padoue décide un agrandissement conséquent de son Palazzo della Ragione en 1306, pour contrer la seigneurialisation rampante, dans le contexte de l'Ecerenis d'Albertino Mussato. La part tenue par le palais public dans les villes communales est capitale : siège des institutions, ils sont, face à la cathédrale, le bâtiment public par excellence au cœur de la cité. Si dans les premiers temps du régime communal, les palais publics sont inexistants, le régime populaire leur a donné vie. [...]
[...] De plus, on ajoute pour la première fois une statue équestre d'un podestat (Oldrado di Tresseno). Palais et acte politique : La fonction du podestat tend à s'amenuiser au cours du XIIIème ; d'arbitre qu'il était entre les factions en lutte, il finit par être appelé le plus souvent d'une ville étrangère, en fonction du parti dominant. Son rôle devient celui d'un chef de parti plus que d'arbitre. Il n'est alors pas surprenant qu'il soit récusé par la parti adverse, et le popolo s'efforce ainsi, là où les milites tentent de garder le pouvoir, de lui opposer son propre podestat ou son Capitaine. [...]
[...] Les sources concernant cette seconde vague sont nombreuses : livres de compte, actes notariés, procès verbaux et délibérations des conseils (qui nous renseignent enfin sur l'idéologie qui préside à ces constructions). Matériaux et construction : Le matériau utilisé pour la construction des palais communaux donne des tons différents aux divers édifices. La brique est fréquente en Lombardie et en Emilie ; le ton rouge qui anime les étages du monument, la légèreté des briques, donnent alors un aspect moins lourd que l'effet obtenu par la pierre. [...]
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