Ce capitulaire a été rédigé à la fin du VIIIe siècle selon Guy Fourquin ou au début du IXe siècle, selon Jean Favier dans son Dictionnaire de la France médiévale, vraisemblablement dans la chancellerie d'Aix-la-Chapelle, capitale du souverain des francs, Charlemagne. Dans ce document, nous pouvons dégager trois thèmes : une société rurale, un commerce local et la maîtrise du pouvoir
[...] Les propriétés latifundiaires sont l'essence même du mode d'exploitation des campagnes. Il s'agit d'une permanence depuis l'époque romaine, renforcée après le IIIe siècle et la désaffection du mode de vie urbain. Les Carolingiens ont reconstitué ces grands domaines, mouvement commencé par les Mérovingiens ; ils se concentrent entre la Seine et le Rhin, cœur même de l'Empire carolingien Comme le montre les différents chapitres , chaque villa comprend à la fin du VIIIe siècle, la réserve qui rassemble la terre, près et vignes, mais aussi les friches et les bois ; les vignes (article les étables (article nos bois et nos forêts »(article 36). [...]
[...] Nonobstant une culture plus au nord qu'aujourd'hui, il ne peut se cultiver partout. Dans le chapitre le roi ou l'empereur permet d'acheter du vin et de l'acheminer vers les domaines. Il paraît possible que ce vin puisse venir d'assez loin. Les régions méridionales produisant déjà beaucoup, de la Bourgogne à la Septimanie, mais, pour Guy Fourquin, les vins provenaient du Bassin Parisien ou des vallées moyennes de la Moselle et du Rhin. De toute façon, afin de ravitailler les courtisans d'Aix ou l'armée, un commerce à une échelle aujourd'hui internationale a pu se développer. [...]
[...] Enfin, nous observons toute l'importance pour le pouvoir que revêt cette exploitation des grands domaines. Il en tire sa puissance, sa supériorité sur les grands aristocrates. Là, naît la vassalité. Charlemagne veut des fidèles serviteurs, heureux de leur sort. Malgré toutes ces précautions, les successeurs de Charles et de son fils Louis le Pieux vont perdre la mainmise sur ces grands domaines : les serviteurs du pouvoir vont s'en emparer. N'avons-nous pas là un texte qui souhaite prévenir la féodalité ? [...]
[...] Leurs surplus pourraient s'accroître et intensifier le commerce. Le roi ou l'empereur désire que ses domaines montrent l'exemple sur le plan fiscal : les intendants doivent être les premiers à rendre la dîme pour donner le bon exemple (chapitre 36). C. L'encadrement des délégués du pouvoir : Nous percevons bien que plusieurs articles du capitulaire rappellent que le pouvoir central, celui qui siège à Aix-la-Chapelle est celui à qui reviennent les productions, les surplus et les produit de ces derniers. [...]
[...] Les porcs représentaient la grande affaire du pacage forestier. On mesurait d'ailleurs l'étendu d'une forêt par le nombre de porcins qu'elle pouvait engraisser. Le porc dans les grands domaines était fumé en grand nombre. Articles 31 et 45 : les ovins et les caprins étaient alors importants pour leur lainage qui permettait la naissance d'un petit artisanat textile et de tannerie. Les femmes d'une villa devaient fournir chaque année une certaine longueur d'étoffes. Mais, il faut surtout insister sur le fait que l'élevage fournissait des engrais naturels aux terres moissonnées. [...]
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