Capitulaire de Nimègue, Empire, Charlemagne, religion chrétienne, fidélité
Le capitulaire de Nimègue fut rédigé en 806 et était destiné aux missi. Ceux-ci devaient faire prendre connaissance de ce capitulaire dans les différentes régions de l'Empire et ils devaient faire en sorte qu'il soit appliqué. Nimègue est une ville située aujourd'hui aux Pays-Bas et à l'époque de Charlemagne, elle était une des résidences d'hiver de l'empereur. On peut donc supposer que ce capitulaire fut rédigé pendant l'hiver 806-807, à un moment où la disette sévissait dans plusieurs régions de l'Empire.
[...] Au sud, il conquit le royaume lombard (officiellement pour venir en aide au pape Hadrien 1er menacé par le roi lombard) et devint roi des lombards en 774. A l'est, il conquit la Bavière la Saxe (entre 774 et 785) et les Avards (en Hongrie). Cette politique avait été héritée de son père : c'était la politique de la dilatatio regni. Charles, que l'on appelle Charlemagne à partir de 800, était donc à la tête d'un royaume très hétérogène qu'il souhaitait unifier et au sein duquel il souhaitait voir émerger un sentiment d'appartenance à une même communauté. [...]
[...] La fidélité est une notion héritée de l'époque romaine : c'est l'héritage des liens clientélaires. A l'époque romaine, celui à qui l'on promettait fidélité, le maître, offrait chaque jour un panier repas à son fidèle permettant à ce dernier de vivre sans avoir à travailler. En contrepartie, le fidèle soutenait son maître lors des élections (soit il donnait son vote à son maître, ou au maître de son maître si celui-ci était le client d'un autre homme). Dans le serment de fidélité de 806, on retrouve ce devoir de protection de la vie du fidèle par celui qui est au dessus. [...]
[...] Il fit donc prêter un serment de fidélité à tous les hommes libres et à certains non-libres. La notion de serment est importante car elle donna une dimension sacrée à l'acte. Dans l'optique du jugement dernier, on ne pouvait pas se permettre de ne pas respecter ce serment. Ce caractère sacré du serment était formalisé dans la formule que devait prononcer le fidèle : Ainsi Dieu m'aide, et ces reliques de saints qui sont en ce lieu Cette dimension sacrée n'était pas présente avant dans les liens de fidélité. [...]
[...] Les droits de circulation étaient l'apanage de l'Etat. Les Grands n'avaient donc pas à faire payer de taxes à ceux qui voulaient passer sur les territoires dont ils avaient la responsabilité (par leur charge publique). Cette mesure devait aussi permettre de faire baisser les prix car, dans les prix, les marchands comprenaient une partie pour rembourser les taxes qu'ils avaient dues payer. Enfin, il demanda à ceux qui ont recueilli sur leur bénéfice ou leur alleu plus de grain qu'il ne lui en faut pour lui et ses gens et veuille vendre ce surplus, qu'il ne le vende pas plus cher que deux deniers le muid d'avoine, trois deniers le muid d'orge, trois deniers le muid d'épeautre battu, quatre deniers le muid de seigle et six deniers le muid de froment battu ; et que le muid soit conforme à celui qui a été défini pour tous de façon à ce que chacun ait même mesure et même muid (chapitre 18). [...]
[...] Ils faisaient ce qu'ils voulaient du revenu de leur bénéfice. Il n'est pas mentionné non plus que ces Grands utilisaient les revenus du domaine royal (qu'ils géraient dans le cadre de leur fonction publique) à des fins personnels. Le problème était qu'ils utilisaient les serfs qui étaient sensés travailler sur le domaine royal pour les faire travailler sur leurs propriétés personnelles. Par conséquent, le domaine royal était abandonné et les revenus de celui-ci diminuaient. Or, il était important dans cette période de disette que le domaine royal fournisse des ressources ils utilisent sur leurs propres domaines nos serfs, attachés à leurs bénéfices de sorte que nos curtis sont abandonnées et qu'il arrive même dans certains lieux que les voisins en éprouvent de grands dommages D'autre part, le fait que ces comtes et autres grands s'achètent des propriétés nous amène à nous poser une question : à qui achetaient- ils ces propriétés ? [...]
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