Capitulaire générale des "missi dominici"

Résumé du document

En rédigeant ces capitulaires, Charlemagne institutionnalise le rôle des missi dominici qui étaient restés extraordinaires sous les mérovingiens. L'Admonitio Generalis les rend ordinaires, et ce capitulaire de 802 affine l'institution et les intègre dans l'organisation administrative de l'empire tout en définissant leur rôle. C'est en tant qu'empereur que Charlemagne possède la légitimité lui permettant de légiférer et ainsi continuer l'une des ses œuvres, celle d'organiser au mieux l'administration de son empire.
On peut donc se demander si la rédaction de ce capitulaire montre la volonté de Charlemagne de maintenir l'ordre dans son empire en contrôlant l'activité des dirigeants. Dans un premier temps on remarque que Charlemagne, en instituant les missi dominici à son administration, veut exercer son contrôle absolu sur l'ensemble de son royaume. A cet égard, le rôle des missi dominici est principalement celui de rendre la justice mais une justice conforme à celle de Dieu.

Extraits

[...] De plus, des experts et des techniciens sont formés. De cette façon, la justice rendue est plus à même d'être conforme à celle de Dieu. Une fois cet objectif atteint le juge ne doit pas s'écarter de la droite justice et ceci est permis par l'écriture des lois qui leur permettent de s'y référer et d'éviter de rendre de faux jugements par ignorance. La volonté de Charlemagne est donc de faire en sorte que la justice divine soit supérieure à toute autre forme jugement et que tous les moyens doivent être mis en œuvre pour la réaliser. [...]

[...] Ils sont d'autant plus astreints à prendre les dispositions nécessaires que les missi dominici sont dotés de l'autorité royale. Le comte qui s'occupe de l'administration urbaine de sa circonscription peut faciliter la circulation des missi dominici en construisant des routes par exemple. Le centenier qui lui est le chef d'une troupe de cent hommes dans la garde bourgeoise, est chargé d'empêcher une quelconque agression à l'égard des missi dominici. II Une justice basée sur la volonté de Dieu Dans ce capitulaire Charlemagne définit les préceptes divins auxquels la justice doit être conforme et par quels moyens peut-elle être réalisée. [...]

[...] De plus, ceux qui sont chargés de rendre la justice ne verront que l'idée de rémunération et négligeront de ce fait la cause juste qu'ils défendent. Cette justice doit être impartiale, car elle doit s'appliquer de la même façon pour tout le monde. Rien ne doit influer sur l'application de la justice, aucune considération autre que celle de vouloir juger équitablement n'est acceptable. Charlemagne pour faire admettre cette impartialité s'appuie sur des éléments de l'Église. En effet dans ce capitulaire, se sert du Deutéronome il s'agit là du cinquième et dernier livre de la Bible hébraïque. [...]

[...] En rédigeant ces capitulaires, Charlemagne institutionnalise le rôle des missi dominici qui était resté extraordinaire sous les Mérovingiens. L'Admonitio Generalis les rend ordinaires, et ce capitulaire de 802 affine l'institution et les intègre dans l'organisation administrative de l'empire tout en définissant leur rôle. C'set en tant qu'empereur que Charlemagne possède la légitimité lui permettant de légiférer et ainsi continuer l'une des ses œuvres, celle d'organiser au mieux l'administration de son empire. On peut donc se demander si la rédaction de ce capitulaire montre-t-il la volonté de Charlemagne de maintenir l'ordre dans son empire en contrôlant l'activité des dirigeants ? [...]

[...] Tous les hommes libres doivent y participer. Le comte doit être assisté de personnages censés connaître le droit qu'il nomme lui-même, ce sont les scabini ou échevin. Mais le pouvoir de juger est aussi détenu par le tribunal du palais. Celui-ci juge les cas d'infraction au bannum, les désobéissances des moines des prêtres, les homicides sur parents. Les assises des missi elles sont compétentes pour les autres causes, ce ne sont que des jugements rendus par les missi qui ont la possibilité de revoir les jugements du mallus. [...]