Document évoquant les campagnes navarraises à la veille de la Peste noire. Il mentionne que ces campagnes étaient surpeuplées et que les paysans testaient de nouvelles méthodes pour améliorer le rendement des cultures. Mais cette société a également été traversée par des tensions que nous étudierons.
[...] Ces améliorations dans les méthodes de recouvrement expliquent que la Navarre ait pu, jusqu'en 1350, vivre du sien. Par ailleurs, du fait que les seigneurs aient cherché à imiter le roi, la pression fiscale a grandi à la fin du XIII° siècle. La hausse démographique a été soutenue par ce système social. Le seul moyen possible de desserrer la pression fiscale individuelle est en effet d'être plus nombreux. Dans les régions de pechas capitales, on joue sur la composition des feux, si bien que l'on peut trouver des feux à plusieurs têtes qu'on appelle les feux integros. [...]
[...] Les violences entre communautés rurales voisines se multiplient. Elles ont souvent pour origine des voies de fait entre deux personnes. La question de l'honneur mobilise souvent l'ensemble des deux communautés dont ils sont issus. Le banditisme se manifeste désormais sous forme de crimes organisés et collectifs. Ce sont des manifestations de remise en cause de l'ordre dont le roi est le garant. Elles sont souvent suivies de grandes expéditions punitives royales. Conclusion : Maurice Berthe souligne l'incapacité du système à réagir à la pression des campagnes. [...]
[...] Dans la montagne, on constate la même situation. Dans l'ensemble du royaume, si on ne considère que les quatre mélindas qui se situent au sud des Pyrénées, on compte au total dans la première moitié du XIV° siècle de 50 à feux. En ce qui concerne seulement les villages, on compte, au début du XIV° feux; en 1818, il n'y en avait plus que 9350. On s'aperçoit que la Navarre de 1350 est 15 fois plus peuplée que celle de 1818, et ce dans les mêmes limites géographiques. [...]
[...] Jusque là ces terres étaient réservées à un usage collectif, depuis la seconde moitié du siècle, on note de plus de tentatives d'appropriation personnelle de ces terres. Il faut dire que les changements dynastiques sont propices à ce genre d'initiatives. Une fois accaparées, ces terres sont destinées à être défrichées pour être transformées en emblavures. Ces accaparements posent bien sûr des problèmes entre les communautés qui pouvaient être co- usagères de ces sotos. Ce qui est problématique, c'est la diminution de l'espace réservé aux bêtes. [...]
[...] Une société traversée par des tensions 1. L'apaisement des rapports seigneuriaux : L'homogénisation de la Navarre du point de vue fiscale répond à un souci européen. On en a déjà parlé. L'intérêt de ces pechas est de fixer une fois pour toutes les charges et les devoirs des paysans. Cette modernité fiscale explique le souci administratif de comptabilité que l'on retrouve dans les comptes de pechas. Cette comptabilité permet de mieux prélever; la fraude devient plus difficile, notamment dans le cadre des pechas taxadas car celui qui cherche à ne pas payer voit son voisin lui tomber dessus car il n'a pas envi de payer sur lui. [...]
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