Jean Boccace est un écrivain florentin assez réputé en son temps pour ses romans et poèmes en italien et en latin. L'oeuvre majeure et celle qui rencontra le plus vif succès fut Le Décaméron écrit entre 1349 et 1351, c'est-à-dire juste après la terrible épidémie de peste noire qui frappa toute l'Europe et Florence particulièrement. Ce contexte tragique n'est pas anodin quant à l'écriture du Décaméron qui cherche à trouver des réponses face à cet événement. Dans notre étude, nous nous pencherons particulièrement sur la sixième nouvelle de la première journée, sur la troisième nouvelle de la troisième journée et sur la deuxième nouvelle de la quatrième journée où Boccace nous parle des ordres mendiants dans leur relation avec la pauvreté et les laïcs (...)
[...] Cependant, plus loin , en dehors de notre extrait, on apprend que Frère Alberto finit par se faire démasquer et punir. Cela est typique de la structure des nouvelles de Boccace. En effet, dans les descriptions faites, bien souvent des frères mendiants commettent des forfaits mais à chaque fois, à cause de leur manque d'intelligence, ils se font piéger à leur tour - Le manque d'intelligence Boccace insiste en effet sur cet aspect car comme nous l'avons mentionné plus haut, les frères mendiants sont censés se montrer responsables de la prédication de l'Evangile à la population. [...]
[...] Plus loin, Boccace parle aussi de la «bêtise» et de la «sottise» d'un frère mineur qui se fait manipuler. En fait, Boccace veut contre-balancer le caractère sournois, donc un peu intelligent des frères mendiants avec l'idée de «l'arroseur arrosé» : ils trompent mais ils sont aussi trompés - L'hypocrisie Enfin, Boccace ne manque pas de les présenter tout au long de ses nouvelles comme des hypocrites qui clament haut et fort de grand principes qu'ils ne s'appliquent pas même à eux-même. [...]
[...] En fin de compte, on s'aperçoit à travers ces exemples que les caractéristiques qui faisaient à la fois la renommée et le prestige des ordres mendiants par le passé comme le détachement des biens matériels et la vie dans la pauvreté et la chasteté sont bafouées largement. En faisant citer ses quelques exemples par de jeunes florentins, Boccace veut chercher à montrer qu'il y a une certaine banalité des transgressions par rapport aux règles fixées par le pères fondateurs du XIIIème siècle. [...]
[...] Il est en effet intéressant de comparer ces écrits avec la règle des frères mendiants afin de mieux comprendre les intentions et l'importance des attaques faites par Boccace. En effet, alors que les principales caractéristiques des frères mendiants sont la pauvreté, la chasteté et la prédication de l'Evangile (ce qui suppose un minimum d'érudition), Boccace cherche à nous montrer par des exemples simples les déviances de comportement des frères mendiants qui sont ainsi présentés sous un nouveau jour bien peu flatteur. [...]
[...] Plus que la critique de ce frère mendiant en particulier, ce qu'il est intéressant de noter dans cette phrase c'est le fait qu'il généralise cette pratique par le «tout comme ses semblables». Ce n'est ainsi pas un acte isolé mais bien une pratique habituelle qui est dénoncée. A la ligne 11, il précise également que le moine : «loin de lui l'idée de corriger l'accusé de sa mécréance, il n'y voyait qu'une occasion de remplir ses poches de florins, ce qu'il fit d'ailleurs». [...]
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