Lorsque les Carolingiens prennent en main le royaume, le monachisme est surtout bénédictin. Mais au milieu du VIIIe siècle, tous les monastères ne suivent pas la même règle. A la fin de son règne, Charlemagne se rend compte que le meilleur moyen de réformer les monastères était d'imposer partout la règle qui lui paraissait excellente, celle de saint Benoît. A sa mort en 814, Louis, roi d'Aquitaine depuis 781, est l'unique fils vivant. Son père l'avait fait couronner Empereur à Aix-la-Chapelle en septembre 813.
La vie de Benoît d'Aniane a l'immense avantage d'avoir été écrite par un de ses disciples : saint Ardon. Il fut en outre un des premiers disciples de Benoît, le connut assez à Aniane, voyagea suffisamment avec lui pour en tracer un fidèle portrait. Son nom primitif était Smaragde, suivant l'usage d'alors il échangea contre celui de Ardon, tout comme Winfried devint Boniface. Ainsi qu'il le dit lui-même, Ardon composa son récit à la prière des moines du monastère d'Inda, au lendemain de la mort de Benoît d'Aniane en février 821. Il l'aurait écrit après le printemps 822, mais avant 825, année à laquelle la communauté d'Aniane le possédait déjà dans ses archives. Il s'agit donc d'un témoignage direct d'où est extrait notre document.
De son vrai nom Witiza, Benoît d'Aniane est né en 751. Fils d'un aristocrate wisigoth, Aigulfe, comte de Maguelone. Envoyé comme ‘‘nourri'', l'éducation de Benoît d'Aniane est faite à la cour de Pépin le Bref, où il devient échanson de la Reine, puis à celle de Charlemagne. Il commence sa carrière en tant que militaire, participant en particulier en 773 aux campagnes italiennes de Charlemagne. Mais en 774, à la suite d'un évènement dramatique en voulant sauver son frère d'une noyade, il fait profession monastique dans un monastère à Saint-Seine près de Dijon, préférant la bure à la cotte de maille. Après avoir étudié les différentes règles en usage, il décida de faire revivre la règle de saint Benoît dans le monastère qu'il fonda sur ses propres terres, près du ruisseau d'Aniane, affluent de l'Hérault. II y acquit une réputation de sainteté qui attira près de lui de nombreux disciples.
[...] Ce rôle d'avocat et de père était très important en ce temps de réforme de l'Eglise. Partie II : Préparation de la réforme 1. Le rôle de Benoît d'Aniane L'Eglise régulière, qui avait connu un essor remarquable sous les Mérovingiens, connaissait plusieurs règles de vie commune, à savoir le monachisme irlandais de Saint Colomban, celui de Saint Martin et celui de Saint Benoît. Le rôle que s'était fixé Benoît d'Aniane était celui de réformateur, dans le but du retour à l'esprit de saint Benoît de Nursie, fondateur de l'Ordre bénédictin. [...]
[...] Les synodes d'Aix-la-Chapelle sont donc un tournant dans la vie monastique occidentale, et dans la chrétienté tout court. L'extension de la règle bénédictine à tous les monastères de l'Empire fut également l'œuvre de Charlemagne et de Louis le Pieux. Le capitulaire monasticum réaffirma l'obligation de l'adoption de la règle de Saint Benoît dans chaque monastère après avoir été complété par Benoît d'Aniane ? Mais la réforme était plus difficile à imposer que prévu. Les habitudes sont plus fortes que la volonté de l'Empereur. Bibliographie GOBRY, Ivan, Histoire des Rois de France. [...]
[...] Il codifie les usages et coutumes monastiques selon l'esprit de la règle bénédictine. Le but de cette constitution est de réglementer et surtout d'unifier la vie des moines en véritable communauté pour mieux structurer la société ecclésiastique, qui a la tâche d'encadrer et de guider le monde laïc. La réforme vise aussi à redéfinir l'activité des moines, où la part de la liturgie devient prépondérante, ainsi que la part contemplative, au détriment des activités apostoliques ou manuelles, qui avaient une large place dans le monachisme anglais et germanique. [...]
[...] De son vrai nom Witiza, Benoît d'Aniane est né en 751. Fils d'un aristocrate wisigoth, Aigulfe, Comte de Maguelone. Envoyé comme ‘‘nourri'', l'éducation de Benoît d'Aniane est faite à la cour de Pépin le Bref, où il devient échanson[1] de la Reine, puis à celle de Charlemagne. Il commence sa carrière en tant que militaire, participant en particulier en 773 aux campagnes italiennes de Charlemagne. Mais en 774, à la suite d'un évènement dramatique en voulant sauver son frère d'une noyade, il fait profession monastique dans un monastère à Saint-Seine près de Dijon, préférant la bure à la cotte de maille. [...]
[...] Tome 1 La sanctification de l'ordre temporel et spirituel. Paris, PUF, collection Nouvelle Clio Histoire et ses Problèmes [1re éd. 1986] 400 p. RICHE, Pierre, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Empire. Paris, Hachette, Pluriel p. Un échanson était un officier chargé de servir à boire à un roi, un prince ou à tout autre personnage de haut rang. En raison de la crainte permanente d'intrigues et de complots, la charge revenait à une personne en qui le souverain plaçait une confiance totale. [...]
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