Bataille de Grunwald, Zielone Pole, 1410, Annales de Miechów, reine Marguerite de Danemark, Moyen âge, paix de Toruń, évêque de Cracovie, Msczislao, abbé de Tynczia5, Terre de l'Ordre des chevaliers allemands, peuples baltes, Lituanie, Pologne
L'Europe médiane des derniers siècles du Moyen âge est un théâtre d'affrontements entre des États en construction, tel le royaume de Pologne. Parmi ces Etats, deux relèvent, pour des raisons différentes, d'une qualification particulière : le grand-duché de Lituanie (le terme même, insolite, de grand-duc – dux supremus, dit le texte – révèle l'incapacité des analystes contemporains à définir la nature du régime lituanien des derniers siècles du Moyen Âge) et la Terre de l'Ordre des chevaliers allemands, territoire de colonisation développé à partir du début du XIIIe siècle aux dépens des peuples baltes, sous la forme de la domination théocratique d'un ordre de moines-chevaliers, un cas unique en Occident.
[...] Meissen et Dresde en sont les villes principales. En allemand : Elbling. En allemand : Kulm. En allemand : Strasburg. Aujourd'hui Malborg, en Pologne. Cette dernière mention a été ajoutée sur le manuscrit par une autre main, postérieure. [...]
[...] De l'armée du roi seulement furent tués. Aussitôt cette victoire accordée par le seigneur Dieu vinrent tous les grands de Prusse, trois évêques, les maires (consules) d'Elblag[10], Torun, Gdansk, Chelmno[11], Brodnica[12] et presque toutes les autres cités et ils jurèrent l'hommage à notre seigneur roi et lui soumirent toutes leurs cités et leurs châteaux. Mais, par la suite, ces perfides violèrent leurs promesses et sortirent de l'obédience du roi. Mais ils furent punis de leur défection, car plusieurs furent tués par la suite, beaucoup capturés. [...]
[...] On évoquera à ce propos la réflexion théologique et juridique des Polonais sur l'illégitimité religieuse des entreprises des Teutoniques, développée quelques années plus tard par leurs délégués au cours du concile de Constance. Mais, pour notre auteur, la légitimité chrétienne du combat des Polonais ne fait aucun doute : le récit du conflit ne vient-il pas immédiatement après l'évocation du pèlerinage à Jérusalem de l'évêque de Cracovie et de son compagnon abbé bénédictin ? Et l'anonyme quatrain de renforcer cette apparente bonne conscience : la bataille a lieu le saint « jour de la Division des Apôtres, après la solennité de la messe ». [...]
[...] (Suit un quatrain : L'an mil quatre cent dixième/au mois d'août, les porte- croix furent courbés sous le glaive/du roi de Pologne, après la solennité de la messe/le jour de la Division des Apôtres). [Les notes des années suivantes s'intéressent à la succession de l'archevêque de Gniezno, puis reprennent le récit des événements touchant le monastère de Miechów] ► Origine du document : texte original en latin, Annales Mechowienenses, manuscrit de la bibliothèque de Saint-Pétersbourg ; édition : G. PERTZ, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, t. [...]
[...] Ici devait intervenir un rappel (le plus bref possible) des origines de l'Ordre (en insistant sur la double vocation de ces hommes, monastique et militaire, à l'instar des Templiers ou des Hospitaliers), un rappel plus disert sur leur installation en Pologne, sur l'assimilation, en termes de mérites religieux, de leur combat à la croisade de Terre Sainte (ce que rappelle le port de la croix qui leur vaut l'appellatif décerné par notre chroniqueur), sur la constitution d'une hiérarchie religieuse et militaire (le texte cite « le maître de Prusse, leur maréchal, le commandeur de Gdansk », sur la dévolution des terres de l'Ordre à la Vierge Marie [ce que rappellent les nombreux toponymes du type Marien ici Marienburg], sur la colonisation de la Prusse et de la Livonie, avec la constitution d'un réseau de forteresses [ici Marienburg] et de villes [le texte cite « les maires (consules) d'Elblag, Torun, Gdansk, Chelmno, Brodnica »]. Les Teutoniques ne sont pas seuls en cause ; le texte évoque [avec une exagération tout épique] « des milliers de barons et de nobles qu'ils avaient amenés de Misnie, de Bavière, du Rhin, de Bohême, de Silésie, de Hongrie et de Saxe ». Il convient d'expliquer ici ce qu'était, depuis les premières décennies du XIVe siècle, ce que les chroniqueurs de langue française, empruntant à l'allemand, appellent la « rèze de Prusse ». [...]
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