Le baptême de Clovis : un élément constitutif de l’identité française, jusqu’à la Révolution française

Thèmes abordés

Foedus, baptême de Clovis, fils du roi Childéric, église des Saint-Apôtres, descendants de Mérovée, Belgique seconde, Grégoire de Tours, Victoire sur les Wisigoths, hérésie arienne, sujets gallo-romains

Résumé du document

Clovis est le fils du roi Childéric, enterré à Tournai en 481 en tant que païen avec un important mobilier funéraire (armes, pièces d'or) ce qui atteste son statut de roi et ses croyances religieuses. Childéric, « un roi aux deux visages », romanisé et germanique païen n'avait aucun objet chrétien à proximité, il y avait des squelettes de chevaux dans des fosses (un cheval avait une grande valeur, donc ils sont là en l'honneur du roi défunt). Clovis est enterré dans l'église des Saint-Apôtres (qui n'existe plus), qu'il a fondée à Paris spécialement, car en tant que roi chrétien il y a eu une conversion au christianisme et un baptême. C'est un événement fondateur dans l'histoire royale de France, car c'est le 1er des rois francs à se faire baptiser par un évêque catholique. La source principale est l'évêque Grégoire de Tours (VIe) mais ce n'est pas la plus fiable. Il présente le baptême selon l'optique que sa religion l'emporte sur toutes les autres.

Extraits

[...] Celui-ci s'est développé dans certains royaumes germaniques, comme dans les royaumes burgonde et wisigoth en Gaule, sous l'impulsion des rois germaniques qui s'y étaient convertis. Les peuples germaniques se sont convertis au christianisme des ariens pour conserver leur identité face à Rome. Les ariens sont des chrétiens qui ont refusé les croyances des évêques et qui pensent que Jésus et l'Esprit saint sont subordonnés à Dieu le père, qu'ils ne sont pas de même essence divine : Jésus n'aurait pas le même degré de divinité que Dieu le père. [...]

[...] La source principale est l'évêque Grégoire de Tours mais ce n'est pas la plus fiable. Il présente le baptême selon l'optique que sa religion l'emporte sur toutes les autres. Qui était Clovis ? Quel retentissement eut son baptême, reçu de l'évêque Remi de Reims ? Comment ce baptême, dont nous ne savons finalement que peu de choses, devint-il un événement constitutif du pouvoir royal dans l'espace qui allait devenir le royaume de France, et même un élément constitutif de l'identité française, jusqu'à la Révolution française ? Telles sont les questions que nous aborderons. [...]

[...] Le royaume des Francs, sous Clovis, va ainsi connaître une remarquable expansion. La chronologie des étapes de la conquête qu'il réalisa est sujette à discussion, car fondée sur le récit de Grégoire de Tours et je la donne ici à titre indicatif. - rappel : 476 : déposition du dernier empereur romain d'Occident. Les forces politiques en Gaule les plus importantes sont le royaume franc de Childéric, le royaume du général romain Syagrius, le royaume wisigoth et le royaume burgonde. [...]

[...] Les enjeux de la conversion et du baptême de Clovis : Toutes ses relations avec les sujets vont être bouleversées. Ses relations avec ses sujets : - Ses sujets francs : un choix risqué, mais assumé : La décision de Clovis était un acte courageux, car même si une partie des Francs se fait baptiser avec lui, Clovis s'était assuré du soutien de l'aristocratie et d'un bon nombre de guerriers, même tout le peuple franc ne se convertit pas. C'était un pari extrêmement risqué, car il aurait pu perdre son trône et même sa vie, en effet ses sujets Franc sont païens et Clovis renonce aux croyances ancestrales. [...]

[...] Le père de Clovis, Childéric, roi des Francs saliens, un roi fédéré : Clovis succède à Childéric, qui régnait sur des sujets francs, mais aussi sur des sujets gallo-romains qui étaient chrétiens. Il appartenait à une lignée de roi franc, descendants de Mérovée. Ils avaient coutume de porter les cheveux longs, les seuls parmi les Francs, appelés les rois chevelus Clovis hérite d'un petit royaume avec des sujets de croyances différentes. Il se situe dans la province romaine appelée Belgique seconde. [...]