La Flandre française connaît un nouvel essor économique à la fin du XIIème siècle grâce au dynamisme de l'industrie drapière urbaine.
Douai est l'une des cinq grandes villes de la Flandre française à s'inscrire dans ce phénomène d'essor des villes grâce à l'industrie. Douai est situé le long de la Scarpe à la frontière de l'Artois, au XIIIème siècle on estime sa population à environ 10 000 à 20 000 habitants.
La draperie ne naît pas au XIIIème siècle puisqu'elle existe déjà à l'état rural pour une consommation locale. Mais au XIIIème siècle elle connaît son apogée car elle devient urbaine, se perfectionne et s'ouvre au commerce international
Douai bénéficie alors d'une place propice à l'essor de l'industrie drapière puisqu'il se trouve au centre du commerce renaissant du Nord. Cet essor de l'industrie drapière provoque des changements économiques et sociaux dus au développement de la ville, qui nécessite la création de nouveaux encadrements et de nouvelles structures pour réglementer et contrôler ces changements. Dès 1180, Douai bénéficie d'une autorité municipale détachée de l'autorité comtale. Le conseil municipal appelé dans le Nord conseil des échevins ou échevinage permet un encadrement puisqu'il légifère en matière de justice, de police et d'administration et est garant de la paix sociale. Les échevins légifèrent au moyen de bans c'est-à-dire de règlements qui touchent des secteurs très divers comme ici la draperie. Le premier ban sur la draperie à Douai est édicté en 1229, mais la majorité est promulguée vers 1250. En tout, environ trente bans réglementent la draperie douaisienne seront la base de la législation du métier pendant tout le Moyen Age. Cette législation permet d'étendre une « standardisation » et d'uniformiser les pratiques et les méthodes de fabrication à l'ensemble de la draperie douaisienne. Les bans échevinaux sont des sources qui renseignent sur les techniques.
D'autres sources donnent des renseignements sur la draperie médiévale comme le livre des métiers de Boileau, le dictionnaire de Jean Garlande (1246), ou le répertoire de modèles techniques du moine allemand Théophile (de Artibus).
Les bans soulèvent des questions diverses comme les conditions de travail, le problème de la pollution ou la réglementation des techniques. Si ces bans sont publiés c'est qu'il existait des problèmes auparavant.
On peut se demander quelle efficacité et quelle finalité peuvent avoir ces bans dans la mesure où ils ne proposent aucune solution réelle au problème ?
Les bans sont publiés pour promouvoir et assurer le prestige de la draperie, pour contrôler la qualité de la production et enfin pour protéger les travailleurs et assurer la paix sociale
[...] On peut se demander si les artisans sont un prolétariat asservi et soumis au pouvoir échevinal ? Tout d'abord il faut rappeler que la hiérarchisation sociale règne dans un atelier de draperie. Dans un atelier drapier, qu'il soit familial ou plus grand, on retrouve une hiérarchisation sociale : le maître (le propriétaire de l'atelier), le valet (l'ouvrier qui vend sa force de travail) et l'apprenti (qui paye son apprentissage). Cette hiérarchisation peut-elle faire penser à une organisation en métier en tant que corporation ? [...]
[...] Les bans échevinaux sont des sources qui renseignent sur les techniques. D'autres sources donnent des renseignements sur la draperie médiévale comme le livre des métiers de Boileau, le dictionnaire de Jean Garlande (1246), ou le répertoire de modèles techniques du moine allemand Théophile (de Artibus). Les bans soulèvent des questions diverses comme les conditions de travail, le problème de la pollution ou la réglementation des techniques. Si ces bans sont publiés c'est qu'il existait des problèmes auparavant. On peut se demander quelle efficacité et quelle finalité peuvent avoir ces bans dans la mesure où ils ne proposent aucune solution réelle au problème ? [...]
[...] Car le premier objectif des bans et de fabriquer de la draperie de qualité irréprochable. Les règlements de Douai : les bans» sont les garants d'un produit de qualité, car ils réglementent très minutieusement chaque étape de la production et donnent les moyens d'un contrôle efficace pour vérifier l'application. Tout d'abord, la forte division du travail est le garant de la qualité du drap. Les bans échevinaux permettent de retracer la chaîne de main-d'œuvre de la fabrication et donc de comprendre la forte spécialisation et division du travail qui y règne. [...]
[...] Ce ban est d'ailleurs édicté à la suite d'un conflit à propos des rejets d'eau polluée entre la collégiale de sainte Amé et les teinturiers de Douai. On voit donc à travers les bans les pouvoirs étendus des échevins à Douai. Pour appliquer ce règlement des moyens de contrôle vont être mis en place. Le moyen de contrôle mit en œuvre par les échevins est le système de contrôle de l'esgarderie. En effet, esgard signifie inspection chargée de faire appliquer les bans. [...]
[...] Mais les agitations sociales vont voir naître un nouveau type d'encadrement : la corporation. [...]
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