A l'époque des derniers carolingiens, le Royaume de France qui théoriquement était dirigé par un roi, était en fait subdivisé en plusieurs circonscriptions telles que les comtés, les duchés et les marches dont certaines réclamaient parfois leur autonomie totale. Ces circonscriptions qui constituaient de véritables principautés étaient intégrées dans un système de pyramide féodo-vassalique qui avait comme sommet le roi de France qui n'était vassal de personne. Cependant, dans la réalité, les derniers rois de la dynastie carolingienne n'exerçaient plus leur pouvoir qui étaient désormais entre les mains des « Grands » du Royaume (les comtes, les ducs,...) (...)
[...] Nous avons dernièrement jugé utile d'ajourner cette décision pour permettre à chacun de venir exposer à l'assemblée l'idée personnelle que Dieu lui aurait inspirée. En réunissant ces avis individuels on pourrait, pensions-nous, extraire de l'ensemble des opinions de la multitude un résumé du sentiment général. Nous voici donc maintenant rassemblés. Evitons à force de sagesse et de loyauté, que la haine n'étouffe la raison et que la passion n'affaiblisse la vérité. Nous n'ignorons pas que Charles a ses partisans qui prétendent qu'il a droit au trône, parce que ses parents le lui ont transmis. [...]
[...] Entouré des Grands du royaume, il fit des décrets et établit des lois selon la coutume royale. [...]
[...] L'archevêque Adalbéron était parvenu à justifier le choix de l'élection devant celui de la succession par hérédité, permettant ainsi au duc des Francs, Hugues Capet, d'accéder à la fonction royale au détriment de Charles de Basse-Lorraine, héritier carolingien et successeur légal de son neveu, le défunt roi Louis V. Ce système de la monarchie élective, considérée comme plus juste que la monarchie héréditaire, car permettant de choisir le meilleur prétendant ayant les qualités d'un bon roi fut toutefois rapidement écarté par Hugues Capet lui-même. [...]
[...] - Charles III le Simple (879-929) dont le règne marqua l'accélération de la décadence de la dynastie carolingienne, il resta en effet impuissant face aux dynasties féodales qui se constituaient, puis il se fit humilier lorsqu'il reçut l'hommage des Normands, et finalement il fut détrôner en 922 par le duc Robert qui était le grand-père de Hugues Capet. Face à ces exemples de rois qui ont obtenu leur pouvoir par l'hérédité mais qui ne s'en montrèrent pas dignes, Adalbéron défendait l'idée de privilégier l'élection à l'hérédité car l'élection constituait un système plus juste, plus sûr, et qui permettait de confier le pouvoir à un homme capable d'exercer la fonction royale avec dignité. [...]
[...] Souhaitez-vous le bonheur ou la ruine de l'Etat ? Si vous voulez son malheur, élevez Charles sur le trône ; si vous voulez sa prospérité, donnez la couronne à l'éminent duc Hugues. Qu'aucun de vous ne se laisse aveugler par son affection pour Charles ni détourner du souci de l'intérêt public par son inimitié pour le duc. Car, si vous blâmez le bon, comment n'approuverez- vous pas le méchant ? Si vous approuvez le méchant, comment ne mépriserez- vous pas le bon ? [...]
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